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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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homme…
    – Oui, répliqua Dwining d’un ton méprisant, que je m’adresse à un moine crasseux qui… – hé ! hé ! hé ! qui ne comprend pas le latin barbare qu’il répète par routine. Ce serait un excellent conseiller pour un homme qui a étudié en Espagne et en Arabie ! Non, Catherine, je me choisirai un confesseur qu’on puisse regarder avec plaisir, et c’est vous qui serez honorée de cette fonction. – Maintenant, jetez les yeux sur Sa Vaillance. La sueur coule sur ses sourcils. – Ses lèvres tremblent de crainte… ; car Sa Vaillance… – hé ! hé ! hé ! – plaide pour sa vie devant ses domestiques, et n’a, pas assez d’éloquence pour les déterminer à lui permettre de s’enfuir. – Voyez comme les muscles de sa physionomie travaillent, tandis qu’il supplie ces brutes, ces ingrats qui lui ont eu tant d’obligations de lui laisser pour sauver sa vie, la même chance qu’a le lièvre poursuivi par les lévriers. – Voyez aussi l’air sombre et déterminé avec lequel ces traîtres, la tête baissée et comme flottant entre la contrainte et la honte, refusent à leur maître cette pauvre et dernière ressource. – Ces êtres vils se croient cependant supérieurs à un homme comme moi ; et vous, folle que vous êtes, vous vous faites une idée assez basse de votre Dieu pour supposer que de pareils misérables soient l’ouvrage de sa toute-puissance !
    – Non, esprit malfaisant, s’écria Catherine avec chaleur ; le Dieu que j’adore a doué ces hommes, en les créant, des attributions nécessaires pour le connaître et l’adorer, pour aimer et défendre leurs semblables, pour vivre dans la sainteté et pratiquer toutes les vertus. Ce sont leurs vices et les tentations du malin esprit qui les ont rendus ce qu’ils sont. Oh ! puisse cette leçon faire impression sur votre cœur de roche ! Dieu vous a donné plus de connaissances qu’aux autres ; il vous a accordé des yeux capables de pénétrer dans les secrets de la nature, un esprit intelligent, une main habile ; mais l’orgueil a empoisonné ces dons précieux, et a fait de vous un athée impie quand vous auriez pu être un sage chrétien.
    – Athée, dites-vous ? répondit Dwining ; il est possible que j’ai quelques doutes à ce sujet ; mais ils seront bientôt résolus. Je vois arriver quelqu’un, qui m’enverra, comme il en a déjà envoyé tant d’autres, dans un lieu où tous les mystères seront éclaircis.
    Les yeux de Catherine suivirent la direction de ceux du médecin vers une percée de la forêt, et elle la vit occupée par un corps nombreux de cavaliers qui arrivaient au grand galop. Une bannière était déployée au milieu d’eux ; et quoique Catherine ne pût voir les armoiries qui y étaient brodées, le murmure qui s’éleva autour d’elle lui apprit que c’était celle de Douglas-le-Noir. Ils s’arrêtèrent à la portée d’un trait. Un héraut suivi de deux trompettes s’approcha de la porte, et ceux-ci ayant sonné de leurs instrumens, il demanda qu’on l’ouvrit à noble et puissant seigneur Archibald comte de Douglas, lieutenant-général du royaume, revêtu des pleins pouvoirs de Sa Majesté commandant en même temps à la garnison du château de mettre bas les armes, sous peine de haute trahison.
    – Vous l’entendez, dit Eviot à Ramorny qui avait, encore un air sombre d’indécision, donnerez-vous ordre de rendre le château, ou faut-il que je… ?
    – Non, drôle ! s’écria le chevalier, je commanderai jusqu’au dernier instant. – Qu’on ouvre les portes, qu’on baisse le pont-levis, et qu’on rende le château à Douglas.
    – Voilà ce qu’on peut appeler une excellente preuve de libre arbitre, dit Dwining : c’est précisément comme si ces instrumens de cuivre que nous venons d’entendre prétendaient que les sons qu’en ont tirés deux soldats enroués leur appartiennent.
    – Malheureux vieillard, dit Catherine, ou gardez le silence, ou dirigez vos pensées vers l’éternité qui est sur le point de commencer pour vous.
    – Et que vous importe ? répondit Dwining. Vous ne pouvez vous empêcher d’entendre ce que je vous dis, et vous ne manquerez pas de le répéter ensuite ; car c’est encore ce dont aucune femme ne peut s’empêcher. Perth et toute l’Écosse sauront quel homme on a perdu en perdant Henbane Dwining.
    Le cliquetis des armures annonça que les nouveaux venus avaient mis pied à terre, étaient entrés

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