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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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! Il me semble que depuis quelque temps nous intéressions beaucoup nos voisins italiens ! Et vous, Monsieur… ?
    — Vidal-Pellicorne ! Adalbert Vidal-Pellicorne ! C’est à n’y pas croire ! Mais je suis sûr de ne pas me tromper !
    En effet ce n’était pas Adalbert qui avait répondu à la question du commissaire, mais bien le vieux monsieur qui venait de sortir et qui faisait irruption dans le bureau. Sans plus de façons, il prit celui-ci aux épaules pour mieux l’examiner.
    — Saperlipopette ! Si je m’attendais… Et qu’est-ce que vous fabriquez ici, mon garçon ?
    — Vous le connaissez, Monsieur le professeur ? émit le commissaire.
    — Je pense bien ! C’était mon meilleur élève à Janson-de-Sailly ! L’un des plus turbulents aussi ! Mais il a fait une sacrée carrière depuis et j’ai lieu d’en être fier, même si ce n’est pas dans la même partie que moi. Égyptologue, hein ?
    — C’est ça ! exulta Adalbert avec un large sourire. Moi aussi, cela me fait plaisir de vous revoir, Monsieur le professeur ! J’ai eu également des échos de votre parcours : le Collège de France, n’est-ce pas ?
    — S’il vous plaît, Messieurs, intervint Desjardins d’une voix plaintive. J’aimerais énormément que vous portiez votre attention sur ma modeste personne. Je souhaiterais savoir si vous connaissez aussi mon autre visiteur, professeur ?
    — Pas du tout !
    Adalbert prit la parole :
    — Je vais remédier à cela : professeur, je vous présente le prince Aldo Morosini, expert international en joyaux anciens et aussi mon meilleur ami.
    Le nouveau venu, qui ressemblait curieusement à une tortue à moustache et cheveux blancs habillée d’un ample manteau en tweed gris et d’une sorte de chapeau assorti, avança son grand nez pour mieux dévisager Aldo.
    — Morosini de Venise ?
    — On n’en trouve pas des masses ailleurs, fit observer Adalbert : Aldo, voici l’un des meilleurs historiens français – si ce n’est le meilleur ! –, le professeur Hubert de Combeau-Roquelaure.
    Ce fut au tour d’Aldo de relever les sourcils en regardant plus attentivement le personnage que cet examen semblait amuser follement :
    — Roquelaure ? apprécia-t-il. Des ducs ?
    — Vous en connaissez d’autres ? Il m’étonnerait ! Ne cherchez pas, mon garçon ! J’ai été moi aussi amoureux de ma cousine Isabelle, votre mère, avant qu’elle ne préfère aller soupirer à deux sous le pont adéquat. J’ajoute que j’ai furieusement détesté votre père… mais que je suis très content de vous connaître… cousin ! conclut-il en tendant une main qu’Aldo saisit avec enthousiasme, tandis qu’Adalbert éclatait de rire.
    — Ça, c’est incroyable ! Si ça continue, je vais finir par croire qu’on a été frères dans une vie antérieure…
    — Ce qui est incroyable, brama le commissaire au bord de la crise de nerfs, c’est que vous ayez choisi mon bureau pour vos retrouvailles familiales ! On se croirait dans une sacristie un jour de mariage royal ! Je vous rappelle que nous nous occupons d’un crime ! Alors, s’il vous plaît ! intima-t-il en désignant les sièges abandonnés.
    — Excusez-nous, commissaire, plaida Aldo en allumant son plus séduisant sourire, mais admettez que ce qui nous arrive est peu courant…
    — J’admets tout ce que vous voulez, à condition que nous revenions au but premier de votre visite : le meurtre de M. Dumaine et la disparition de votre ami Berthier. Pour votre identité, elle me paraît établie de façon… surabondante. Alors maintenant racontez-moi votre version des faits ! À vous, Monsieur…
    — Vidal-Pellicorne ! souffla obligeamment le professeur qui s’installait au lieu de repartir, visiblement ravi de l’aubaine. Il va vous exposer la chose de façon magistrale. Ses conférences sont très courues… Bon, je me tais !
    Ce fut en effet clair, rapide net et précis. Le commissaire Desjardins reprit :
    — Cette M me Berthier vous a informé que Dumaine avait téléphoné à son époux pour lui demander de venir le voir discrètement ?
    — Ce n’est pas moi qui ai reçu l’appel, mais mon ami Morosini. Cependant j’étais auprès de lui, je tenais l’écouteur et j’ai entendu M me Berthier dire que Dumaine prétendait posséder la preuve que M. Van Tilden ne s’était pas suicidé mais avait été assassiné…
    — Où étiez-vous à ce moment-là ?
    — Chez la grand-tante de Morosini, la marquise de Sommières chez qui il

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