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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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fossé et construit un mur grossier
de six pieds. Les travaux qu'entreprenaient les Romains se
développaient sur une longueur de dix milles. Les camps avaient été
placés aux endroits convenables, et on avait construit, également
en bonne place, vingt-trois postes fortifiés ; dans ces
postes, on détachait pendant le jour des corps de garde, pour
empêcher qu'une attaque soudaine se produisît sur quelque
point ; pendant la nuit, il y avait dans ces mêmes postes des
veilleurs, et de fortes garnisons les occupaient.
    70. Les travaux étaient en cours d'exécution
quand a lieu un combat de cavalerie dans la plaine qui, comme nous
l'avons expliqué tout à l'heure, s'étendait entre les collines sur
une longueur de trois mille pas. L'acharnement est extrême de part
et d'autre. César envoie les Germains au secours des nôtres qui
fléchissent, et il range ses légions en avant du camp, pour
prévenir une attaque soudaine de l'infanterie ennemie. L'appui des
légions donne du cœur à nos combattants ; les ennemis sont mis
en déroute ; leur nombre les gêne, et comme on a laissé des
portes trop étroites, ils s'y écrasent. Les Germains les
poursuivent vivement jusqu'aux fortifications. Ils en tuent
beaucoup ; un assez grand nombre abandonnent leurs chevaux
pour tenter de franchir le fossé et d'escalader la murailles. César
fait avancer un peu les légions qu'il avait établies en avant du
retranchement. Un trouble égal à celui des fuyards s'empare des
Gaulois qui étaient derrière la muraille : ils s'imaginent
qu'on marche sur eux de ce pas, et ils crient aux armes ; un
certain nombre, pris de panique, se précipitent dans la ville.
Vercingétorix fait fermer les portes, pour éviter que le camp ne se
vide. Après avoir tué beaucoup d'ennemis et pris un très grand
nombre de chevaux, les Germains se replient.
    71. Vercingétorix décide de faire partir
nuitamment tous ses cavaliers avant que les Romains n'achèvent
leurs travaux d'investissement. En se séparant d'eux, il leur donne
mission d'aller chacun dans leur pays et d'y réunir pour la guerre
tous les hommes en âge de porter les armes. Il leur expose ce
qu'ils lui doivent, et les conjure de songer à son salut, de ne pas
le livrer aux tortures de l'ennemi, lui qui a tant fait pour la
liberté de la patrie. Il leur montre que s'ils ne sont pas assez
actifs, quatre-vingt mille hommes d'élite périront avec lui.
D'après ses calculs, il a tout juste trente jours de blé, mais il
est possible, avec un strict rationnement, de subsister un peu plus
longtemps encore. Après leur avoir confié ce message, il fait
partir ses cavaliers en silence, pendant la deuxième veille, par le
passage qui s'ouvrait encore dans nos lignes. Il réquisitionne tout
le blé ; il décrète la peine de mort contre ceux qui
n'obéiront pas ; il donne à chaque homme sa part du bétail,
dont les Mandubiens avaient amené une grande quantité ; le
blé, il le distribue parcimonieusement et peu à peu ; il fait
rentrer dans la ville toutes les troupes qu'il avait établies sous
ses murs. C'est par ces mesures qu'il s'apprête à attendre le
moment où la Gaule le secourra, et qu'il règle la conduite de la
guerre.
    72. Mis au courant par des déserteurs et des
prisonniers, César entreprit les travaux que voici. Il creusa un
fossé de vingt pieds de large, à côtés verticaux, en sorte que la
largeur du fond était égale à la distance entre les deux
bords ; il mit entre ce fossé et toutes les autres
fortifications une distance de quatre cents pieds ; il voulait
ainsi éviter des surprises, car ayant été obligé d'embrasser un si
vaste espace et pouvant difficilement garnir de soldats toute la
ligne, il devait craindre soit que pendant la nuit l'ennemi ne se
lançât en masse contre les retranchements, soit que de jour il ne
lançât des traits contre nos troupes, qui avaient à travailler aux
fortifications. Ayant donc laissé semblable intervalle entre cette
ligne et la suivante, il creusa deux fossés larges de quinze pieds
et chacun de profondeur égale ; il remplit le fossé intérieur,
dans les parties qui étaient en plaine et basses, d'eau qu'il
dériva de la rivière. Derrière ces fossés, il construisit un
terrassement surmonté d'une palissade, dont la hauteur était de
douze pieds ; il compléta celle-ci par un parapet et des
créneaux, et disposa à la jonction de la terrasse et de la paroi de
protection de grandes pièces de bois fourchues

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