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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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tout est mort, on ne peut plus rien rallumer. Mais nos paysans vivent encore sur des croyances païennes et c’est en partant de là que nous pourrons un jour évangéliser les masses des grandes villes. Nous en sommes d’ailleurs encore bien loin. » La conversation était terminée. Nous restâmes assis pendant quelques instants autour de la table. Hitler s’était assis avec nous. M me  Goebbels se montra particulièrement attentive à la santé du Führer. Elle décréta qu’il était l’heure de se retirer. « Vous avez derrière vous, mon Führer, une journée chargée, et une journée tout aussi chargée vous attend demain. »
    Nous prîmes donc congé et je rentrai dans mon petit hôtel, près de la gare de Friedrichstrasse.
    Par la suite, tout ce qu’Hitler avait prédit s’est réalisé. On a fait et on fait encore toutes sortes de tentatives pour déchristianiser les paysans allemands. J’ai vu les sections spéciales de déchristianisation dans les expositions agricoles ; j’ai vu la série des affiches, réunies avec une réelle astuce pédagogique, représentant la lutte des paysans de Steding, contre l’Église de Brème. Tous les visiteurs de cette exposition ont pu observer comme moi l’habile mélange des leçons de choses agronomiques et de la propagande contre les religions établies et pour la renaissance d’un nouveau paganisme dont les dogmes restaient dans le vague. Les personnalités du parti qui étaient, comme moi-même, à la tête de districts paysans recevaient régulièrement des invitations aux nouvelles assemblées « sans Dieu » des nationaux-socialistes, aux « soirées religieuses » où l’on essayait de définir un rituel du nouveau culte. Il était évident que ces invitations, qui émanaient de Darré en personne, étaient la pierre de touche permettant de vérifier si l’on pouvait nous compter dans la véritable élite, et jusqu’à quel point nous prenions au sérieux la révolution totale du national-socialisme ; on estimait ainsi, suivant notre attitude, jusqu’à quel point on pouvait nous faire confiance.
    Telle a été la première étape. La deuxième a été l’obligation pour nous de renier officiellement les Églises. Les choses ont marché à pas de géant. J’ai pu m’en rendre compte par l’exemple d’un de mes amis, l’agronome Meinberg, type splendide du terrien allemand. C’était un homme dont la sincérité et la conviction ne pouvaient être mises en doute. Meinberg, conseiller provincial, Führer local des paysans, et représentant de Darré à l’Office du Ravitaillement du Reich, se montra un catéchumène docile. Une nouvelle cheminée fut installée dans sa vieille demeure paysanne en guise de foyer runique ; des runes et des maximes païennes décorèrent les murs. Les croix avaient fait place à d’autres emblèmes pieux. Wotan, le vieux chasseur, retrouva un autel chez Meinberg, et devant son foyer la flamme perpétuelle fut rallumée. Hitler avait-il eu raison en prétendant que chez nos paysans la couche de christianisme n’était que le plus mince des badigeons ? Ce fut ensuite le tour des hommes des S.S., et surtout des chefs et dirigeants de toutes sortes, puis des gradés supérieurs de la Jeunesse hitlérienne. Méthodiquement, scientifiquement, avec une logique inflexible, on a entrepris la lutte d’extermination contre tout ce qui était chrétien en Allemagne.

VIII
 
PROPOS DE TABLE
    Dans l’été de cette même année, j’ai fréquemment déjeuné à la table d’Hitler. Il habitait alors au deuxième étage de la nouvelle Chancellerie. Son train de vie était d’un bourgeois, on peut même dire d’un tout petit bourgeois. L’appartement n’était pas très vaste, l’ameublement fort simple et sans valeur artistique.
    Quand il séjournait à Berlin, Hitler avait toujours quelques personnes à sa table et ses invitations étaient considérées comme une grande marque de faveur. Il n’invitait jamais plus de vingt personnes à la fois. Le service était frugal : à sa table comme ailleurs, le Führer du parti donnait l’exemple de la simplicité. Il a souvent déclaré qu’il ne changerait rien à ses anciennes habitudes, ni dans ses vêtements, ni dans son train de vie. Cette simplicité voulue contrastait favorablement avec l’ostentation fastueuse des parvenus du parti. Hitler continuait à s’asseoir en auto sur le siège à côté de son chauffeur, à sortir avec son imperméable

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