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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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hommes, le 1 1 janvier, alors même que le contingent de 1813 est déjà sous les drapeaux. Ces soldats sont donc recrutés au sein des classes 375
     
    L'ÉCHEC DU SURSAUT DYNASTIQUE (1810-1815)
    antérieures, celles de 1809 à 1812 (cent mille hommes), au sein de la Garde nationale (cent mille hommes) et par �nticipation, dans la classe de 1814 (cent cinquante mille hommes). A cette levée décidée en janvier 1813, s'en ajoute une seconde en avril. Le Sénat accepte alors de voter un sénatusconsulte prévoyant le recrutement de cent quatrevingt mille hommes, dont la moitié pris sur la conscription de 1814. Cette pression supplémentaire s'explique par les besoins grandissants en soldats de la part d'une armée qui combat sur plusieurs fronts. Elle est aussi le signe de la faible efficacité des levées antérieures. Les résistances au service armé, ainsi que les désertions, expliquent cette soif d'hommes dont le Sénat se fait l'interprète.
    Face aux demandes réitérées de Napoléon, les sénateurs, à quelques exceptions près, n'ont donc guère émis de protestations.
    En 1813, le Sénat reste un élément solide du dispositif napoléonien.
    L'Empereur s'en assure en procédant à la dernière grande promotion du régime. Le 5 avril 1813, treize nouveaux sénateurs sont nommés. Parmi eux figurent deux anciens ministres, : Champagny et Barbé-Marbois, deux ecclésiastiques : l'évêque d'Evreux Bourlier et le cardinal Lattier de Bayane, trois généraux : Gassendi, conseiller d'État depuis 1806, Legrand et Chasseloup-Laubat qui venaient de s'illustrer pendant la campagne de Russie, un diplomate, Saint
    Marsan, un avocat général, Haubersaert, et quatre membres de la Maison de l'Empereur qui comptent parmi ses plus proches collaborateurs : Duroc et Caulaincourt, deux des fidèles de Napoléon, Montesquiou-Fezensac et Ségur. Le choix de 1813 s'est concentré sur la France, comme si Napoléon pressentait les défections à venir.
    Il décide alors de remplir le Sénat qui atteint le maximum de membres possible. Il ne peut imaginer que parmi ces recrues plusieurs voteront sa déchéance un an plus tard. Au printemps de 1813, les institutions de l'Empire restent solides. Les cinq mois passés à Paris ont permis à Napoléon de rappeler sa puissance aux assemblées, tout en marquant son attachement à leur conservation. Leur docilité lui convient. Il lui reste à reconquérir l'opinion.
    L'Empereur a en effet tiré une autre leçon de l'affaire Malet. Il a pris conscience des fissures apparues dans l'édifice social patiemment bâti depuis douze ans. C'est dans ce contexte qu'il entreprend l'œuvre de séduction du pape Pie VII, déjà évoquée. Il ne s'écoule qu'un mois entre son retour à Paris et sa visite au pape à Fontainebleau. Napoléon a besoin de reconquérir l'opinion catholique qui s'est partiellement détachée du régime. Sur ce terrain, sa politique de séduction est un échec. La fronde catholique se poursuit. Mais les catholiques ne sont pas les seuls à ressentir de plus en plus durement la pression du régime. Bien que tout ait été fait pour contrôler les mouvements de l'opinion, celle-ci commence à s'émouvoir de la poursuite de la guerre. Au début de 1813, le bruit du canon ne résonne pas encore aux oreilles des Français, même si, aux abords des Pyrénées, la résistance espagnole trouve un certain écho.
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    UN POUVOIR ÉBRANLÉ
    Elle représente un danger constant, dans la mesure où des bandes de guérilleros n'hésitent pas à franchir la frontière et à venir porter le danger sur le territoire français. Pour l'essentiel, le mécontentement provient des levées d'hommes. Cet impôt du sang avait paru relativement supportable jusqu'en 1810-1811, lorsqu'il concernait un tiers seulement d'une classe d'âge. Il devient intolérable dès lors que tous les jeunes gens en bonne santé sont enrôlés. Le rappel des hommes des classes antérieures est également durement ressenti. Il paraît revenir sur un contrat tacite entre l'État et les citoyens. La conscription est d'autant plus mal vécue qu'elle s'accompagne de perspectives peu attrayantes. Les bruits alarmants courant sur les désastres de Russie ne sont pas des plus encourageants. La plupart des jeunes soldats partis pour la Russie ne sont pas rentrés, mais surtout n'ont donné aucune nouvelle de leur situation. Les échos en provenance d'Espagne laissent aussi entendre que les soldats fran
    çais vivent des

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