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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ouvrit la porte de la cave, entra et referma.
    Au bas de l’escalier, il y avait deux caves.
    Dans la deuxième, elle vit Monclar étendu sur le sol, lié solidement, et bâillonné. D’un tour de main, elle défit le bâillon et coupa les cordes.
    – Me reconnaissez-vous, monsieur le grand prévôt ?
    – Oui ! Que me veux-tu ? dit-il, persuadé que la vieille était escortée de truands et qu’elle venait l’insulter.
    – C’est Lanthenay qui vous a pris ? reprit-elle.
    – Oui ! dit-il.
    – En ce moment, le conseil des chefs est réuni pour statuer sur votre sort.
    Monclar haussa les épaules et sourit dédaigneusement.
    – Tous sont d’avis de vous renvoyer indemne… Un seul, vous entendez, un seul est d’avis qu’il faut vous mettre à mort. Malheureusement, son avis, à lui, vaut plus que celui de tous les autres. Il sera écouté…
    – Ah ! Et quel est cet homme implacable ?
    – Lanthenay.
    – J’aurais dû m’en douter. Eh bien qu’ils fassent vite !…
    – Je viens vous sauver…
    – Et pourquoi me sauves-tu ?
    – Nous n’avons pas le temps de nous expliquer. Plus tard, vous saurez. Seulement, je vous demande de ne pas oublier que Lanthenay voulait vous faire pendre, et que je vous sauve, moi !
    – Sois tranquille, je n’oublierai ni l’un ni l’autre !
    En parlant, la vieille avait défait son paquet.
    Il contenait un ample manteau et une toque.
    – Laissez votre épée, dit-elle. Elle pourrait vous trahir.
    Monclar obéit, se couvrit de la toque et s’enveloppa du manteau.
    – Venez dit la Gypsie lorsque ces préparatifs furent terminés.
    Ils montèrent l’escalier.
    La bohémienne referma la porte à double tour et mit la clef dans sa poche.
    Elle se dirigea droit vers la ruelle Saint-Sauveur.
    Au bout de la rue, la Gypsie s’arrêta.
    – Allez, monseigneur, dit-elle.
    – Et toi ?
    – Moi ?… Je rentre chez moi, voilà tout.
    – Mais on saura que c’est toi qui m’as délivré ?
    – Peut-être !
    – Alors, on te tuera. Viens, je me charge de te faire une existence plus heureuse que celle que tu as menée jusqu’à ce jour.
    – Nul ne peut plus rien pour mon bonheur, fit-elle.
    – Tu es donc bien malheureuse ?
    – Autant qu’une créature humaine peut l’être.
    – Etrange femme ! murmura le grand prévôt. N’est-ce pas toi qui m’as parlé un jour, comme je passais à cheval près de la rue Saint-Denis ?…
    – Oui, monseigneur, c’est moi.
    – Mais tu me disais alors que tu t’intéressais à ce Lanthenay…
    – C’est vrai, et je m’intéresse encore à lui.
    – Pourtant tu me sauves, alors que tu sais bien ce que je vais faire…
    – Non, monseigneur, je ne le sais pas.
    – Eh bien, il faudra bien qu’un jour ou l’autre Lanthenay tombe dans mes mains…
    – C’est probable, monseigneur… Et après ?
    – Après ? Je le ferai rouer vif. Il ne m’eût pas épargné, lui ! Tu me le disais tout à l’heure…
    – Je le disais parce que c’est la vérité, Monseigneur.
    – Ainsi donc, tu t’intéresses à Lanthenay et tu délivres celui qui le fera rouer ?
    – N’y a-t-il donc qu’une manière de s’intéresser à quelqu’un ?
    Le grand prévôt garda un instant le silence.
    – Qu’est devenu Tricot ? demanda-t-il.
    – Il est mort ; nos hommes l’ont tué parce qu’il trahissait.
    – Qui les a prévenus ?
    – Lanthenay, répondit la Gypsie.
    – Tu ne mens pas ?…
    La bohémienne tressaillit. Est-ce que Monclar la devinait ?
    – Pourquoi mentirais-je ? fit-elle avec son calme.
    – Que sais-je ?… Si tu hais ce Lanthenay…
    – Je ne le hais pas. Il n’est rien pour moi. Et lors même que je le haïrais, je ne daignerais pas mentir. Lorsque je veux frapper quelqu’un, je le frappe moi-même. Et je vous jure, Monseigneur, que le coup est toujours bien appliqué.
    – Je le crois ! dit Monclar en frissonnant.
    Il reprit, après un court silence :
    – Que veux-tu pour m’avoir délivré ?
    – Je n’ai besoin de rien, monseigneur. Je vous ai délivré simplement parce que si mes hommes vous avaient tué, il en serait résulté de terribles calamités pour nous tous.
    – Soit ! Adieu, alors…
    – Au revoir, monseigneur…
    Elle le regarda un instant s’éloigner d’un pas aussi tranquille que s’il n’eût pas couru dix minutes avant un terrible danger.
    Alors elle rentra dans la Cour des Miracles.
    Elle s’approcha du brasier,

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