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Journal de Jules Renard de 1893-1898

Journal de Jules Renard de 1893-1898

Titel: Journal de Jules Renard de 1893-1898 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Renard
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savon.
Le pays du rêve où l'on plaindrait les gens heureux
Toute sa vie il fut assis sur un strapontin.
Le monde m'a blessé la vue, et je vais devenir aveugle
Le grincheux :
- Votre couvert est toujours mis.
- J'aime mieux que vous me fixiez un soir, tenez ce soir, si vous voulez.
Les vrais amis. Ils se faisaient des confidences, les pieds gelés, sous un bec de gaz.
Comme des confetti, les étincelles jaillissaient du tuyau. Le premier monsieur dit :
- On a dû prévenir.
Le second :
- Ce monsieur-là a dû prévenir.
Et ainsi de suite, jusqu'à ce que la maison fût toute brûlée, avec les pompiers qu'on croyait dedans.
Et, s'étant coupée, et ayant sucé le sang de sa blessure elle s'empoisonna.
- Une bonne femme, dit Léon parlant de sa femme. Elle ne bouge pas. Il n'y a qu'à la fin qu'elle remue.
Barrès ami des chiens, ennemi des lois et des usages, ce qui est plus grave.
    25 janvier.
Ma plume fait un bruit comme une oie qui mange
Claudel, l'antifigariste génial.
Il avait une soeur insupportable, qui lui écrivait sans cesse :
- Je suis fière de toi. On dit que je te ressemble.
Anatole voit un objet et demande au marchand qu'il ne connaît pas :
- Combien ?
- Pour vous, monsieur, ce sera quinze francs.
- Comment, pour moi ? Qu'est-ce que c'est que ces familiarités-là ? Voici vingt francs. Je ne vous donnerai pas un sou de moins.
Papa Bulot.
Quand elle se présenta, la servante ne vit que son dos. Il était enfoui dans la cheminée, un foulard noué autour de la tête.
- Je vas arroser avec un peu d'eau, dit-elle.
- De l'eau ? Pour quoi faire ? On arrose avec ça !
Et, sans se détourner, il jeta en éventail, derrière lui sur le sol battu, ce qu'il avait pissé dans son pot de chambre.
- Faut-il pas, d'abord, que je balaie un peu ?
- Pour quoi faire ? dit Bulot sans détourner la tête. Tu n'es pas au château, ici.
- Tout de même, il y a de la poussière, et du fumier que vous avez apporté de la rue avec vos sabots.
    - Balaye si ça te plaît, dit-il. Moins on nettoie l'auge des cochons, plus ils engraissent.
Il rentra dans la nuit des suies.
Paralysé des cuisses, il avait son pot de chambre près de lui. Sa chaise levait les deux pieds de derrière.
Le premier jour, elle demanda :
- Qu'est-ce que je vas donc vous faire cuire pour votre goûter ?
- Une soupe aux pommes de terre.
Le lendemain, elle demanda :
- Qu'est-ce que je vas donc vous faire cuire ?
- Une soupe aux pommes de terre, je te l'ai déjà dit.
Le troisième jour, elle demanda et il répondit la même chose.
Alors, elle comprit, et elle lui fit désormais, chaque jour, de son propre mouvement, sa soupe aux pommes de terre.
27 janvier.
Il n'est pas plus difficile à un gros homme d'avoir de pensées délicates qu'à une grosse main d'avoir une fine écriture.
- Vous êtes trop aimable.
- Zut !
Le suis-je encore trop ?
- Oui, dit-elle, j'y songe souvent. J'ai toujours prié Dieu, mais avec la même prière. Je lui demandais mon pain quotidien : il me le donnait.
    Mais je ne lui demandais pas de nous faire bien vendre notre vache, et je l'ai vendue pour rien. Ce doit être « de » notre faute.
Elle répéta :
- Oui ! Ce doit être « de » notre faute. Je prie de tout mon coeur, mais je m'explique mal, et il ne me comprend pas.
Tu m'agaces comme si tu mangeais une pomme verte.
29 janvier.
Hier, chez Léon Daudet. Barrès :
- C'est ce qui fait ma force. A vous, Schwob, je peux dire que ce dernier mois, vous avez été préoccupé par Wyzewa et Mirbeau. Je peux dire que France vous a d'abord charmé, étonné, et que maintenant vous commencez d'en avoir assez. Je sais, d'autre part, que si France et Renard se rencontraient, ils n'auraient rien à se dire. C'est ce qui fait ma force.
- En France, dit Léon Daudet, dans ce pays de centralisation, on peut tout faire. Moi, je me charge de tout faire...Avec quatre hommes, je m'empare du gouvernement. Les obstacles, on les méprise. On casse des têtes, mais les têtes sont les oeufs.
Barrès :
- J'évolue. Je suis fatigué d'idées générales, et je voudrais faire du théâtre sous une forme concrète
Léon Daudet, une jolie intelligence qui se retient à chaque instant, de sauter par la fenêtre :
    - Ça ressemble au Boeuf à la mode.
Barrès :
- Qu'est-ce que vous avez contre le Boeuf à la mode ? Vous m'inquiétez. J'y suis peut-être allé.
Léon Daudet :
- Je donnerais tout Flaubert pour deux sous.
- Je trouve Tribulat Bonhomet, et même tout Villiers stupide, dit Schwob.
- C'est

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