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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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puissances semblaient unies dans le même dessein. L’Angleterre fut mise au ban de l’Europe jusqu’à la paix générale. La Russie et le Danemark dans les mers du nord, la France, l’Espagne et la Hollande, dans la Méditerranée et dans l’Océan, se déclarèrent contre elle. Ce moment fut celui du maximum de la puissance impériale. Napoléon employa toute son activité et tout son génie à créer des ressources maritimes capables de balancer les forces de l’Angleterre, qui avait alors onze cents vaisseaux de guerre de toute espèce. Il fit creuser des ports, fortifier les côtes, construire des vaisseaux, et disposa tout pour combattre dans quelques années sur ce nouveau champ de bataille. Mais avant que ce moment arrivât, il voulut s’assurer de la péninsule espagnole, et y placer sa dynastie pour y introduire une politique plus ferme et plus personnelle. L’expédition de Portugal en 1807 et l’invasion de l’Espagne en 1808, commencèrent pour lui et pour l’Europe un nouvel ordre d’événements.
    Le Portugal était une véritable colonie anglaise. L’empereur, d’accord avec les Bourbons de Madrid, décida par le traité de Fontainebleau du 27 octobre 1807, que la maison de Bragance avait cessé de régner. Une armée française, sous les ordres de Junot, entra dans le Portugal. Le prince régent s’embarqua pour le Brésil, et les Français occupèrent Lisbonne le 3o novembre 1807. Cette invasion ne fut qu’un acheminement à celle de l’Espagne. La famille royale était dans la plus grande anarchie   : le favori Godoï était maudit par le peuple et le prince des Asturies, Ferdinand, conspirait contre le pouvoir du favori de son père. Quoique l’empereur ne dût pas craindre beaucoup un pareil gouvernement, il avait été alarmé d’un armement maladroit fait par Godoï, lors de la guerre de Prusse. C’est sans doute à cette époque qu’il projeta de mettre un de ses frères sur le trône d’Espagne   ; il crut abattre facilement une famille divisée, une monarchie mourante, et obtenir l’assentiment d’un peuple qu’il rappellerait à la civilisation. Sous le prétexte de la guerre maritime et du blocus, ses troupes pénétrèrent dans la péninsule, occupèrent ses côtes, ses principales places, et se postèrent près de Madrid. On insinua alors à la famille royale de se retirer dans le Mexique à l’exemple de la maison de Bragance. Mais le peuple se souleva contre ce départ   ; Godoï, objet de la haine publique, courut les plus grands risques pour sa vie   ; et le prince des Asturies fut proclamé roi, sous le nom de Ferdinand VII. L’empereur profita de cette révolution de cour pour opérer la sienne. Les Français entrèrent dans Madrid, et il se rendit lui-même à Bayonne où il appela les princes espagnols. Ferdinand restitua la couronne à son père, qui s’en démit à son tour en faveur de Napoléon   ; celui-ci la fit décerner à son frère Joseph par une junte suprême, par le conseil de Castille et la municipalité de Madrid. Ferdinand fut mis au château de Valençay, et Charles VI vint habiter Compiègne. Napoléon appela son beau-frère Murat, grand duc de Berg, au trône de Naples, en remplacement de Joseph.
    À cette époque commença la première opposition contre la domination de l’empereur et le système continental. La réaction se déclara dans trois pays, jusque-là alliés de la France, et provoqua la cinquième coalition. La cour de Rome était mécontente   : la Péninsule était blessée dans son orgueil national, par l’imposition d’un roi étranger   ; dans ses usages par la suppression des couvents, de l’inquisition et de la grandesse   ; la Hollande souffrait dans ses relations commerciales par le blocus, et l’Autriche supportait impatiemment ses pertes et sa position subordonnée. L’Angleterre, qui épiait toutes les occasions de ranimer la lutte sur le continent, provoqua la résistance de Rome, de la Péninsule et du cabinet de Vienne. Le pape était en froideur avec la France depuis i8o5   ; il avait espéré qu’en retour de sa complaisance pontificale pour le sacre de Napoléon, on restituerait au domaine ecclésiastique les provinces que le directoire avait réunies à la république Cisalpine. Déçu, dans son attente, il rentra dans l’opposition européenne contre-révolutionnaire, et de 1807 à 1808 les états romains devinrent le rendez-vous des émissaires anglais. Après des représentations un

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