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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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1806-1810, elle a contribué à asseoir la confiance revenue chez les épargnants.
    Après le soubresaut de 1805 en effet, le calme financier s'installe ; il devait durer jusqu'à la crise de 1810-181 1.
     

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    Le contrôle des âmes
    Napoléon avait, depuis son accession au pouvoir, montré l'intérêt qu'il portait à la religion comme garant de l'ordre social. De ce eoint de vue, le Consulat a marqué le temps de la réorganisation des Eglises, catholique mais également protestantes. Ces Églises peuvent en outre offrir une aide précieuse en suppléant l'État dans la direction des habitants. C'est pourquoi l'Empire ne veut laisser aucun individu hors du cadre légal et s'engage dans la reconnaissance de la religion juive. Par cette politique, il entend aussi contribuer à faire vivre les divers cultes en harmonie.
    1. UN CLERGÉ AU SERVICE DE L'EMPIRE
    En 1804, au moment de fonder l'Empire, Napoléon Bonaparte est satisfait du haut clergé qu'il a recruté depuis 1802 : « Les chefs du clergé catholique, c'est-à-dire les évêques et les grands vicaires, sont éclairés et attachés au gouvernement », déclare-t-il devant le Conseil d'État 1. Les soixante évêques nommés en 1802 ont depuis lors organisé leur diocèse et entretiennent dans l'ensemble de bons rapports avec les préfets. Quelques nouveaux promus les ont rejoints pour combler les vides laissés par la mort des premiers nommés. Au total, une quinzaine de nouveaux évêques ont été nommés jusqu'en 1808, c'est-à-dire jusqu'à la rupture avec Rome.
    Ils sont désignés après une enquête du ministère des Cultes, mais de plus en plus l'action du cardinal Fesch, oncle de Napoléon, apparaît déterminante dans leur choix. Devenu grand aumônier en 1804, il fait figure de conseiller ecclésiastique de l'Empereur, et s'emploie à promouvoir quelques-uns de ses collaborateurs les plus brillants au sein de la Grande Aumônerie, notamment les abbés Dufour de Pradt, de Broglie ou Morel de Mons. Le premier est un pamphlé-
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    LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)
    taire de renom, auteur en 1802 de l'Antidote au congrès de Rastadt.
    Le deuxième est issu d'une famille qui a servi Louis XVI, le troisième a été vicaire général de Paris. Ainsi, dans le choix des évêques, Napoléon n'a pas négligé le renfort des membres de la noblesse. Plus généralement, celle-ci conserve de fortes positions au sein de l'épiscopat, puisque plus de quatre évêques sur dix sortent de ses rangs. Leurs collaborateurs proviennent aussi des milieux les plus élevés de la société. Les vicaires généraux sont pour un tiers d'origine noble et pour 60 % issus de la bourgeoisie. Les trois quarts d'entre eux appartenaient déjà au haut clergé sous l'Ancien Régime, ce qui signifie que, comme les évêques, ils avaient suivi un cursus universitaire long et étaient pour beaucoup licenciés ou docteurs en théologie. L'Église sous l'Empire est encore entre les mains d'un haut clergé savant et expérimenté.
    Le soutien du haut clergé à l'Empire naissant a été quasiment sans faille. Il est illustré par la présence de la quasi-totalité des évêques français au sacre de Napoléon. Seuls manquent l'archevêque de Besançon, Le Coz, et les évêques de Mayence, Nice et Cahors. Trois évêchés sont alors vacants : Poitiers, Meaux et Rennes. De plus, Napoléon a su trouver parmi eux de véritables apologistes de son règne. Les lettres pastorales de ces évêques mettent toutes l'accent sur les bienfaits du restaurateur de la religion, qualifié de « nouveau Cyrus », en référence à l'édit du Perse Cyrus qui, en 538 avant notre ère, avait permis aux Juifs de rentrer en Palestine et de reconstruire le temple de Jérusalem. Cette allusion à Cyrus apparaît à plus de cent reprises et se retrouve aussi dans les discours de pasteurs protestants. À Vannes, Mgr de Pancemont ne cesse de chanter les louanges de Napoléon, s'attirant cette réplique du ministre Portalis : « Des évêques comme vous, monsieur, sont les défenseurs de l'autel et du trône et les véritables soutiens de l'ordre social. » Bernier à Orléans, Duvoisin à Nantes ou Barral à Tours comptent également parmi les plus fidèles soutiens du régime. Jusqu'en 1808-1809, les traces de résistance au pouvoir impérial sont extrêmement rares. Pour leur soutien, les évêques ont été choyés.
    Placés en tête des notables de leur département par le protocole, intégrés

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