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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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demain   ?
    – Demain ou ce soir, je ne sais, dit l’autre, mais à un moment ou à l’autre, Dick, ils en veulent à votre vie. J’en ai eu la preuve. Je les ai entendus chuchoter, oui, c’est comme s’ils me l’avaient dit.
    – Vraiment, répliqua Dick, c’est ainsi   ? C’est ce que je pensais.
    Et il lui raconta en détails les incidents de la journée.
    Quand cela fut fini, Matcham se leva et commença à son tour à examiner la pièce.
    – Non, dit-il, il n’y a pas d’entrée visible. Et pourtant, il est certain qu’il y en a une. Dick, je resterai près de vous. Si vous devez mourir, je mourrai avec vous. Et je peux aider… regardez, j’ai volé un poignard… Je ferai de mon mieux   ! Et puis, si vous connaissez quelque issue, ou quelque poterne que vous puissiez ouvrir, ou quelque fenêtre par laquelle nous puissions descendre, je ferai joyeusement face à n’importe quel danger pour fuir avec vous.
    – Jack, dit Dick. Par la messe   ! Jack, vous êtes le meilleur cœur et le plus fidèle et le plus brave de toute l’Angleterre   ! Donnez-moi la main, Jack.
    Et il serra silencieusement la main de l’autre.
    – Je vais vous dire, reprit-il, il y a une fenêtre par laquelle le messager est descendu, la corde doit être encore dans la pièce. C’est un espoir.
    – Écoutez   ! dit Matcham.
    Tous deux tendirent l’oreille. Il y avait du bruit sous le plancher   ; cela cessa, puis recommença.
    – Quelqu’un, marche dans la chambre au-dessous, chuchota Matcham.
    – Non, répliqua Dick, il n’y a pas de chambre dessous, nous sommes au-dessus de la chapelle. C’est mon meurtrier dans le couloir secret. Bien, qu’il vienne   ; cela ira mal pour lui   ! Et il grinça des dents.
    – Éteignez-moi les lumières, dit l’autre. Peut-être il se trahira.
    Ils éteignirent les deux lampes et restèrent immobiles comme la mort. Les pas, au-dessous, étaient très légers, mais nettement perceptibles. Plusieurs fois ils s’éloignèrent et se rapprochèrent   ; il y eut le fort grincement d’une clef tournant dans une serrure, suivi d’un long silence.
    Bientôt les pas reprirent   : puis, tout à coup, une raie de lumière brilla dans le plancher de la chambre dans un coin éloigné. Cela s’élargit   ; on ouvrit une trappe, laissant entrer un flot de lumière. Ils pouvaient voir la forte main qui la soulevait   ; et Dick leva son arc, attendant que la tête se montrât.
    Mais il y eut un arrêt. D’un coin éloigné de Moat-House, des cris d’appel se firent entendre, d’abord une voix, puis plusieurs criant un nom. Ce bruit avait évidemment déconcerté le meurtrier, car la trappe fut silencieusement refermée, et les pas s’éloignèrent rapidement, passant de nouveau sous les jeunes gens, puis s’éteignirent dans le lointain.
    C’était un moment de répit, Dick respira profondément, et, alors, alors seulement il écouta le bruit qui avait interrompu l’attaque et qui, d’ailleurs, augmentait plutôt. Partout, dans Moat-House, on courait, on ouvrait des portes en les faisant claquer, et la voix de Sir Daniel dominait tout ce branle-bas appelant « Joanna ».
    – Joanna   ! répéta Dick. Qui, diantre   ! cela peut-il être   ? Il n’y a pas de Joanna et il n’y en a jamais eu. Qu’est-ce que cela signifie   ?
    Matcham se taisait. Il semblait s’être éloigné. Une faible lumière d’étoiles entrait seule par la fenêtre, et, à l’autre bout de la pièce où tous deux étaient, l’obscurité était complète.
    – Jack, dit Dick, je ne sais pas où vous étiez toute la journée, avez-vous vu cette Joanna   ?
    – Non, répondit Matcham, je ne l’ai pas vue.
    – Ni entendu parler d’elle   ?
    Les pas se rapprochaient. Sir Olivier criait toujours à pleine voix le nom de Joanna dans la cour.
    – En avez-vous entendu parler   ? répéta Dick.
    – J’en ai entendu parler, dit Matcham.
    – Comme votre voix tremble   ! Qu’est-ce qui vous prend   ? dit Dick. C’est une très bonne chance, cette Joanna   : cela détourne de nous leur attention.
    – Dick, cria Matcham, je suis perdue   ; nous sommes perdus tous les deux   ! Fuyons, s’il en est encore temps. Ils n’auront pas de cesse qu’ils ne m’aient trouvée. Ou voyez   ! Laissez-moi sortir, quand ils m’auront trouvée, vous fuirez. Laissez-moi sortir, Dick… mon bon Dick. Laissez-moi.
    Elle tâtonnait pour trouver le verrou, lorsque Dick enfin

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