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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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ces absents regagneraient rapidement leur régiment. Cet exemple, tiré du prestigieux corps de la Garde, laisse supposer l'état de fluidité des effectifs dans l'armée, notamment en campagne.
    Cette masse énorme et mouvante pose de réels problèmes d'approvisionnement. Napoléon en a pris très tôt conscience, car des soldats affamés et sans chaussures sont de mauvais combattants. Le ministère de l'Administration de la guerre a été précisément créé, en 1802, pour remédier à ces difficultés. Dès la campagne de 1805, le ministre Dejean est donc invité à prendre des mesures pour faciliter l'acheminement des troupes vers l'Allemagne et assurer ensuite leur ravitaillement. Napoléon lui demande par exemple, le 23 août, de tenir prêtes cinq cent mille rations de biscuits à Strasbourg et deux cent mille à Mayence. Elles n'y seront pas, car l'armée est toujours en avance sur l'approvisionnement. Ce travail est en principe confié à l'Intendance générale de la Grande Armée, 271
     

    LA NAISSANCE D 'UNE MONARCHIE (1804-1809)
    alors dirigée par Gaude Petiet. Il doit, en concertation avec le chef d'état-major général, le maréchal Berthier, fournir les denrées demandées aux corps d'armée qui se chargent ensuite de les répartir à leurs troupes. Il doit aussi prendre en main l'organisation des hôpitaux militaires. Dans les pays conquis, il s'occupe de la levée des contributions en argent et en nature, grâce auxquelles les soldats peuvent être nourris et habillés. De ce point de vue, la guerre nourrit la guerre. La campagne de 1805 en Autriche a par exemple coûté un peu plus de soixante-deux millions de francs, mais les recettes ont dépassé les soixante-cinq millions de francs, laissant donc un excédent de trois millions. En 1806-1807, le ravitaillement se révèle plus délicat, à cause des distances et du climat. L'armée passe l'hiver en Pologne et doit affronter le gel et des routes impraticables aux chariots. Or, il faut nourrir chaque jour plus de cent mille hommes. Daru, devenu intendant général de la Grande Armée, fait confectionner sur place vêtements et chaussures, en créant cinq ateliers de confection en Allemagne et en Pologne. Malgré ces efforts, le ravitaillement reste un des problèmes cruciaux de la Grande Armée, car elle se déplace toujours plus vite que l'intendance, sans parler des convois pris par l'ennemi. Les soldes sont aussi payées avec retard. Dans ces conditions, rapine et vol restent une pratique commune pour les soldats en campagne. La situation s'améliore à l'issue des combats lorsque la conquête de villes et de territoires permet de s'emparer des réserves en vivres de l'ennemi.
    L'armée doit alors administrer les régions conquises, avant le règlement de leur sort.
    2. L'ARMÉE EN CAMPAGNE
    Les débuts de l'Empire sont marqués par trois campagnes principales, qui se déroulent entre l'automne de, 1805 et l'été de 1809.
    Napoléon doit faire face à des coalitions d'Etats d'Europe centrale alliées à l'Angleterre. Cette dernière n'a en effet jamais désarmé durant toutes ces années, poursuivant sa lutte contre Napoléon tant sur mer que sur terre, par l'intermédiaire de petits corps expéditionnaires débarqués sur le continent. Sur mer, les grands combats cessent après la bataille de Trafalgar. Napoléon avait prévu d'utiliser la flotte dans son plan de conquête de l'Angleterre. Elle devait attirer les vaisseaux anglais vers les Antilles et revenir ensuite rapidement en Manche pour protéger le passage des troupes françaises.
    Mais ce plan échoue. Napoléon remet donc à plus tard son idée d'invasion, mais, à l'heure où il se prépare à gagner l'Allemagne avec son armée, il recommande à sa flotte de ne pas se dérober aux combats contre la marine anglaise. À ce moment, le gros de la flotte française, commandée par le vice-amiral Villeneuve, se trouve 272
     
    LA FRANCE EN GUERRE
    bloqué à Cadix en compagnie d'une partie de la marine espagnole.
    Les deux flottes combinées disposent de trente-trois vaisseaux contre vingt-sept aux Anglais commandés par Nelson. Cette apparente supériorité numérique ne tient pas compte du meilleur entraÎnement des marins anglais et de leur armement plus performant. Le combat engagé, au large de Cadix, près de Trafalgar, le 21 octobre 1805, tourne à la déroute ; les FrancoEspagnols perdent vingt-deux vaisseaux sur trente-trois, alors que les Anglais n'en perdent aucun ; ils

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