Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
supporter un voyage si pénible {66}  ?
    – On le portera si cela est nécessaire, reprit Hector, et si nous allons loin avant de lui trouver un cheval. Mais vous, Catherine, il y a loin d’ici à Perth. Laissez-moi vous accompagner, comme j’en avais l’habitude autrefois.
    – Si vous étiez maintenant comme autrefois, je ne refuserais pas votre escorte. Mais les agrafes d’or et les bracelets sont une dangereuse compagnie, quand les lanciers de Liddesdale et d’Annandale sont aussi nombreux sur les grandes routes que les feuilles à la messe des Rameaux ; la rencontre d’un plaid montagnard et d’une cotte de mailles ne se passerait pas tranquillement.
    Elle hasarda cette remarque parce qu’elle crut observer dans les regards du jeune Eachin qu’il n’avait point encore surmonté les habitudes qu’il avait prises dans son humble état, et que malgré ses paroles hardies, il ne serait point assez téméraire pour braver l’inégalité du nombre, ce qui lui serait arrivé s’il était descendu jusque dans les environs de la ville. Il paraît que Catherine avait jugé sainement ; car après un adieu où elle obtint que sa main serait baisée au lieu de ses lèvres, elle prit seule la route de Perth, et regardant derrière elle, elle aperçut les montagnards qui, s’engageant dans une route difficile et escarpée disparaissaient, quelquefois et reparaissaient de nouveau en dirigeant leurs pas vers le nord.
    À mesure que la distance augmentait entre elle et ces hommes à moitié sauvages, elle sentait diminuer son inquiétude. Elle savait que leurs actions seraient gouvernées par la volonté de leur chef, et ce chef était un jeune homme impétueux et léger ! En revenant à Perth seule elle ne craignait aucune insulte des soldats des divers partis qu’elle pourrait rencontrer, car les statuts de la chevalerie étaient à cette époque une protection plus sûre pour une fille d’un maintien décent qu’une escorte d’hommes armés ; mais des dangers plus éloignés effrayaient son esprit. Les poursuites du jeune prince avaient pris un caractère plus redoutable depuis les menaces que son indigne favori avait osé lui faire si elle persévérait dans ce qu’il appelait sa pruderie. De telles menaces dans ce siècle, et sorties d’une telle bouche, étaient un vrai sujet d’alarmes. Les prétentions de Conachar à son amour, prétentions qu’il avait à peine réprimées durant son état de servitude, et qu’il avouait maintenant hautement, devenaient un nouveau surcroît d’inquiétude. Les habitans des hautes-terres avaient déjà fait plus d’une incursion dans la ville de Perth ; plusieurs, citoyens enlevés de leurs propres maisons avaient été faits prisonniers ou étaient tombés sous la claymore dans les rues mêmes de la ville. Elle craignait encore les importunités de son père en faveur de l’armurier, dont la conduite indigne le jour de Saint-Valentin lui avait été rapportée. N’eût-il point été coupable, elle n’eût pas davantage osé l’écouter, car elle entendait encore à ses oreilles les affreuses menaces de Ramorny. Ces dangers, ces craintes lui inspiraient plus que jamais le désir de prendre le voile, mais elle ne voyait aucune possibilité d’obtenir le consentement de son père.
    Au milieu de ces réflexions nous ne pouvons découvrir si Catherine regretta profondément que ces périls fussent causés par sa beauté. Le titre de la Jolie Fille de Perth flattait sans doute sa vanité : cette faiblesse annonçait qu’elle n’était pas tout-à-fait un ange. Peut-être y avait-il encore une autre faiblesse dans son cœur, en dépit des fautes réelles ou supposées de Henry Smith, car un soupir s’échappait de son sein toutes les fois qu’elle songeait au jour de Saint-Valentin.

CHAPITRE XV.
     
    Nous avons découvert les secrets du confessionnal ; ceux de la chambre du malade ne nous sont pas plus cachés. Dans un sombre appartement où des onguens et des fioles annonçaient que, l’apothicaire n’avait point épargné les remèdes, un grand et maigre jeune homme était couché sur un lit, vêtu d’une robe de nuit attachée autour de sa taille ; la pâleur était répandue sur son visage, et mille passions tumultueuses s’agitaient dans son sein.
    Tout dans l’appartement annonçait l’opulence. Henbane Dwining, l’apothicaire qui soignait le patient, se glissait d’un coin de la chambre à l’autre avec l’adresse et l’agilité

Weitere Kostenlose Bücher