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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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les traits exprimaient encore une ironie méprisante.
    Catherine poussa un grand cri, et descendit précipitamment pour se soustraire à ce spectacle horrible. Lord Balveny resta un moment dans la stupeur de la surprise, après quoi il s’écria : – Ceci peut être de la magie ! Pendez-le ! mort ou vif ; pendez-le ! Si son infâme esprit ne s’est retiré que pour un temps, il ne retrouvera du moins à son retour qu’un cou disloqué.
    On obéit à cet ordre, et il donna ensuite celui de procéder à l’exécution de Bonthron et de Ramorny. Le premier fut pendu avant qu’il eût l’air de bien comprendre ce qu’on voulait faire de lui. Rarnorny, pâle comme la mort, mais conservant encore le même esprit d’orgueil qui avait causé sa ruine, fit valoir son rang de chevalier, et réclama le privilége de mourir par le glaive, et non par la corde.
    – Douglas ne change jamais rien aux sentences qu’il prononce, répondit Balveny. Cependant les priviléges seront respectés. – Qu’on fasse venir ici le cuisinier avec son couperet ! – Le cuisinier ne tarda pas à se rendre à ses ordres. – Pourquoi trembles-tu ? drôle ! dit lord Balveny. Brise-moi avec ton couperet les éperons dorés qui sont aux talons de cet homme. – Bien ! maintenant, John Ramorny, tu n’es plus chevalier ; tu es un roturier, et tu peux figurer au gibet. – Maréchal-prévôt, pendez-le entre ses deux compagnons, et plus haut qu’eux, s’il est possible.
    Un quart d’heure après Balveny alla informer Douglas que les criminels étaient exécutés.
    – En ce cas, il n’y a plus besoin de jugement, répondit le comte. Mais qu’en dites-vous, messieurs les jurés ? ces trois hommes étaient-ils coupables de haute trahison, oui ou non ?
    – Coupables, répondirent les jurés complaisans avec une unanimité édifiante ; nous n’avons pas besoin d’autres preuves.
    – Qu’on sonne donc le boute-selle, dit Douglas, et montons à cheval. Nous n’emmènerons qu’une suite peu nombreuse. Que chacun garde le silence sur tout ce qui s’est passé ici jusqu’à ce que le roi en soit informé, ce qui ne pourra avoir lieu qu’après le combat du dimanche des Rameaux. Lord Balveny, choisissez les hommes qui nous accompagneront, et prévenez-les, ainsi que ceux qui resteront ici, que quiconque jasera sera puni de mort.
    Quelques minutes après Douglas était à cheval avec le cortége qui devait le suivre. Il envoya un exprès à sa fille la duchesse veuve Rothsay, pour l’avertir de se rendre à Perth en suivant les côtes du Lochleven, sans approcher de Falkland, et il confia à ses soins Catherine Glover et Louise, comme deux jeunes personnes à la sûreté desquelles il prenait intérêt.
    Comme ils traversaient la forêt ils jetèrent un regard en arrière, et ils virent les corps des trois criminels qui ne semblaient plus que trois points noirs, sur la plus haute tour du château.
    – La main est punie, dit Douglas ; mais qui accusera la tête qui a conçu ce forfait ?
    – Vous voulez dire le duc d’Albany ? dit Balveny.
    – Oui, mon cher parent, répondit Douglas ; et si je suivais l’impulsion de mon cœur, je l’accuserais de ce crime, car je ne doute pas qu’il ne l’ait autorisé. Mais il n’en existe d’autre preuve que de forts soupçons, et d’Albany s’est attaché de nombreux amis de la maison de Stuart ; et dans le fait, la faiblesse du roi et la conduite désordonnée de Rothsay ne leur laissaient pas le choix d’un autre chef. Si j’allais donc rompre les nœuds de l’union que j’ai récemment formée avec Albany, il en résulterait une guerre civile qui serait la ruine de la pauvre Écosse dans un moment où elle est menacée d’une invasion par l’activité de Percy, appuyée de la trahison de March. Non, Balveny, il faut laisser au ciel le soin du châtiment d’Albany, et dans le temps que sa sagesse aura choisi, sa vengeance éclatera sur lui et sur sa maison.

CHAPITRE XXXIII.
     
    Nous rappellerons maintenant au souvenir de nos lecteurs que Simon Glover et sa fille avaient été forcés de quitter à la hâte leur demeure sans avoir le temps d’instruire Henry Smith de leur départ et de la cause alarmante qui l’occasionnait. Quand donc l’amant arriva dans Curfew-Street le matin de leur fuite, au lieu de la réception cordiale du bon bourgeois et de l’accueil semblable au temps d’avril, c’est-à-dire moitié soleil, moitie pluie, qui lui avait

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