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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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procure son métier. Elle est partie, et ma seule surprise c’est qu’elle soit restée si long-temps.
    – Et c’est tout ce que vous avez à me dire ?
    – Tout ce que j’ai à vous dire, sir John, répondit Catherine avec fermeté ; et si le prince lui-même m’interrogeait, je ne pourrais lui en dire davantage.
    – Il n’y a guère de danger qu’il vous fasse de nouveau l’honneur de vous parler en personne, dit Ramorny, quand même le malheur de le perdre serait épargné à l’Écosse.
    – Le duc de Rothsay est-il donc si mal ? demanda Catherine.
    – Il n’y a de ressource que dans le ciel, répondit Ramorny en levant les yeux au plafond.
    – En ce cas, puisse le ciel lui accorder son aide, dit Catherine, si les secours humains sont insuffisans !
    –  Amen ! dit Ramorny avec une gravité imperturbable, tandis que Dwining cherchait à donner à sa physionomie cette expression ; mais on eût dit que ce n’était pas sans une lutte pénible qu’il supprimait son air de triomphe malicieux, et ce sourire ironique qu’un discours qui avait une tendance religieuse ne manquait jamais d’appeler sur ses lèvres.
    – Et ce sont des hommes, des habitans de la terre, et non des démons incarnés, pensa Catherine pendant que les deux inquisiteurs trompés dans leur attente sortaient de l’appartement, qui en appellent ainsi au ciel, tandis qu’ils boivent goutte à goutte le sang de leur maître infortuné ! – Pourquoi la foudre dort-elle ? Mais elle grondera avant peu, et fasse le ciel que ce soit pour sauver comme pour punir !
    L’heure du dîner offrit seule un moment pendant lequel tout ce qui était dans le château étant occupé de ce repas, Catherine crut trouver l’occasion la plus favorable pour s’approcher du cachot du prince sans courir le risque d’être aperçue. En attendant cet instant, elle remarqua quelque mouvement dans le château, qui avait été silencieux comme le tombeau depuis l’emprisonnement du duc de Rothsay. Elle entendait lever et baisser la herse, et à ce bruit se joignait celui des pieds des chevaux, des hommes d’armes tantôt sortant du château, tantôt y rentrant, leurs coursiers couverts d’écumes. Elle vit aussi que tous les individus qu’elle apercevait par hasard étaient armés. Toutes ces circonstances firent battre son cœur bien vivement, car elle en tirait la conséquence que le secours approchait, et d’ailleurs cette sorte d’agitation générale rendait le petit jardin plus solitaire que jamais. Enfin l’heure de midi arriva. Elle avait eu soin, sous prétexte de pourvoir à ses premiers besoins auxquels l’intendant parut disposé à satisfaire, de se munir à l’office du genre de nourriture qu’il lui serait le plus facile de faire passer au malheureux prisonnier. Elle se rendit près des ruines ; elle prononça quelques mots à voix basse pour l’avertir de son arrivée. Elle ne reçut aucune réponse. Elle parla plus haut, le même silence continua.
    – Il dort. Elle murmura ces mots à demi-voix, et ils furent suivis d’un tressaillement, d’un frisson et d’un cri d’effroi, quand elle entendit une voix répliquer derrière elle :
    – Oui, il dort, mais c’est pour toujours.
    Elle se retourna, et vit derrière elle sir John Ramorny, armé de pied en cap ; mais la visière de son casque était levée, et il avait l’air d’un homme prêt à mourir, plutôt que d’un chevalier disposé à combattre. Il prononça ces mots d’un ton grave, tenant une sorte de milieu entre celui qu’aurait pu prendre le calme observateur d’un événement important, et celui de l’agent lui-même de la catastrophe.
    – Catherine, continua Ramorny, ce que je vous dis est vrai. Il est mort ; vous avez fait pour lui tout ce qui vous était possible, vous ne pouvez en faire davantage.
    – Je ne puis ni ne veux le croire, dit Catherine. Que le ciel me protége ! Penser qu’un tel forfait a pu s’accomplir, ce serait douter de la Providence.
    – Il ne faut pas douter de la Providence, Catherine, parce qu’elle a permis qu’un homme dépravé fût victime de ses propres vices. Suivez-moi, j’ai à vous parler de choses qui vous concernent. Suivez-moi, vous dis-je, ajouta Ramorny en voyant qu’elle hésitait, à moins que vous ne préfériez rester à la merci de cette brute de Bonthron ou du médecin Henbane Dwining.
    – Je vous suivrai, dit Catherine ; vous ne pouvez me faire plus de mal que le ciel ne

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