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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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panneaux.
    Le chevalier souleva la tenture et la laissa retomber derrière lui. On entendit le bruit d’un ressort, puis le craquement d’un escalier.
    Sir Olivier laissé seul jeta un timide regard vers le haut du mur couvert de tentures, et sesigna avec toutes les apparences de la terreur et du remords.
    – S’il est dans la chambre de la chapelle, murmura le prêtre, fût-ce au prix de mon salut, il faut que je le sauve.
    Trois minutes plus tard, Dick, qui avait été appelé par un autre messager, trouva Sir Olivier debout près de la table du hall, résolu et pâle.
    – Richard Shelton, dit-il, vous avez exigé de moi un serment. Je pourrais me plaindre, je pourrais vous refuser   ; mais le souvenir du passé ramène vers vous mon cœur, et je vais vous donner la satisfaction que vous désirez. Par la vraie croix de Holywood, je n’ai pas tué votre père.
    – Sir Olivier, répliqua Dick, quand d’abord nous avons lu le papier de Jean Répare-tout, j’en étais convaincu. Mais permettez-moi de vous poser deux questions. Vous ne l’avez pas tué   ; mais n’y avez-vous eu aucune part   ?
    – Non, dit Sir Olivier. Et, en même temps, il commençait àse contorsionner la figure et faire des signes avec sa bouche et ses sourcils, comme quelqu’un qui désire donner un avertissement, mais n’ose dire un mot.
    Dick le regarda avec étonnement   ; puis se tourna et regarda autour de lui dans le hall vide.
    – Que faites-vous   ? demanda-t-il.
    – Quoi   ? rien   ! répliqua le prêtre dont l’expression s’adoucit aussitôt. Je ne fais rien   ; mais je souffre   ; je suis malade. Je… je… de grâce, Dick, il faut que je m’en aille. Sur la vraie croix d’Holywood, je suis innocent, soit de violence, soit de perfidie, Soyez satisfait, mon enfant. Adieu   !
    Et il s’échappa de la pièce avec une vivacité inaccoutumée.
    Dick resta cloué sur place, ses yeux errant autour de la chambre   ; sa figure était l’image changeante de sentiments variés   : étonnement, doute, méfiance, amusement. Peu à peu sa pensée se fit plus claire, la méfiance prit le dessus et fut suivie de la certitude du pis. Il leva la tête et, tout à coup, tressaillit violemment. Haut, sur le mur, la tapisserie représentait un chasseur sauvage   ; d’une main, il portait une corne à sa bouche et, de l’autre, il brandissait une forte lance. Sa peau était foncée, car il était censé figurer un Africain.
    Or, voici ce qui avait surpris Dick Shelton. Le soleil s’était éloigné des fenêtres, et, en même temps, le feu avait flambé haut sur le large foyer et répandu une teinte changeante sur le plafond et les tentures. Dans cette lumière, le chasseur noir lui avait cligné des yeux avec une paupière blanche.
    Il continua à fixer l’œil. La lumière brillait dessus comme une pierre précieuse   ; il était limpide, il était vivant. De nouveau la paupière blanche, s’abaissa une fraction de seconde et l’instant d’après disparut.
    Il ne pouvait y avoir d’erreur. L’œil vivant qui l’avait espionné à travers le trou de la tapisserie avait disparu. Le feu ne brillait plus sur une surface réfléchissante.
    Subitement Dick prit conscience de sa position. L’avertissement de Hatch, les signaux muets du prêtre, cet œil qui l’avait observé du mur, tout cela s’agita dans son esprit. Il vit qu’il avait été mis à l’épreuve, qu’il avait une fois de plus trahi ses soupçons, et que, à moins d’un miracle, il était perdu.
    – Si je ne peux sortir de cette maison, pensa-t-il, je suis un homme mort   ! Et ce pauvre Matcham aussi… Dans quel nid de basilics je l’ai conduit   !
    Il était encore à réfléchir ainsi quand un homme vint en hâte lui dire de l’aider à transporter ses armes, ses vêtements et ses deux ou trois livres dans une autre chambre.
    – Une autre chambre   ? répéta-t-il. Pourquoi cela   ? Quelle chambre   ?
    – C’est une chambre au-dessus de la chapelle, répondit le messager.
    – Elle est restée longtemps vide, dit Dick rêvassant. Quelle espèce de chambre est-ce   ?
    – Mais une bonne chambre, répliqua l’homme. Pourtant… baissant la voix… on la dit hantée.
    – Hantée   ? répéta Dick avec un frisson   ? Je ne l’ai pas entendu dire. Et par qui   ?
    Le messager regarda autour de lui   ; puis dans un murmure bien bas, il dit   : – Par le sacristain de Saint-Jean. On l’a eu à coucher ici une nuit,

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