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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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ne vois pas ce que j’ai dit de si drôle…
    — Oh, mais vous l’apprendrez. D’abord il s’appelle comment, votre inspecteur ?
    — Savarin mais…
    — Joli nom ! Seulement vous avez une frousse bleue de tomber sur une copie conforme de ce bon Lemercier ! Vrai ou pas ?
    — Vrai ! lâcha Morosini de mauvaise grâce. Mais par pitié, arrêtez de rigoler ! Que Van Tilden ait été assassiné ne devrait pas éveiller une aussi franche gaieté chez le grand patron du Quai des Orfèvres, sacrebleu !
    — Non. Vous avez raison. Je vais…
    Aldo n’en entendit pas plus : une main large comme un battoir à linge et ornée de quelques poils bruns et frisés venait de couper la communication. En même temps la source de lumière que déversait la fenêtre voisine se trouva occultée par une résurgence d’homme des cavernes barbu, moustachu, assez bien habillé d’ailleurs, qui dardait sur lui un sourire féroce et un regard de matou hargneux voisin de celui de Plan-Crépin quand elle était en colère. Simultanément une voix de basse-taille susurrait :
    — Intéressant, tout ça ! On téléphone à qui ?
    S’il était une chose dont Morosini avait horreur, c’était qu’on le traite en petit garçon sous le prétexte que l’on dominait son mètre quatre-vingt-trois d’une quinzaine de centimètres ! Il répondit d’un ton sec :
    — Commissaire principal Langlois, 46, quai des Orfèvres à Paris… et dont vous connaissez certainement le numéro. Vous devriez le rappeler, ne serait-ce que pour vous excuser de lui avoir coupé la parole. Il a le cuir sensible !
    — On verra plus tard ! Pour l’instant nom, prénom, âge et qualité ! fit le policier en sortant un carnet et un crayon.
    Sa voix portait loin et attira Adalbert.
    — Qu’est-ce qui se passe ?
    — Rien ! Ça ne vous regarde pas !
    L’archéologue considéra un instant le phénomène et afficha un sourire enjôleur.
    — Moi, je crois que si, parce qu’on fait une paire, mon camarade et moi. À qui ai-je l’honneur ?
    — Inspecteur Savarin, présenta Aldo. De la police de Chinon. On en est au contrôle d’identité. Mais tu vas devoir y passer aussi ! ajouta-t-il en sortant son passeport qu’il présenta ouvert et le policier, bien sûr, tiqua :
    — Prince… Morosini, de Venise ?
    Puis brama :
    — Encore un de ces fichus Italiens ! Comme ceux du château ? Mais ce n’est pas possible, c’est une invasion ?… Et vous, continua-t-il à l’adresse d’Adalbert, vous en êtes aussi ?
    — Ah non ! protesta l’interpellé qui avait envie de rire en lui tendant sa carte d’identité. Moi, je suis un brave petit Français moyen !
    — Et vous faites quoi ?
    — Archéologue ! C’est écrit là…
    — Bon, je les garde… provisoirement ! En attendant, vous allez venir avec moi !
    — Et où ?
    — À Chinon pour qu’on prenne vos dépositions ?
    — Vous ne pensez pas, opposa Aldo qui commençait à bouillir, qu’il serait plus judicieux de se mettre à la recherche de Michel Berthier qui est, paraît-il, accusé de meurtre et dont nous avons grand-peur qu’il ne lui soit arrivé un sérieux problème ? J’ose vous rappeler qu’il a disparu depuis quatre jours !
    — Mais on s’y active, figurez-vous ! Et comme vous me semblez avoir plein de choses à m’apprendre, on va s’en occuper dans les règles à mon bureau !
    — Bon ! fit Aldo, conciliant. Je vais chercher la voiture !
    — Inutile. Elle peut dormir au garage… et on vous ramènera ! Chinon n’est jamais qu’à cinq kilomètres !
    — On pourrait aussi revenir à pied, marmotta Aldo entre ses dents.
    Le policier l’avait entendu, et riposta même jeu :
    — … ou ne pas revenir du tout !
    Aldo préféra ne pas insister. Non sans une certaine mélancolie, il pensa qu’il devait traîner, accrochée à ses basques, une espèce de malédiction qui le rendait antipathique à première vue à la gent policière de quelque pays que ce soit ! À peine entrevu, ils se ruaient sur lui, portés par une sorte de frénésie gourmande. Avec le temps il avait réussi à vaincre l’antipathie initiale de Langlois comme du Britannique Warren jusqu’à en faire des amis, mais ce n’avait pas été sans mal. Seul Phil Anderson, le patron de la police métropolitaine de New York, l’avait traité cordialement mais c’était bien le seul et c’était grâce à une recommandation de Warren. Tous les autres, sous toutes les longitudes, l’avaient traité en gibier de potence

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