Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La dame de Montsalvy

La dame de Montsalvy

Titel: La dame de Montsalvy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
vers le Marché sous prétexte d'assurer votre passage.
    En effet, le duc avait chargé l'un des seigneurs de son entourage, le sire de Lichtervelde, de suivre les Picards pour voir si une foule n'était pas rassemblée au Marché. Avec colère, le Duc haussa les épaules.
    — Suis-je un croquant que je doive marcher seul, à la merci d'un poignard, dans des rues suspectes ? J'ai dit que l'on apprendrait ici à me connaître. Allons, sire évêque, regagnez votre cathédrale et, me laissez à mon métier de prince.
    Il attendit que la procession eût rebroussé chemin, debout au milieu de la rue, entouré de quelques seigneurs qui étaient les sires d'Uutkerke, de Commines et de l’Isle-Adam. Soudain Saint-Rémy saisit la main de Catherine.
    — C'est le moment. Allons-y !
    Traînant après lui la jeune femme que suivirent les deux garçons il s'élança, arriva devant le prince et, arrachant à la fois sa fausse barbe et son capuchon noir il s'inclina devant lui.
    — Je viens rendre compte de ma mission, monseigneur, avec d'autant plus de joie que la voici heureusement remplie. » En même temps il rejetait en arrière le capuchon de Catherine qui s'inclinait à son tour. « Voyez. plutôt, monseigneur !
    Le visage sombre de Philippe de Bourgogne s'éclaira :
    — Enfin vous voilà, sire Toison d'Or ? En vérité, je commençais à craindre d'avoir perdu mon roi d'armes ! Et vous aussi, madame ?...
    Quelle joie de vous retrouver bien vivante...
    Il se penchait pour relever Catherine, plongeant son regard au fond des yeux de la jeune femme.
    — Vous aurez bien des choses à m'expliquer, ma chère, lorsque nous en aurons fini avec ceux d'ici...
    Se souvenant de sa promesse à dame Béatrice, elle joignit les mains et supplia :
    — Par pitié, monseigneur, faites preuve de clémence ! Il faudrait peu de chose pour que Bruges redevienne la plus fidèle de vos cités et...
    D'un geste péremptoire, il lui coupa la parole :
    — Plus un mot là-dessus ! Si je suis ici, c'est en partie pour vous sauver et je n'aurais pas eu à le faire si vous n'étiez venue vous jeter dans ce guêpier ! A présent, restez ici et m'y attendez avec Saint-Rémy et vos gens. Je vous ferai prévenir lorsque j'aurai ville gagnée.
    Sans un mot, le roi d'armes entraîna son amie vers le corps de garde de la porte et voulut l'y faire entrer mais elle résista, voulant à tout prix voir ce qui allait se passer. Cependant, le Duc s'avançait avec ses gens et les notables dont les voix suppliantes ne cessaient de s'élever. Mais il ne leur répondait pas et marchait toujours, un froid sourire aux lèvres.
    — Je n'aime pas ça ! marmotta Saint-Rémy. Il est trop sûr de lui et n'a pas daigné prendre assez de monde. Quatorze ou quinze cents Picards ne suffiront pas pour lui rendre une ville de cent mille habitants ! J'espère que le reste de l'armée vient derrière.
    En effet, on pouvait voir à présent sur le chemin une nouvelle vague de fer et de pennons multicolores qui s'avançait. Mais, soudain, les faux moines ne virent plus rien. Un flot humain descendait du rempart en poussant des cris de vengeance, et avant même que les archers qui arrivaient aient compris ce qui se passait, vingt bras s'étaient attelés au treuil de la herse qui, avec un grincement apocalyptique s'abattit.
    — Doux Jésus ! souffla Catherine. Le Duc est à présent coupé du reste de l'armée...
    — Il faut le prévenir ! dit Gauthier. Allez-y, messire Toison d'Or, il vous écoutera. Je suffirai avec Bérenger à veiller sur dame Catherine.
    Or, au moment même où il disait cela ledit Bérenger qui avait suivi le Duc sans que personne s'en aperçût arriva en courant, vit la herse baissée, se précipita vers ses compagnons.
    — Qui a fermé cette porte ?
    Du geste, Gauthier lui désigna les hommes et les femmes armés de gourdins et d'outils variés qui prenaient position, la mine farouche, devant la porte.
    — Il faut l'ouvrir, gémit le page, il faut l'ouvrir tout de suite ! Le Duc revient !... oh, mon Dieu, c'est épouvantable ! Nous allons tous être massacrés !...
    Il raconta alors ce qu'il venait de voir. Le sire de Lichtervelde que le Duc avait envoyé en reconnaissance jusqu'au Marché l'avait trouvé vide et, s'en revenant avec ses hommes pour prévenir son maître et le faire avancer criait : « Nous avons ville gagnée ! Elle est à la volonté de Monseigneur... » Mais à ce moment même une voix, partie d'on ne savait où avait hurlé :
    —

Weitere Kostenlose Bücher