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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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Vélanius, ils parviendraient à se faire
rendre les otages que Crassus avait pris parmi les familles les
plus distinguées.
    À leur exemple, les Eusébiens retinrent
Trébius et Terracidius. Les divers peuples que nous avons nommés
formèrent une ligue puissante et résolurent, d’un commun accord, de
repousser la servitude que leur avaient apportée les Romains, et de
ressaisir la liberté que leur avaient léguée leurs aïeux. À peine
l’adhésion de toute la région maritime eut-elle été obtenue, que
les Vénètes et les Eusébiens envoyèrent des députés à Crassus pour
lui proposer l’échange des otages. Crassus se hâta d’informer César
de ce qui se passait. Le général romain fit construire des
vaisseaux sur la Loire et la côte du Poitou, et ordonna de réunir
des pilotes et des matelots, qui devaient être prêts au temps où
lui-même aurait rassemblé ses forces de terre.
    Les Vénètes pensaient bien que César leur
ferait un grand crime d’avoir jeté dans les fers les députés
romains. Le péril leur apparut dans toute son étendue, mais ils se
décidèrent à le braver. Ils préparèrent donc tout ce qui était
nécessaire à l’armement de leurs navires. Ils savaient que les
maîtres du monde n’avaient que des connaissances imparfaites de
leur pays et de la situation de leurs ports, que leurs voies de
communication étaient dures et difficiles, et que les troupes de
l’ennemi ne pouvaient, faute de vivres, séjourner longtemps sur
leur territoire. Ils possédaient de meilleurs vaisseaux que les
Romains ; ceux-ci n’avaient jamais pratiqué les plages, les
îles, les retraites où les Bretons voulaient les attirer et les
combattre ; la navigation de l’Océan ne ressemblait nullement
à celle des fleuves ou de la Méditerranée. Ils s’armèrent donc de
courage, approvisionnèrent leurs forts maritimes, réunirent leur
flotte à Vannes, dans le golfe du Morbihan, point vers lequel ils
jugeaient que César dirigerait son attaque ; s’adjoignirent
les Léonais, les Trécorenses, les Nantais, les Diablinthes, et
envoyèrent en outre des députés dans la Grande-Bretagne pour
solliciter des secours.
    César, après avoir pesé toutes les difficultés
de l’opération qu’il allait entreprendre, jugea que, dans l’état
des choses, il serait imprudent de pardonner l’injure faite à Rome
en la personne de ses chevaliers, la rébellion après la foi jurée,
et par-dessus, tout la conjuration de tant de cités. Il songea donc
à frapper des coups prompts et décisifs ; et après avoir
organisé son armée de terre sous des chefs vaillants et
expérimentés, il donna le commandement de la flotte romaine à
D. Brutus, en le chargeant d’aller combattre les
Vénètes ; lui-même, suivi de ses légions d’élite, s’avança par
terre contre ce peuple redoutable. Les Diablinthes coururent au
secours des Vénètes.
    Viridonix défendait les frontières des
Unelles, et commandait les troupes confédérées, que de nouveaux
renforts accroissaient chaque jour. La cause des Vénètes et des
Eusébiens était devenue celle de tous les cœurs généreux. Les chefs
des Aulerciens, ayant émis le vœu de recourir à la clémence de
César, avaient provoqué l’indignation des habitants de Ploërmel, au
point que, dans leur fureur, ceux-ci avaient massacré plusieurs
sénateurs et fermé les portes de la ville, et s’étaient joints en
masse aux cohortes de Viridonix. Ce qui donnait surtout cette
énergie au désespoir des Bretons, c’est que les Romains traînaient
à leur arrière-garde une foule de brigands, de lâches sans nom,
ramassés de tous les coins des Gaules, et dont l’unique mission
était le pillage, le meurtre et l’incendie.
    Arrivé non loin du territoire des Dinanais,
Sabinus, un des capitaines de César, choisit une assiette
favorable, construisit un camp, s’y fortifia et se renferma dans
ses tentes, comme s’il eût craint son ennemi. Viridonix s’épuisa en
vains stratagèmes pour l’attirer au combat. Les Bretons insultaient
chaque jour les clôtures des Romains, qui les laissèrent faire, et
dont la patience devint bientôt un sujet de raillerie. Sabinus fit
répandre adroitement le bruit qu’il était frappé de crainte ;
cette rumeur fut propagée par un transfuge gaulois qui parla aux
Bretons de la frayeur des Romains, leur apprit que César était
vivement pressé par les Vénètes, et que la nuit suivante Sabinus
devait évacuer son camp pour

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