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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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main de Rothsay aurait caressé, et moins encore sur une femme dont les lèvres ont pressé les siennes.
    Avant que Douglas pût faire entendre sa réponse qui eût certainement été un défi, il s’éleva un grand tumulte à la porte extérieure du monastère, et des hommes, les uns à cheval, les autres à pied, se culbutèrent pour entrer dans la cour. Ils ne se battaient pas, cependant ils semblaient avoir des intentions hostiles les uns envers les autres.
    Quelques-uns furent reconnus pour être des partisans des Douglas, au cœur sanglant qu’ils portaient brodé sur l’épaule les autres étaient des bourgeois de la ville de Perth. Il paraît qu’ils s’étaient battus jusqu’aux portes du couvent ; mais par respect pour un lieu sanctifié, ils baissèrent leurs armes en entrant dans le monastère, et réduisirent leur querelle à une guerre de mots et d’injures.
    Ce tumulte eut le bon effet de séparer le prince et Douglas au moment où la légèreté de l’un et l’orgueil de l’autre les poussaient aux plus violentes extrémités. Mais des pacificateurs se présentèrent de tous côtés. Le prieur et les moines se jetèrent parmi la foule, commandant la paix au nom du ciel et au nom du respect dû aux lieux saints, sous peine d’excommunication. On écouta leurs prières ; le duc d’Albany, qui avait été envoyé par son frère au commencement de cette querelle, arriva dans ce moment. Il s’adressa sur-le-champ à Douglas, le conjurant à voix basse de modérer sa colère.
    – Par sainte Brigite de Douglas ! je me vengerai, répondit le comte ; lorsque Douglas a reçu un affront, malheur à l’homme qui a osé le provoquer !
    – Vous pouvez vous venger lorsqu’il sera temps de combattre, dit Albany ; mais qu’il ne soit pas dit que le grand Douglas, comme une femme hargneuse, ne sait choisir ni le lieu ni le temps de la vengeance. Considérez que tout ce que nous avons fait est au moment d’être détruit par une fatale circonstance. George de Dunbar vient d’avoir une conversation particulière avec le bonhomme, et quoiqu’elle n’ait duré que cinq minutes, je crains qu’il n’ait engagé le roi à dissoudre une alliance que nous avons formée avec tant de peine. La sanction de Rome n’a point encore été obtenue.
    – Bagatelle, répondit Douglas avec hauteur ; ils n’oseront pas la dissoudre.
    – Non, tant que Douglas sera en liberté, répondit le duc, et en possession de son pouvoir. Mais, noble comte, venez avec moi, et je vais vous montrer la position désavantageuse dans laquelle vous vous êtes placé.
    Douglas descendit de cheval et suivit en silence son rusé compagnon. Ils virent dans une salle basse les Brandanes qui avaient pris les armes ; ils étaient couverts de leur casque d’acier et de leur cotte de mailles. Leur capitaine salua le duc d’Albany, et parut désirer lui parler.
    – Qu’est-ce, Mac Louis ? dit le duc.
    – Nous savons que le duc de Rothsay a été insulté, dit le capitaine, et je puis à peine retenir les Brandanes dans cette salle.
    – Brave Mac Louis, dit le duc, et vous, fidèles Brandanes, le prince mon neveu, le duc de Rothsay, est aussi bien qu’aucun gentilhomme peut l’être. Il y a eu quelque désordre, mais tout est tranquille maintenant.
    Albany conduisit le comte plus loin et lui dit à voix basse : – Vous voyez, milord, que si le mot d’arrestation était une fois prononcé, on serait promptement obéi, et vous conviendrez que votre suite est peu nombreuse pour employer la résistance.
    Douglas se soumit à la nécessité d’attendre patiemment une autre occasion. – Dussé-je, se dit-il, me mordre les lèvres jusqu’au sang, je garderai le silence tant qu’il ne sera pas l’heure de parler.
    Pendant ce temps, George de March avait entrepris la tâche plus facile d’apaiser le prince. – Milord de Rothsay, dit-il en s’avançant d’un air grave et cérémonieux, je n’ai pas besoin de vous dire que vous me devez quelque réparation, quoique je ne vous blâme pas personnellement de l’injure qui a détruit la paix de ma famille. Laissez-moi conjurer Votre Grâce, par les égards qu’on doit aux prières d’un homme qui oublie sa propre offense, de laisser là pour l’instant cette scandaleuse querelle.
    – Milord, je dois beaucoup d’égards à vos prières, répondit Rothsay, mais ce censeur farouche, cet orgueilleux lord a blessé mon honneur.
    – Milord, je n’ai rien à ajouter,

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