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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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enroula son rosaire autour de ses doigts.
    – Sauf à Vamier ! Il ne peut le retrouver parce que, au lieu d’un
rosaire ordinaire, on lui a donné un chapelet de jéquiritys, destiné à
supprimer les autres prisonniers !

CHAPITRE XVIII
             Fontanel
et Vamier se mirent à clamer leur innocence au milieu du tohu-bohu. Gresnay, pourtant,
se taisait en regardant fixement Vamier. Athelstan comprit qu’il avait dû être
témoin de quelque chose qu’il jugeait, à présent, suspect.
    – Comment aurais-je pu faire ça ?
    Seule la présence des gardes du régent força Fontanel à
se rasseoir.
    – Oh, c’était fort simple, rétorqua le dominicain.
Vous rendiez visite aux captifs et aviez l’autorisation de leur parler et de
leur apporter des cadeaux. Qui se serait opposé au don de chapelets destinés à
des hommes éloignés de leur foyer et de leur pays ? Vamier a reçu des
instructions secrètes. Vous, bien entendu, étiez allé en ville voir maîtresse
Vulpina, qui détenait tous les poisons connus sous le soleil. Vous n’aviez cure
du sort des prisonniers ! Vous seriez débarrassé d’un espion, les rançons
n’auraient pas à être versées et ces maudits Godons porteraient tout le blâme !
Ce que vous n’avez pas compris, c’est que monseigneur de Gand s’intéressait
beaucoup à ces meurtres. Il y avait une chance pour que Mercure sorte de l’ombre.
Ses maîtres, à Paris, étaient à la fois courroucés et effrayés : deux
grands vaisseaux de guerre avaient été perdus. Mercure lui-même aurait à
prendre l’affaire en main. On négocia une trêve et on vous expédia sur-le-champ
en tant qu’envoyé officiel. Votre apparence a changé, vous parlez français
couramment, et vous avez toutes les protections exigées par le protocole. Monseigneur
de Gand, naturellement, ignorait tout cela mais il soupçonnait que Mercure se
trouvait en Angleterre. Il a donc envoyé son plus redoutable enquêteur, messire
le coroner Sir John Cranston.
    Ce dernier, ravi du compliment, salua de la tête.
    – On posait des questions, continua le dominicain.
Vulpina, par conséquent, devait disparaître. Vous l’avez tuée, elle et ses
hommes de main, puis avez brûlé leur infernale tanière jusqu’aux fondations. Vous
aviez aussi d’autres ordres : il fallait châtier Sir Maurice Maltravers. Vous
avez engagé les deux malandrins au crâne rasé.
    Athelstan éleva la voix. Un flot ardent de colère lui
monta aux joues.
    – Ils sont venus à Southwark pour le tuer, et moi
en même temps. La vie pour vous, Mercure, est très, très bon marché !
    – C’est absurde, lança Fontanel. Vous n’avez
nulle preuve. Rien, si ce n’est des suppositions.
    – Si, il possède des preuves, intervint Gresnay, les
yeux fixés sur Vamier. J’étais dans votre chambre il y a quelques jours, Pierre.
J’ai vu que votre chapelet était cassé : quelques grains manquaient. Vous
l’aviez bien caché, sous le chandelier, sur votre table.
    – C’est ainsi que la pauvre Lucy est morte, dit
Sir John. Vamier n’était pas soigneux. Quelques grains sont tombés à terre. La
malheureuse ramassait toujours des choses et les portait à sa bouche.
    – Mort inutile et dérisoire, commenta Athelstan. Une
pitoyable innocente faible d’esprit.
    Vamier baissa les yeux.
    – N’en aviez-vous cure ? se révolta Gresnay.
Pierre, dit-il dans un français rapide que le dominicain put néanmoins suivre, c’étaient
vos amis. Nous avons combattu côte à côte un ennemi commun.
    C’est vrai que nous avons brûlé et pillé des villes, mais
ce genre de meurtre ! Ceux de vos amis et compagnons !
    – La véritable mission de Mercure, reprit
Athelstan, était ici, à Hawkmere, et elle était très facile à remplir.
    Il désigna l’émissaire français.
    – Vous avez rencontré Vamier et lui avez donné le
chapelet empoisonné. Vous l’avez persuadé qu’il n’était dangereux que si on en
mâchait les grains. Vamier n’avait pas d’autre choix que d’accepter. Après tout,
il voulait retourner en France aussi vite que possible. Serriem a été le
premier à périr. Il a dû être facile à convaincre, surtout après vous avoir vu
avaler les grains sans dommage. Comment les lui avez-vous décrits ? s’enquit
Athelstan. Comme une plante médicinale bénéfique ? En fut-il de même pour
Routier ? Ce dut être la victime la plus crédule. Il avait besoin de
toutes ses forces et était prêt à

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