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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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simple fuo , ou ses formations analogues ( ama-bo ).
Souvent, d’ailleurs, et, par exemple, pour les désinences des cas, la diversité
n’existe dans les dialectes que quand ceux-ci se sont développés chacun dans sa
voie : aux débuts, ils concordent. – Constatons le donc : la langue
italique a sa place toute indépendante à côté de la langue hellénique ; puis,
dans son sein même, le latin et l’ombro-samnite se comportent entre eux comme l’ionien
el le dorien ; enfin, l’osque, l’ombrien et les dialectes analogues sont
les uns aux autres, à leur tour, ce que sont entre eux les dialectes doriens de
la Sicile et de Sparte.
    Toutes ces formations idiomatiques ont été les produits et
les témoins d’un grand fait historique. Ils conduisent en effet à affirmer avec
toute certitude, qu’à un jour donné, il est sorti de la contrée, mère commune
des peuples et des langues, une grande race, comprenant tout ensemble les aïeux
des Grecs et des Italiens ; qu’un autre jour ceux-ci ont pris une
direction séparée ; puis, qu’ils se sont ensuite divisés en Italiotes
orientaux et occidentaux ; puis, qu’enfin, le rameau oriental a projeté d’un
côté, les Ombriens, et de l’autre les Osques. Où, quand ont eu lieu ces séparations ?
Les langues ne l’enseignent point. La critique la plus hardie tente à peine de
pressentir des révolutions dont elle ne peut suivre le cours, et dont les premières
remontent sans nul doute jusqu’aux temps antérieurs à la grande migration, qui
fit passer les cols de l’Apennin aux ancêtres des peuples italiotes. Du moins, la
philologie, sainement et prudemment étudiée, nous fait assez exactement
connaître à quel degré de culture étaient arrivés ces peuples, au moment même ou
ils quittèrent leurs frères ; et par là, elle nous fait assister aux
commencements de l’histoire, qui n’est autre chose que le tableau progressif de
la civilisation humaine. Le langage, à de telles époques, est en effet l’image
vraie et l’interprète des succès obtenus ; c’est en lui que les révolutions
des arts, des mœurs, déposent tous leurs secrets : archive vivante où l’avenir
ira encore chercher la science, quand la tradition directe des temps passés se
sera évanouie.
    Les peuples indo-germaniques ne formaient qu’un seul corps
et parlaient encore la même langue, alors que déjà ils avaient conquis une
certaine civilisation ; et leur vocabulaire, dont la richesse était en
rapport avec leurs progrès, formait un trésor commun où chacun d’eux puisait
selon des lois précises et constantes. Nous n’y trouvons pas seulement l’expression
des idées simples, de l’être, de l’action, la perception des rapports ( sum , do , pater ) ; c’est-à-dire l’écho des premières impressions
que le monde extérieur apporte à la pensée de l’homme ; nous y rencontrons
aussi un grand nombre d’autres mots impliquant une certaine culture, tant par
les radicaux eux-mêmes, que par les formes que l’usage leur a déjà données. Ces
mots appartiennent à toute la race, et sont antérieurs soit à des emprunts
faits au dehors, soit aux effets du développement simultané des idiomes
secondaires. C’est ainsi qu’à cette époque si reculée, les progrès de la vie
pastorale chez les peuples nous sont attestés par des dénominations invariables,
servant à désigner les animaux devenus domestiques : le gâus du
sanscrit est le boûs des Grecs, le bos des Latins. On dit en
sanscrit ovis , avis en latin, όις en grec ;
et dans le même ordre, nous avons encore les mots comparés, açvas , equus et ίππος  ; hânsas , anser , χήν  ; âtis , anas , νήσσα . De même encore
les mots latins pecus , sus , porcus , taurus , can is sont du pur sanscrit. Ainsi donc, déjà la race à laquelle est due la fortune
morale de l’humanité depuis les temps d’Homère, jusqu’à l’ère actuelle, avait
franchi le premier âge de la vie civilisée, l’époque de la chasse et de la
pêche elle cessait d’être nomade et entrait dans les habitudes sédentaires d’une
culture meilleure. Pourtant il ne serait point sûr d’affirmer que l’agriculture
ait été dès lors trouvée. La langue semblerait même attester le contraire. Les
noms gréco-latins dés céréales ne se retrouvent point dans le sanscrit ; sauf
le grec ζεά , et le sanscrit yavas , qui désignent l’orge
chez les Indiens, l’épeautre ( triticum spelta )

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