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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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trouvait maintenant tout près des truands qui bondissaient autour de lui.
    Son attitude et, ses ordres donnèrent un peu de sang-froid aux soldats ; un effort suprême fut tenté, et ce fut au tour des truands de reculer.
    Mais derrière eux, du fond de la Cour des Miracles, voici qu’une bande accourait, comme une trombe. Ils avancèrent en ordre serré, bien cuirassés, bien armés, jouant de l’estramaçon et du pistolet.
    En quelques instants, la rue fut déblayée.
    Monclar, demeuré l’un des derniers, la pâleur au front, la rage au cœur, allait s’enfuir à son tour.
    A ce moment, un homme saisit la bride se son cheval et lui dit :
    – Vous êtes pris, monsieur, rendez-vous !
    Monclar se vit entouré de truands. Au loin, il entendit le roulement de la fuite de ses hommes.
    Il leva les yeux vers le ciel comme pour y chercher Dieu qu’il avait imploré, puis il ramena son regard sur l’homme qui, à la tête de la bande de truands, avait mis en fuite les soldats du roi, l’homme dont il était le prisonnier…
    Et il reconnut Lanthenay !
    Les truands célébrèrent leur victoire par de terribles clameurs. Les grands feux furent rallumés.
    Autour, prirent place les blessés que déjà d’actives ribaudes pansaient et frottaient d’onguents.
    Aux tables, maintenant, l’orgie se déchaînait.
    Des tonneaux de vin étaient placés de distance en distance : ils se vidaient rapidement. A chaque table, chacun racontait maintenant les beaux coups qu’il avait donnés, les crânes qu’il avait pourfendus.
    Dans la ruelle aux Piètres et dans la ruelle Montorgueil, les événements s’étaient déroulés à peu près comme dans la ruelle Saint-Sauveur.
    De longtemps, sans doute, on ne songerait à attaquer la Cour des Miracles.
    Les truands s’énuméraient les uns aux autres les avantages que leur donnait cette victoire inespérée – due surtout à la découverte de la trahison de Tricot.
    Ragastens n’avait pas tiré l’épée.
    Il s’était contenté de se tenir constamment près de Manfred, prêt à le protéger au besoin de sa rapière, arme formidable dans ses mains.
    Lorsque le grand prévôt fut conduit au milieu de la Cour des Miracles, il s’éleva parmi les truands une telle clameur que la ville entière parut en être ébranlée jusque dans ses assises.
    Les massiers, les suppôts entourèrent aussitôt Monclar.
    Sans cette précaution, le grand prévôt eût été à l’instant traité comme venait de l’être son agent Tricot.
    Mais l’autorité des chefs était grande.
    Devant leurs ordres répétés, les truands reculèrent en grondant, pareils à des dogues affamés à qui on arrache l’os qu’ils voulaient ronger.
    Monclar fut enfermé dans la salle basse de l’une des maisons de la Cour des Miracles.
    Et les chefs tinrent conseil pour savoir ce qu’on en ferait.
    Ragastens, aussitôt après l’action, avait demandé à Manfred :
    – Cette bohémienne dont vous me parliez… cette…
    – La Gypsie ? fit Manfred étonné.
    – Oui. Vous avez dit que je pourrais la voir ?
    – Sans aucun doute.
    – Eh bien, je désire la voir…
    Manfred, surpris de cette hâte, s’inclina pourtant et dit au chevalier qu’il était prêt à le conduire auprès de la vieille bohémienne.
    – Allons donc, je vous prie, fit Ragastens avec une émotion qui surprit de plus en plus le jeune homme.
    – Ah çà ! pensa-t-il, le chevalier connaît donc la vieille sorcière qui m’a élevé ? Ou s’il ne la connaît pas, que lui veut-il ?
    Quelques instants plus tard, ils entraient dans le logis de la Gypsie.
    – Mère, fit Manfred, voici un étranger qui désire vous voir. Recevez-le bien, je vous en prie, car je lui ai de grandes obligations.
    – Qu’il soit le bienvenu, mon fils, dit la bohémienne.
    Ragastens se tourna vers Manfred.
    – Mon enfant, dit-il voulez-vous avoir la bonté de me laisser seul avec, cette femme ? Excusez-moi…
    – Chevalier, répondit Manfred, j’ai pour vous une telle sympathie et une si grande reconnaissance que je considère vos désirs comme des ordres…
    A ces mots, il s’inclina gracieusement, et Ragastens le regarda s’éloigner, admirant sa taille svelte, l’aisance de sa parole, l’intelligence qui brillait en ses yeux…
    Lorsque Manfred eut disparu déjà depuis plus d’une minute, le chevalier poussa un soupir et s’adressa à la Gypsie.
    Celle-ci semblait le considérer avec cette curiosité indifférente qu’on

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