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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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suite le contact avec les masses inférieures, les Indiens et les métis.
    — « Nous nous servirons des uns et des autres, mon cher Pf. interrompit Hitler avec une pointe d’impatience. Nous devrons amorcer deux mouvements différents : un mouvement loyal et un mouvement révolutionnaire. Pensez-vous que ce soit si difficile ? Nous avons, je crois, donné la preuve, que nous savons faire ce genre de travail, sinon, nous ne serions pas, en ce moment, assis l’un en face de l’autre. Nous n’avons nullement l’intention de faire comme Guillaume le Conquérant, de débarquer des troupes pour nous emparer du Brésil les armes à la main. Nos armes à nous sont invisibles. Nos « Conquistadores », mon cher, ont la tâche plus difficile que ceux d’autrefois ; aussi leurs armes sont-elles d’un maniement plus délicat. »
    Hitler posa de nouvelles questions sur les chances de l’Allemagne en Amérique du Sud. L’Argentine et la Bolivie l’intéressaient en première ligne. Il avait, dit-il, de bonnes raisons de croire que l’influence du national-socialisme trouverait un terrain favorable dans ces pays. Les idées qu’Hitler exprimait alors ont été réalisées, par la suite, par Bohle et par Ribbentrop, chacun faisant sa propre propagande, en opposition apparente avec celle de l’autre, mais conjuguée avec elle. Il s’agissait de gagner des concours dans tous les milieux des pays à conquérir et de pénétrer partout pour éliminer les influences de l’Amérique du Nord et les éléments espagnols ou portugais. Pour cette tâche, il fallait des pionniers intrépides et totalement libérés de scrupules.
    À ce moment, je demandai à Hanfstängel si ce mirifique programme ne revenait pas, en somme, à reprendre toute la politique d’avant-guerre, sous une forme plus ambitieuse. N’aurait-il pas été plus sage d’éviter de provoquer l’Angleterre et l’Amérique, du moins tant que la situation de l’Allemagne n’était pas plus affermie ? D’ailleurs, ce qui venait d’être dit, était en contradiction formelle avec les principes énoncés dans « Mein Kampf ». C’est alors que j’entendis, pour la première fois, désavouer « Mein Kampf » en présence d’Hitler lui-même et j’en conclus que, pour les intimes du Führer « Mein Kampf » n’était peut-être pas la Bible indiscutable qu’on imposait au grand public. Hanfstängel opina qu’un jour ou l’autre, nous serions bien obligés de compter avec l’inimitié anglo-saxonne, et que d’ailleurs, cette éventualité n’avait rien d’effrayant pour l’Allemagne. Est-ce que, par hasard, j’aurais conservé des illusions sur l’Angleterre ? Dans tous les cas, Hanfstängel était fermement convaincu que les États-Unis n’interviendraient plus jamais en Europe. Il connaissait bien les bons apôtres américains et leurs faiblesses. Quant à l’Angleterre, c’était un pays fini. Où l’Allemagne prendrait-elle les éléments de son futur Empire, sinon parmi les débris des Empires britannique et français ? Un règlement de comptes définitif avec l’Angleterre était inévitable à son avis. « D’ailleurs, si vous le relisez de plus près, vous verrez que tout ce qui a été dit dans « Mein Kampf » sur l’Angleterre, n’a qu’une valeur tactique ; Hitler savait très bien pourquoi il écrivait ainsi. »
    Ce jour-là, j’entendis, pour la première fois, exposer le programme démesuré d’un Reich allemand d’outremer. Je fus étonné de voir qu’Hitler avait des vues d’expansion jusqu’au Pacifique. Le noyau de cette colonisation serait fourni par les îles que l’Allemagne possédait naguère dans les mers du Sud ; on y joindrait les colonies hollandaises et toute la Nouvelle-Guinée ; Hitler déclara encore qu’il fallait empêcher le Japon de trop s'étendre et, pour cela, le détourner vers la Chine et vers la Russie. Hitler rêvait encore d’un Dominion allemand dans l’Afrique Centrale et prévoyait enfin une immense entreprise révolutionnaire aux États-Unis. Avec la chute de l’Empire Britannique, Hitler espérait mettre fin à l’influence des Anglo-Saxons en Amérique du Nord et la remplacer par la culture et la langue allemandes comme étape préliminaire à l’incorporation pure et simple des États-Unis dans son grand Empire mondial.

X
 
LE MEXIQUE INSÉRÉ
DANS L’ESPACE VITAL
    J’en viens à parler du Mexique qui fut l’objet d’une conversation

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