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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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son patrimoine   ; il menaça d’une excommunication, les Français entrèrent dans Rome   ; il réalisa sa menace par une bulle   ; il fut détrôné, en 1809, comme souverain temporel   ; enfin, après la victoire de Wagram, et la paix de Vienne, la Hollande devint un entrepôt de marchandises anglaises à cause de ses besoins commerciaux, et l’empereur déposséda son frère Louis de ce royaume qui, le 1 er juillet 1810, fut incorporé à l’empire. Il ne recula devant aucune invasion, parce qu’il ne voulut point souffrir de contrariété ni d’hésitation même nulle part. Il fallut que tout se soumît, les alliés comme les ennemis, le chef de l’église comme les rois, ses frères comme les étrangers. Mais, quoique vaincus cette fois, tous ceux qui étaient entrés dans cette nouvelle ligue n’attendaient qu’une occasion pour se relever.
    Cependant, après la paix de Vienne, Napoléon ajouta encore à l’étendue et à la puissance de l’empire. La Suède, qui avait éprouvé une révolution intérieure, et dont le roi Gustave Adolphe IV avait été forcé à l’abdication, admit le système continental. Bernadotte, prince de Ponte-Corvo, fut élu, par les états-généraux, prince héréditaire de Suède, et le roi Charles XIII l’adopta pour fils. Le blocus fut observé dans toute l’Europe   ; et l’empire, augmenté des états romains, des provinces illyriennes, du Valais, de la Hollande, et des villes anséatiques, eut cent trente départements, et s’étendit depuis Hambourg et Dantzick jusqu’à Trieste et Corfou. Napoléon, qui paraissait suivre une politique téméraire, mais inflexible, dévia de sa route, à cette époque, par son second mariage. Il fit prononcer son divorce avec Joséphine, afin de donner un héritier à l’empire, et il épousa Marie-Louise, archiduchesse d’Autriche. Ce fut une véritable faute. Il quitta sa position et son rôle de monarque parvenu et révolutionnaire, qui agissait en Europe contre les anciennes cours, comme la république contre les anciens gouvernements   ; il se plaça dans une mauvaise situation à l’égard de l’Autriche, qu’il fallait ou écraser après la victoire de Wagram, ou rétablir dans ses possessions après le mariage avec l’archiduchesse. Les alliances solides ne reposent que sur les intérêts réels, et Napoléon ne sut pas enlever au cabinet de Vienne ou le désir ou le pouvoir de le combattre de nouveau. Ce mariage changea aussi le caractère de son empire, et le sépara davantage des intérêts populaires   ; il rechercha les vieilles familles pour en décorer sa cour, et il fit tout ce qu’il put pour mêler ensemble l’ancienne et la nouvelle noblesse, comme il mêlait les dynasties. Austerlitz avait consacré l’empire roturier, Wagram vit s’établir l’empire noble. La naissance d’un fils, en mars 1811, qui reçut le titre de roi de Rome , sembla consolider la puissance de Napoléon, en lui assurant un successeur.
    La guerre d’Espagne fut poussée avec vigueur pendant les années 1810 et 1811. Le territoire de la Péninsule était défendu pied à pied, et il fallait, prendre les villes d’assaut. Suchet, Soult, Mortier, Ney, Sébastiani, se rendirent maîtres de plusieurs provinces   ; et la junte espagnole, ne pouvant pas se maintenir à Séville, s’enferma dans Cadix, dont une armée française commença le blocus. La nouvelle expédition de Portugal fut moins heureuse. Masséna, qui la dirigeait, força d’abord Wellington à la retraite, et prit Oporto et Olivenza   : mais le général anglais s’étant retranché dans la forte position de Torres-Vedras, Masséna ne put pas l’entamer   ; il fut contraint d’évacuer le pays.
    Pendant que la guerre continuait dans la Péninsule avec avantage, mais sans succès décisif, une nouvelle campagne se préparait dans le nord. La Russie voyait l’empire de Napoléon s’approcher d’elle. Resserrée dans ses propres limites, elle demeurait sans influence et sans acquisitions   ; souffrant du blocus, sans profiter de la guerre. Ce cabinet, d’ailleurs, supportait impatiemment une suprématie à laquelle il aspirait lui-même, et qu’il poursuivait avec lenteur, mais sans interruption depuis le règne de Pierre I er . Dès la fin de 1810, il augmenta ses armées, renoua ses relations commerciales avec la Grande-Bretagne, et ne parut pas éloigné d’une rupture. Toute l’année 1811 se passa en négociations qui n’aboutirent à

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