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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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veut dire cette folie ? demanda Tressilian commençant à s’impatienter, et soupçonnant l’enfant de vouloir s’amuser à ses dépens.
    – Il faut, continua Richard en faisant une grimace, que vous attachiez votre cheval à cette pierre où vous voyez un anneau en fer, et que vous placiez un groat d’argent sur celle du milieu ; après quoi vous sifflerez trois fois, vous sortirez du cercle, et vous irez vous asseoir derrière ce buisson, sans regarder à droite ni à gauche tant que vous entendrez battre le marteau. Alors dites vos prières pendant le temps que vous mettriez à compter jusqu’à cent, ou comptez jusqu’à cent, ce qui sera la même chose ; vous rentrerez ensuite dans le cercle, vous trouverez votre argent parti et votre cheval ferré.
    – Mon argent parti, c’est ce dont je ne doute nullement ; mais quant au reste… Écoutez-moi, Richard : je ne suis pas votre précepteur ; mais si vous prétendez me jouer un tour de votre façon, je me chargerai de le remplacer, et je vous châtierai d’importance.
    – Quand vous pourrez m’attraper, répondit l’enfant ; et il joua des jambes avec tant de vitesse qu’il ne put être atteint par Tressilian, dont la course était retardée par la pesanteur de ses bottes. Ce qui redoublait son dépit, c’était que l’espiègle ne semblait pas fuir avec précipitation, comme s’il eût été en danger ou effrayé. Il s’arrêtait à une distance pour engager Tressilian à le poursuivre, et quand il le voyait s’approcher, il partait avec la rapidité du vent, en faisant des détours de manière à ne pas s’écarter de l’endroit autour duquel il tournait.
    Tressilian fatigué s’arrêta enfin, et il était sur le point de renoncer à sa poursuite, eu maudissant de bon cœur le marmot difforme qui lui jouait un si mauvais tour, quand Richard, placé sur une petite hauteur en face de lui, se mit à battre des mains, à le montrer au doigt, et à faire toutes les grimaces d’un enfant qui se moque de celui qui le poursuit. Il ne savait trop s’il devait rire ou se fâcher ; mais enfin, voulant l’intimider, il remonta à cheval, croyant bien par ce moyen le poursuivre avec plus d’avantage.
    Dès que Richard s’aperçut de son dessein : – Un moment ! s’écria-t-il, un moment ! Plutôt que de vous voir blesser votre beau cheval aux pieds blancs, je vais revenir à vous si vous me promettez de ne pas me toucher.
    – Je ne ferai pas de conditions avec toi, petit drôle, dit Tressilian, et dans un moment tu seras à ma discrétion !
    – Oui-dà, monsieur le voyageur ! répondit l’enfant ; vous ne savez donc pas qu’il y a ici près un marécage qui avalerait tous les chevaux des gardes de la reine ? Je vais y aller, et nous verrons si vous m’y suivrez. Vous entendrez long-temps crier le butor et le canard sauvage avant que vous me mettiez la main dessus sans mon consentement.
    Tressilian vit effectivement à la nature du terrain que Richard ne le trompait pas sur ce point, il résolut de conclure la paix avec un ennemi si leste et si bien déterminé. – Viens, lui dit-il, viens, malin espiègle ; je te promets, foi de gentilhomme, que je ne te ferai aucun mal.
    L’enfant répondit à cette invitation sans balancer un seul instant, et descendit de son poste élevé d’un pas délibéré, les yeux fixés sur Tressilian, qui, descendu de cheval, et tenant la bride à la main, était encore hors d’haleine de la course qu’il avait faite, tandis que le front du marmot n’était pas couvert d’une seule goutte de sueur. Sa peau ressemblait à du parchemin sec et jauni.
    – Me direz-vous maintenant, malicieux espiègle, lui dit-il, pourquoi vous me traitez ainsi ? Quel était votre dessein en débitant le conte absurde que vous vouliez me faire croire ? Conduisez-moi enfin à la forge de ce maréchal, et je vous donnerai de quoi acheter des pommes pendant tout l’hiver.
    – Vous me donneriez toutes les pommes d’un verger, que je ne pourrais vous guider mieux que je n’ai fait. Attachez votre cheval à cet anneau, déposez votre argent sur cette pierre, sifflez trois fois, et allez vous asseoir derrière le petit bois. Je ne vous quitterai pas, et je vous permets de me tordre le cou si vous n’entendez pas le maréchal travailler deux minutes après que nous serons assis.
    – Prends-y garde ; car si tu me fais jouer un rôle ridicule pour te divertir, je puis être tenté de te prendre au mot. Au

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