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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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part des gens sans aveu, appelé les esclaves à la liberté, fait venir à lui les bannis de toutes les cités, accueilli les voleurs, et intercepté les convois de bagages et de ravitaillement des Romains, comme on savait que ce Drappès avait formé avec les restes de l'armée en fuite une troupe atteignant au plus deux mille hommes et marchait sur la Province, qu'il avait pour complice le Cadurque Luctérios qui, au début de la révolte gauloise, s'était proposé, comme on l'a vu dans le commentaire précédent, d'envahir la Province, le légat Caninius se lança à leur poursuite avec deux légions, ne voulant pas que la Province eût à souffrir ou que la peur s'emparât d'elle, et qu'ainsi nous fussions déshonorés par les brigandages d'une bande criminelle.
    31. Caïus Fabius, avec le reste de l'armée, part chez les Carnutes et les autres peuples dont il savait que les forces avaient été très éprouvées dans le combat qu'il avait livré à Dumnacos. Il ne doutait pas, en effet, que la défaite qui venait de leur être infligée ne dût les rendre moins fiers, mais non plus que, s'il leur en laissait le temps, ils ne pussent, excités par ce même Dumnacos, relever la tête. En cette occurrence, Fabius eut la chance de pouvoir procéder, dans la soumission des cités, avec la plus heureuse promptitude. Les Carnutes, qui, bien que souvent éprouvés, n'avaient jamais parlé de paix, donnent des otages et se soumettent ; les autres cités, situées aux confins de la Gaule, touchant à l'océan, et qu'on appelle armoricaines, entraînées par l'exemple des Carnutes, remplissent sans délai, à l'approche de Fabius et de ses légions, les conditions imposées. Dumnacos, chassé de son pays, dut, errant et se cachant, aller chercher un refuge dans la partie la plus retirée de la Gaule.
    32. Mais Drappès et avec lui Luctérios, sachant que Caninius et ses légions étaient tout proches et se pensant certainement perdus s'ils pénétraient sur le territoire de la Province avec une armée à leurs trousses, n'ayant d'ailleurs plus la possibilité de battre librement la campagne en commettant des brigandages, s'arrêtent dans le pays des Cadurques. Luctérios y avait joui autrefois, avant la défaite, d'une grande influence sur ses concitoyens, et maintenant même ses excitations à la révolte rencontraient auprès de ces Barbares un grand crédit : il occupe avec ses troupes et celles de Drappès la ville d'Uxellodunum, qui avait été dans sa clientèle ; c'était une place remarquablement défendue par la nature ; il en gagne à sa cause les habitants.
    33. Caïus Caninius y vint tout aussitôt ; se rendant compte que de tous côtés la place était défendue par des rochers à pic, dont l'escalade, même en l'absence de tout défenseur, était difficile pour des hommes portant leurs armes, voyant, d'autre part, qu'il y avait dans la ville une grande quantité de bagages et que, si l'on essayait de fuir secrètement en les emportant, il n'était pas possible d'échapper non seulement à la cavalerie, mais aux légionnaires même, il divisa ses cohortes en trois corps et les établit dans trois camps placés sur des points très élevés ; en partant de là, il entreprit de construire peu à peu, selon ce que permettaient ses effectifs, un retranchement qui faisait le tour de la ville.
    34. A cette vue, ceux qui étaient dans la ville, tourmentés par le tragique souvenir d'Alésia, se mirent à craindre un siège du même genre ; Luctérios, qui avait vécu ces heures-là, était le premier à rappeler qu'il fallait se préoccuper d'avoir du blé ; les chefs décident donc, à l'unanimité, de laisser là une partie des troupes et de partir eux-mêmes, avec des soldats sans bagages, pour aller chercher du blé. Le plan est approuvé, et la nuit suivante, laissant deux mille soldats dans la place, Drappès et Luctérios emmènent les autres. Ils ne restent que quelques jours absents, et prennent une grande quantité de blé sur le territoire des Cadurques, dont une partie désirait les aider en les ravitaillant, et l'autre ne pouvait les empêcher de se pourvoir ; ils font aussi, plus d'une fois, des expéditions nocturnes contre nos postes. Pour ce motif, Caninius ne se presse point d'entourer toute la place d'une ligne fortifiée il craignait qu'une fois achevée il ne lui fût impossible d'en assurer la défense, ou que, s'il établissait un grand nombre de postes, ils n'eussent que de trop

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