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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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l'avaient fait pendant des siècles sur une partie de
l'Europe.
    Pour cela, il lui fallait un héritier.
À en juger par son humeur, Bea ne l'accueillerait pas volontiers dans son lit
cette nuit. Il pouvait insister, mais ce n'était jamais très satisfaisant. Cela
faisait déjà deux semaines. Il n'aurait pas souhaité, bien sûr, que son épouse
manifeste une ardeur vulgaire pour ce genre de chose, mais tout de même, quinze
jours, c'était long.
    Sa sœur Maud était toujours
célibataire à vingt-trois ans. De plus, si elle avait un enfant, elle
l'élèverait sûrement en socialiste enragé et on pouvait être assuré qu'il
dilapiderait la fortune familiale pour imprimer des tracts révolutionnaires.
    Marié depuis trois ans, il
s'inquiétait un peu. Bea n'avait été enceinte qu'une fois, l'année précédente,
mais elle avait perdu l'enfant à trois mois de grossesse, juste après une
dispute. Fitz avait annulé un voyage prévu à Saint-Pétersbourg et Bea s'était
mise dans tous ses états, l'implorant de la laisser rentrer chez elle. Fitz
avait refusé de céder – après tout, un homme ne pouvait pas laisser sa
femme faire la loi. Ensuite, quand elle avait fait cette fausse couche, il
s'était fait des reproches, convaincu de sa responsabilité. Si seulement elle
attendait un nouvel enfant, il veillerait à ce qu'absolument rien ne puisse la
troubler jusqu'à la naissance du bébé.
    Écartant ce souci de son esprit,
il entra dans la bibliothèque et s'assit devant le secrétaire incrusté de cuir
pour dresser une liste.
    Peel arriva quelques instants
plus tard, accompagné d'une bonne. Le majordome était le fils cadet d'un
fermier ; son visage constellé de taches de rousseur et ses cheveux poivre
et sel conservaient quelque chose de rustique. Il était pourtant domestique à
Ty Gwyn depuis qu'il était en âge de travailler. « Mrs Jevons se voit
être souffrante, monsieur le Comte », dit-il. Fitz avait renoncé depuis
longtemps à corriger la grammaire défectueuse des domestiques gallois. « L'estomac,
ajouta Peel d'un ton lugubre.
    — Épargnez-moi les détails. »
Fitz leva les yeux vers la petite bonne, une jolie fille d'une vingtaine
d'années. Sa physionomie lui était vaguement familière. « Qui est-ce ? »
    La fille répondit elle-même. « Ethel
Williams, monsieur le comte, j'aide Mrs Jevons. » Elle avait l'accent
mélodieux des vallées de Galles du Sud.
    « Ma foi, Williams, vous
m'avez l'air un peu jeune pour exercer une charge d'intendante.
    — Si monsieur le Comte le
permet, Mrs Jevons a dit que vous feriez probablement venir l'intendante
de Mayfair, mais elle espère qu'en attendant, je vous donnerai
satisfaction. »
    Avait-il vraiment vu une
étincelle dans son regard quand elle avait parlé de lui donner
satisfaction ? Elle avait beau s'exprimer avec toute la déférence requise,
il lui trouvait un petit côté singulièrement impertinent. « Fort
bien », dit Fitz.
    Williams tenait un épais carnet
dans une main et deux crayons dans l'autre. « Je suis allée rendre visite
à Mrs Jevons dans sa chambre, et elle était assez bien pour que nous
puissions tout passer en revue ensemble.
    — Pourquoi avez-vous deux
crayons ?
    — Au cas où une mine se
casserait », répondit-elle en souriant de toutes ses dents.
    Ce n'était pas une attitude
admissible pour une bonne, pourtant Fitz ne put s'empêcher de lui rendre son
sourire. « Parfait. Dites-moi ce que vous avez noté dans votre carnet.
    — Trois catégories :
invités, personnel et provisions.
    — Parfait.
    — D'après la lettre de
monsieur le comte, nous avons compris qu'il y aurait vingt invités. La plupart
seront accompagnés d'un ou deux domestiques, mettons une moyenne de deux, ce
qui fera quarante personnes supplémentaires à loger dans les mansardes. Ils
arriveront tous le samedi et repartiront le lundi.
    — C'est exact. » Fitz
éprouvait un curieux plaiSir teinté d'appréhension, très proche de
l'émotion qui l'avait étreint avant son premier discours à la Chambre des
lords : cette réception l'enchantait, mais il ne pouvait s'empêcher de
s'inquiéter à l'idée d'un éventuel incident.
    Williams poursuivit : « Évidemment,
Leurs Majestés occuperont l'appartement égyptien. »
    Fitz approuva d'un signe de tête.
C'était l'appartement le plus vaste. Son papier mural était orné de motifs
inspirés des temples égyptiens.
    « Mrs Jevons a suggéré
quelles autres

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