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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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nos peines seraient perdues ; mais asseyez-vous, je vous prie, milord, pendant que je vais lire ces détails affligeans relativement au pauvre Rothsay.
    Il examina les pièces que le comte venait de lui remettre, jetant seulement un coup d’œil sur les unes, et lisant les autres avec autant d’attention que si le contenu en eût été pour lui de la plus haute importance. Quand il eut employé ainsi environ un quart d’heure, il leva les yeux, et dit d’un ton grave : – C’est une consolation, milord, de ne trouver dans ces pièces fatales rien qui puisse faire renaître les divisions qui ont eu lieu dans le conseil du roi, et qui en ont été bannies par l’arrangement solennel qui a eu lieu entre Votre Seigneurie et moi. Par suite de cet arrangement, mon malheureux neveu devait être écarté des affaires publiques jusqu’à ce que le temps eût mûri son jugement. Le destin vient d’en disposer, et en prévenant les mesures que nous devions prendre, il les a rendues inutiles.
    – Si Votre Grâce, répliqua le comte, ne voit rien qui doive troubler la bonne intelligence que la tranquillité et la sûreté de l’Écosse exigent que nous maintenions entre nous, je ne suis pas assez peu ami de mon pays pour y regarder de trop près.
    – Je vous comprends, milord, dit Albany avec vivacité. Vous vous êtes imaginé un peu à la hâte que je me trouverais offensé que Votre Seigneurie ait exercé ses pouvoirs de lieutenant-général du royaume et ait puni ces détestables meurtriers sur mon domaine de Falkland. Croyez au contraire que je vous suis obligé de m’avoir dispensé d’ordonner le supplice de ces scélérats, que je n’aurais pu voir sans que mon cœur se brisât. Le parlement d’Écosse fera sans doute une enquête sur ce sacrilége, et je m’estime heureux que le glaive de la vengeance ait armé la main d’un homme aussi important que Votre Seigneurie. Nos communications à ce sujet, comme vous devez vous le rappeler, ne tendaient qu’à tenir mon infortuné neveu dans la retraite, jusqu’à ce qu’un an ou deux lui eussent donné plus de discrétion.
    – Tel était certainement le projet de Votre Grâce, autant que vous m’en avez fait part, dit le comte ; je puis le certifier en toute sûreté de conscience.
    – Eh bien donc ! noble comte, reprit Albany, on ne peut nous blâmer parce que des scélérats, pour satisfaire leur vengeance personnelle, paraissent avoir donné un dénouement sanglant à ce qui n’était de notre part qu’un projet honnête.
    – Le parlement en jugera d’après sa sagesse, dit Douglas. Quant à moi, ma conscience m’acquitte.
    – Et la mienne m’absout, ajouta le duc d’un ton solennel. Et maintenant, milord, que dirons-nous relativement à la garde de la personne du jeune Jacques {102} , qui devient maintenant le successeur présomptif de son père ?
    – C’est au roi à en décider, répandit Douglas que cette conférence impatientait. Je consentirai qu’on fixe sa résidence partout où l’on voudra, excepté à Stirling, à Doune ou à Falkland.
    À ces mots il sortit brusquement.
    – Le voilà parti, murmura l’astucieux Albany ; il est forcé d’être mon allié, et cependant il se sent disposé à être mon ennemi mortel. N’importe ! Rothsay dort avec ses pères ; Jacques peut le suivre avec le temps, et alors une couronne sera la récompense de toutes mes perplexités.

CHAPITRE XXXIV.
     
    L’aurore du dimanche des Rameaux parut enfin. À une époque plus reculée de la religion chrétienne, employer à un combat un des jours de la semaine sainte aurait été regardé comme une profanation méritant l’excommunication. L’Église romaine, à son honneur infini, avait décidé que pendant la sainte saison de Pâques, quand on célébrait la rédemption de l’homme déchu, le glaive de la guerre rentrerait dans le fourreau, et les monarques respecteraient l’époque nommée la Trève-de-Dieu. La fureur effrénée des dernières guerres entre l’Écosse et l’Angleterre avait fait oublier l’observation de cette ordonnance religieuse. Très souvent un parti choisissait pour une attaque la fête la plus solennelle, parce qu’il espérait trouver l’autre occupé de devoirs religieux, et hors d’état de se défendre. Ainsi l’on avait cessé d’observer la trêve qui marquait autrefois cette époque de l’année, et il devint même peu extraordinaire de choisir les fêtes des plus saintes de

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