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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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poignard et se mit sur pieds, victorieux.
    – Rendez-vous, dit-il, je vous laisse la vie.
    – Je me rends, dit l’autre, se mettant sur les genoux. Vous combattez comme un jeune homme, sans savoir et témérairement, mais par tous les saints, vous vous battez bravement   !
    Dick retourna vers la grève. Le combat faisait toujours rage et devenait douteux dans la nuit   ; par-dessus le rauque rugissement des récifs, le bruit de l’acier contre l’acier, des cris de douleur et des clameurs de guerre résonnaient.
    – Conduisez-moi à votre chef, jeune homme, dit le chevalier vaincu. Il est temps d’arrêter cette boucherie.
    – Seigneur, répliqua Dick, autant que ces braves gens reconnaissent un chef, le pauvre gentilhomme qui vous parle est celui-là.
    – Rappelez votre meute, alors, et j’ordonnerai à mes gredins de se tenir tranquilles, répliqua l’autre.
    Il y avait quelque chose de noble à la fois dans la voix et les manières de son dernier adversaire, et, sans hésiter, Dick repoussa toute crainte de trahison.
    – Mettez bas les armes, hommes   ! cria le chevalier étranger. Je me suis rendu sous promesse de la vie.
    Le ton de l’étranger était celui du commandement absolu et presque instantanément le fracas de la confuse mêlée cessa.
    – Lawless, cria Dick, êtes-vous sauf   ?
    – Oui, cria Lawless, sauf et d’aplomb.
    – Allumez-moi la lanterne, dit Dick.
    – Est-ce que Sir Daniel n’est pas ici   ? demanda le chevalier.
    – Sir Daniel   ? répéta Dick. Par la croix, j’espère que non. Cela irait mal pour moi, s’il y était.
    – Mal pour vous, beau sire   ? demanda l’autre. Alors si vous n’êtes pas du parti de Sir Daniel, j’avoue que je n’y comprends plus rien. Pourquoi donc êtes-vous tombé sur mon embuscade   ? pour quelle querelle, mon jeune et très ardent ami   ? dans quel but   ? et pour finir avec mes questions, à quel brave gentilhomme me suis-je rendu   ?
    Mais avant que Dick pût répondre, une voix parla tout auprès dans l’obscurité. Dick vit l’insigne blanc et noir de l’interlocuteur et le respectueux salut qu’il adressa à son supérieur.
    – Seigneur, dit-il, si ces messieurs sont des ennemis de Sir Daniel, il est vraiment regrettable que nous en soyons venus aux coups avec eux, mais il serait dix fois plus fâcheux que, les uns ou les autres nous restions ici à flâner. Les gardes dans la maison, à moins qu’ils ne soient tous morts ou sourds… ont entendu notre tumulte depuis un quart d’heure   ; ils ont dû immédiatement faire quelque signal vers la ville   ; et, à moins de partir le plus vite possible, il est probable que nous serons tous attaqués par un nouvel ennemi.
    – Hawksley a raison, ajouta le lord. Nous sommes à vos ordres, Monsieur   ? Où irons-nous   ?
    – Non, Monseigneur, dit Dick, allez où vous voudrez. Je commence à soupçonner que nous avons quelque raison d’être amis, et si, il est vrai, j’ai commencé votre connaissance un peu rudement, je ne voudrais pas la continuer grossièrement. Séparons-nous donc, Monseigneur, mettez votre main dans la mienne, et, à l’heure et à l’endroit que vous désignerez, aura lieu notre rencontre et notre accord.
    – Vous êtes trop confiant, jeune homme, dit l’autre, mais cette fois votre confiance n’est pas mal placée. Je vous rencontrerai au point du jour à la croix de Sainte-Bride, Allons   ! garçons, suivez-moi.
    Les étrangers disparurent de la scène avec une rapidité qui semblait inquiète, et pendant que les outlaws se livraient à leur tâche naturelle, le dépouillement des morts, Dick fit une fois encore le tour du mur du jardin pour examiner la façade de la maison.
    Dans une petite meurtrière en haut du toit, il aperçut une lumière posée   ; et comme elle était certainement visible des fenêtres de service de la maison de ville de Sir Daniel, il ne douta pas que ce fut le signal craint par Hawksley et qu’avant peu les lances du chevalier de Tunstall arriveraient sur le lieu du combat.
    Il mit son oreille sur le sol, et il lui sembla entendre, venant de la ville, un bruit sourd et rude. Il retourna en hâte vers la berge. Mais le travail était terminé   ; le dernier corps était désarmé et dépouillé jusqu’à la peau   ; et quatre hommes marchaient déjà dans l’eau pour les confier à la merci de l’Océan.
    Quelques minutes plus tard, lorsque d’une des ruelles les plus proches de

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