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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dû grimper sur le toit, en équilibre sur une échelle attachée à la cheminée, défaire une partie de la toiture, déclouer les tuiles une à une avant de les passer à Thomas, puis changer une sablière, des pannes et des liteaux avant de recouvrir de nouvelles tuiles.
    Thomas lui prépara un morceau de daim sur une épaisse tranche de pain. Le jeune homme s'effondra sur son lit après avoir soupé, songeant à peine à la journée de bonheur qui l'attendait le lendemain avec Anaïs.
    Très vite la pluie se changea en orage. Le tonnerre fracassa l'air et le ciel nocturne s'embrasa sous la violence des éclairs. Puis les gouttes, lourdes et de plus en plus abondantes, crépitèrent avec violence sur la toiture. Malgré ce vacarme, rien n'aurait pu réveiller Thibault qui dormait du sommeil du juste.
    En revanche, au fond de son lit dont il avait tiré le rideau, Thomas, lui, tremblait de frayeur. Oubliant ce qu'il avait connu dans sa longue vie, le domestique était persuadé n'avoir jamais entendu orage si violent. Les salves tonitruantes se succédaient. Des gouttes énormes ou des grêlons frappaient les vasistas avec une incroyable violence. Rouquin lui-même s'était réfugié au fond du lit.
    Convaincu que la foudre allait s'abattre sur la toiture et embraser le donjon, Thomas balbutiait toutes les prières qu'il connaissait, se signant sans cesse. Finalement, le Seigneur l'exauça et l'orage s'éloigna peu à peu. Les roulements du tonnerre devinrent moins bruyants, les éclairs se firent plus rares, la tornade parut se calmer et les trombes d'eau s'affaiblirent.
    Le domestique avait dû s'endormir quand il crut percevoir des bruits sourds, des sortes de battements réguliers. Se disant que la tempête revenait parce qu'il avait cessé de prier, il recommença sa litanie de patenôtres qu'il compléta par quelques Ave Maria . Pourtant, malgré cette piété, les bruits persistèrent. Or, il ne s'agissait plus des violents déchirements du tonnerre, mais plutôt de coups étouffés, des martèlements suivis de craquements sourds.
    Ã‰coutant avec attention, Thomas prit conscience que le vacarme provenait de la salle d'en dessous. La jument de son seigneur, apeurée, frappait-elle les murs de ses sabots ? À moins que… des voleurs ! Non, impossible ! Comme chaque soir, il avait fermé la porte et poussé le verrou. De plus, dans le pays, chacun savait qu'il n'y avait rien à voler chez Richebourg. Sans doute la violence de la pluie et du vent le trompait-elle.
    Mais les martèlements se poursuivirent. Aussi, bien qu'effrayé, Thomas tira le rideau de son lit et sortit la tête.
    Les bruits venaient effectivement d'en bas. Cela ne pouvait être que le cheval.
    Ã€ tâtons, avec beaucoup de difficulté pour battre le briquet tant l'amadou était humide, le domestique parvint à allumer une chandelle de suif. Mais il hésita encore : ne devrait-il pas réveiller son maître ? Ou au moins se saisir d'une arme accrochée aux murs ? Plus jeune, n'avait-il pas été un redoutable combattant, lorsqu'il servait le père de Thibault ?
    Prenant l'escalier à vis, il grimpa les marches pour se rendre à l'étage. Son maître dormait profondément. Évitant de le réveiller, il décrocha une hache d'un mur avant de redescendre tout aussi silencieusement jusqu'à l'écurie.
    En bas, le vacarme était épouvantable. Arrivé aux derniers degrés, il leva son bougeoir et vit la porte osciller, la gâche du verrou presque arrachée ! Des brigands enfonçaient les battants !
    Pris de terreur, il hurla :
    â€” Monsieur ! Monsieur ! Aux armes !
    Ã€ peine avait-il donné l'alerte que la gâche s'arracha. En même temps, l'un des battants s'écartait dans un grand fracas. Des ombres se précipitèrent, leurs lames brillant dans la nuit, mais déjà Thomas avait fait demi-tour et remontait vers l'étage.
    â€” À sac ! Tue ! hurlaient les assaillants en le poursuivant comme des bêtes fauves.
    Thomas haletait en grimpant, se pressant autant qu'il le pouvait. Les bandits étaient à ses trousses, tout près, il les sentait. Heureusement, possédant l'avantage de connaître les lieux, les distança-t-il dans l'escalier à vis. En même temps, il

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