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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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même ton d’indifférence méprisante, je vous prie de vous retirer de mon jour.
    – Vous êtes un homme incivil ; mais je suis moi-même un fir nan ord {100} , et je sais que le forgeron est impétueux quand le fer est chaud.
    – Si vous êtes forgeron vous pouvez vous forger vous-même une armure.
    – Et c’est ce que je ferais sans avoir besoin de votre aide, Gow Chrom ; mais on dit qu’en forgeant vos épées et vos armures, vous sifflez des airs et chantez des paroles qui donnent le pouvoir à vos lames de couper l’acier comme si c’était du papier, et qui font que vos cuirasses résistent à la pique et à la lance comme si ce n’étaient que des pointes d’épingles.
    – C’est qu’on fait croire à votre ignorance toutes les balivernes auxquelles les chrétiens refusent d’ajouter foi. Je siffle en travaillant tout ce qui me vient à l’idée, comme un honnête artisan ; et souvent c’est la chanson montagnarde : – Je marche au gibet. – Toutes les fois que je chante cet air mon marteau tombe naturellement en mesure.
    – L’ami, dit le montagnard avec hauteur, il n’est pas bien de donner des coups d’éperon à un cheval qui a les jambes liées. Vous savez que je ne puis me battre en ce moment, et il y a peu de bravoure à me lâcher des sarcasmes.
    – Par les clous et le marteau ! vous avez raison, s’écria Smith en changeant de ton. Mais expliquez-vous, l’ami ; que désirez-vous de moi ? Je ne suis pas en humeur de perdre mon temps.
    – Un haubert pour mon chef, Eachin Mac Ian.
    – Vous êtes forgeron, dites-vous ; êtes-vous en état de juger de ceci ? demanda notre armurier en tirant d’une caisse la cotte de mailles qu’il avait tout récemment travaillée.
    Le montagnard l’examina avec un degré d’admiration dans lequel il entrait quelque jalousie. Il en regarda attentivement toutes les parties, et finit par déclarer que c’était la meilleure armure qu’il eût jamais vue.
    – Cent bœufs ou vaches et un troupeau raisonnable de moutons, ce ne serait pas acheter cette armure à bien bon marché, dit-il, pour première tentative ; et cependant je ne vous en offrirai pas moins, n’importe où je les prendrai.
    – C’est une belle offre, sans doute ; mais ni or ni marchandises n’achèteront jamais cette cotte de mailles. Je veux faire sur cette armure l’épreuve de mon épée, et je ne la donnerai qu’à celui qui voudra la revêtir pour se battre avec moi de taille et d’estoc, à armes égales. Elle est à votre chef à ces conditions.
    – Allons donc ! allons donc ! – Buvez un coup et allez vous coucher, s’écria le montagnard du ton le plus méprisant. Avez-vous perdu l’esprit ? Vous imaginez-vous que le chef du clan de Quhele daignera se battre contre un petit bourgeois de Perth comme vous ? – Écoutez-moi ; je vous ferai plus d’honneur que toute votre parenté n’en a reçu ; je vous combattrai moi-même pour cette belle cotte de mailles.
    – Il faut d’abord prouver que vous êtes de ma force, dit Henry en souriant.
    – Comment moi qui suis un des Leichtachs d’Eachin, je ne serais pas de votre force !
    – Vous pouvez essayer, si vous voulez.
    – Vous dites que vous êtes un fir nan ord.
    – Savez-vous lancer le marteau ?
    – Si je le sais ? – Demandez à l’aigle s’il vole au-dessus du Ferragon ?
    – Mais avant de lutter avec moi, il faut vous essayer contre un de mes Leichtachs. – Ici, Dunter, avance pour l’honneur de Perth ! – Et maintenant, montagnard, voici une belle rangée de marteaux. – Choisis celui que tu voudras et passons dans le jardin.
    Le montagnard, qui se nommait Norman nan Ord ou Norman du Marteau, montra qu’il méritait ce surnom en choisissant le plus lourd de ceux qui lui étaient présentés, ce qui fit sourire Henry. Dunter, un des ouvriers de Smith, lança son marteau à une distance qu’on pouvait appeler prodigieuse ; mais le montagnard, faisant un effort désespéré, jeta le sien deux ou trois pieds plus loin. Il regarda Henry avec un air de triomphe, et celui-ci se contenta de sourire de nouveau.
    – Ferez-vous mieux ? demanda le montagnard à Smith en lui offrant le marteau.
    – Non pas avec ce joujou d’enfant, répondit Henry ; à peine est-il assez lourd pour voler contre le vent. – Janniken ! apporte-moi Samson ! Non ; apporte-moi l’Enfant ; Samson est un tant soit peu trop lourd.
    Le marteau qu’on lui apporta était

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