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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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et parmi eux son fils et tous ses proches que César avait réclamés nommément, il le rassura et l'exhorta à rester dans le devoir ; mais il n'en fit pas moins comparaître les chefs trévires et les rallia un à un à Cingétorix : ce n'était pas seulement une juste récompense de ses services ; César voyait aussi un grand intérêt à fortifier autant que possible le crédit d'un homme en qui il avait trouvé un exceptionnel dévouement. Ce fut pour Indutiomaros un coup sensible, que de se voir mis en moindre faveur auprès des siens ; et lui qui déjà nous était hostile, il en conçut un ressentiment qui exaspéra sa haine.
    5. Ces affaires une fois réglées, César se rend à Portus Itius avec ses légions. Là, il apprend que soixante navires, qui avaient été construits chez les Meldes, ont été rejetés par la tempête, et, incapables de tenir leur route, ont dû revenir à leur point de départ ; quant aux autres, il les trouve prêts à naviguer et pourvus de tout le nécessaire. La cavalerie de toute la Gaule se rassemble là, forte de quatre mille chevaux, avec les chefs de toutes les nations ; César avait résolu de n'en laisser en Gaule qu'un tout petit nombre, ceux dont il était sûr, et d'emmener les autres comme otages, parce qu'il craignait un soulèvement de la Gaule en son absence.
    6. Au nombre de ces chefs était l'Héduen Dumnorix, dont nous avons déjà parlé. Il était des premiers que César eût pensé à garder avec lui, car il savait son goût de l'aventure, sa soif de domination, sa hardiesse et l'autorité dont il jouissait parmi les Gaulois. De plus, Dumnorix avait dit dans une assemblée des Héduens que César lui offrait d'être roi de ce peuple, propos qui les inquiétait fort, sans qu'ils osassent députer à César pour dire qu'ils n'acceptaient pas son projet ou prier qu'il y renonçât. César avait connu le trait par ses hôtes. Dumnorix commença par user de toutes sortes de prières pour obtenir qu'on le laissât en Gaule : « Il n'avait pas l'habitude de naviguer et redoutait la mer ; il était retenu par des devoirs religieux. » Quand il vit qu'il se heurtait à un refus catégorique, n'ayant plus aucun espoir de succès, il se mit à intriguer auprès des chefs gaulois, leur faisant peur, les prenant chacun à part et les exhortant à rester sur le continent : « Ce n'était pas sans raison, disait-il, qu'on enlevait à la Gaule toute sa noblesse : le projet de César, qui n'osait pas la massacrer sous les yeux des Gaulois, était de la transporter en Bretagne pour l'y faire périr. » Aux autres, Dumnorix jurait et faisait jurer qu'ils exécuteraient d'un commun accord ce qu'ils croiraient utile aux intérêts de la Gaule. Bien des gens dénonçaient ces menées à César.
    7. Lorsqu'il connut cette situation, sa pensée fut la suivante : en raison du rang où il plaçait la nation héduenne, tout tenter pour retenir Dumnorix et le détourner de ses desseins ; mais comme, d'autre part, l'égarement du personnage ne faisait, visiblement, que croître, prendre ses précautions pour qu'il ne pût être un danger ni pour lui, ni pour l'État. En conséquence, ayant été retenu au port environ vingt-cinq jours par le chorus, vent qui souffle le plus souvent, en toute saison, sur ces côtes, il s'appliqua à garder Dumnorix dans le devoir, sans pour cela négliger de se tenir au courant de tous les plans qu'il formait ; enfin, profitant d'un vent favorable, il donne aux fantassins et aux cavaliers l'ordre d'embarquer. Mais, tandis que cette opération occupait l'attention de tous, Dumnorix quitta le camp, à l'insu de César, avec la cavalerie héduenne, et prit le chemin de son pays. Quand il apprend la chose, César suspend le départ et, toute affaire cessante, envoie une grande partie de la cavalerie à sa poursuite, avec ordre de le ramener ; s'il résiste, s'il refuse d'obéir, il commande qu'on le tue, car il n'attendait rien de sensé, loin de sa présence, d'un homme qui lui avait désobéi en face. Dumnorix, sommé de revenir, résiste, met l'épée à la main, supplie les siens de faire leur devoir, répétant à grands cris qu'il est libre et appartient à un peuple libre. Conformément aux ordres, on l'entoure et on le tue ; quant aux cavaliers héduens, tous reviennent auprès de César.
    8. Cette affaire terminée, César laissa Labiénus sur le continent avec trois légions et deux mille cavaliers, pour garder les ports et

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