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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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m’ont
été confiés. C’est la tâche d’un homme de Dieu, d’un membre de l’ordre de saint
Dominique.
    – Bien sûr, bien sûr, commenta Jean de Gand, qui
ouvrit son escarcelle et glissa quelques pièces dans la main de son interlocuteur,
ses yeux bleus brillant de malice. Tenez, achetez un tonnelet de bière, mon
frère. Qu’ils boivent à ma santé et à celle du roi.
    Le régent sortit d’un pas nonchalant en claquant la
porte derrière lui. Sir Maurice descendit de l’estrade, serra la main du
coroner puis donna à Athelstan une ferme accolade.
    – Je ne peux assez vous remercier, ni vous, Sir
John !
    – De rien, mon garçon, répondit le magistrat en
prenant sa gourde miraculeuse. Fêterons-nous cela maintenant ?
    – Quelques chopes de bière et une tourte au
faisan, mon père ? proposa le jeune homme.
    Ce dernier glissa dans son escarcelle l’argent que lui
avait donné Gand et ramassa son écritoire.
    – Le travail m’attend, dit-il.
    Se retournant, il serra la main de Gresnay.
    – Ne vous inquiétez pas, messire, le régent
tiendra parole, vous serez en sécurité. Vous n’avez rien à craindre de Sir
Walter.
    Ils quittèrent tous trois la salle. L’endroit avait
déjà moins l’air d’une prison : il n’y avait plus de sentinelles montant
la garde, portes et croisées étaient grandes ouvertes. En sortant, ils
aperçurent Gand et Gervase, entourés de leurs hommes, passant au galop sous la
herse en direction de la cité.
    – Je connaissais le père de Jean de Gand, commenta
Sir John, songeur, ainsi que son frère aîné, Édouard, le Prince Noir, que Dieu
le bénisse et l’ait en sa sainte garde ! Gand est rusé. Je crois que ces
affaires sont pour lui pur plaisir. Venez !
    Ils franchirent le poste de garde et s’avancèrent dans
la lande déserte.
    – Venez-vous en ville, mon frère ?
    Athelstan fit un geste de dénégation.
    – Nous aurions dû saluer Sir Walter, fit-il
remarquer en s’arrêtant. Sir John, Sir Maurice, je suis las et n’ai point envie
de festoyer. Allez en ville et, demain, rejoignez-moi à Southwark. Pourquoi ne
pas célébrer votre bonheur à la taverne du Cheval pie demain soir quand
le calme sera revenu ?
    Il regarda le coroner, bras dessus bras dessous avec
le jeune chevalier, s’éloigner à travers la lande vers le vieux rempart de
Londres. Puis il fit demi-tour et se dirigea vers la sinistre entrée du château.
Il y trouva un serviteur et, quelques instants plus tard, l’homme amena Sir
Walter à l’endroit où se tenait le dominicain, à quelques pas du seuil.
    – Eh bien, mon frère ?
    Le gouverneur semblait un peu rasséréné, comme si la
mort des deux Français avait pansé une blessure dans son âme.
    – Je voulais juste vous faire mes adieux, Sir
Walter, et vous offrir les remerciements et les vœux de Sir John.
    – Un honnête homme, ce coroner, commenta Sir
Walter, radieux. Vous aussi, mon frère.
    Il hocha la tête.
    – Une vraie toile d’araignée, ajouta-t-il, mais
je suis lavé de toute accusation de félonie bien qu’il soit navrant que ma
fille ait dû le payer de sa vie.
    – Elle est en paix, le consola Athelstan. Et vous
de même, n’est-ce pas, Sir Walter ?
    – Je l’avoue. J’étais dans la galerie des
musiciens et ai pris grand plaisir à donner cet ordre et à voir périr ces deux
traîtres d’assassins.
    – Mais vous saviez, n’est-il pas vrai ?
    – Que voulez-vous dire ?
    – Sir Walter, c’est une question de logique. Vous
étiez là, à garder les Français. Je parie que vous ne les quittiez des yeux ni
de jour ni de nuit. Oh, je ne veux point suggérer que vous connaissiez l’assassin
ni que vous aviez deviné comment les meurtres avaient été perpétrés. Néanmoins,
vous avez sans doute vu monsieur de Fontanel chuchoter et parler davantage à
Vamier qu’aux autres.
    – Je n’ai rien vu, répondit le gouverneur en
soutenant le regard du prêtre. Je n’ai fait que mon devoir.
    – Oh, allons, allons, Sir Walter ! Vous avez
loué les services de maître Aspinall, le médecin. Vous étiez sûr qu’il était
au-dessus de tout soupçon. Et vous étiez aussi certain de votre propre
innocence. Je parie que vous n’étiez que trop heureux de regarder les Français,
ces hommes qui ont massacré votre famille, s’entretuer.
    – J’ignorais qui était en réalité monsieur de
Fontanel, et comment on avait assassiné les Français.
    – En effet, mais vous aviez des

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