La malédiction des templiers
que tu disais, mais il ne m’a pas vue.
— Tu as une idée de l’endroit où nous sommes ?
— Aucune. Mais on s’est enfoncés assez profond. Je dirais à deux étages au-dessous du sol, à vue de nez.
— Tirons-nous d’ici, fit Reilly. Inutile d’essayer de le choper dans cet endroit. Trop dangereux.
Il s’apprêtait à repartir mais s’arrêta en sentant la main de Tess sur son bras.
— Je ne peux pas sortir d’ici, chuchota-t-elle. Regarde.
Elle saisit la main de son compagnon et la posa sur la ceinture de toile qui lui ceignait la taille.
— Il m’a obligée à mettre ce truc. C’est une ceinture piégée. Déclenchée par son téléphone. C’est pour cette raison que je me suis réfugiée là-dedans. Aucun signal ne peut y parvenir.
— Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
— Je n’en ai guère eu l’occasion, répondit Tess en posant une main sur le visage de Reilly. Je ne peux pas sortir. Pas tant que je porte ça.
Reilly sentit ses entrailles se nouer.
— Comment est-elle fermée ?
— Par un cadenas. Derrière.
Elle guida la main de son compagnon vers son dos. Il tâta le système de fermeture, qui semblait lourd. Solide. Il tira dessus, plus pour manifester sa frustration que dans l’espoir qu’il céderait.
— Tu peux tourner ta ceinture de sorte que ce foutu cadenas soit sur le côté ?
— Bien sûr, elle n’est pas si serrée que ça. Pourquoi ?
— Je peux essayer de tirer une balle dedans pour le faire sauter. Mais pour ça j’ai besoin de lumière.
Tess poussa un grand soupir.
— Tu es sûr de ton coup ?
— Si tu te tiens bien droite juste au bord de l’ouverture de ce tunnel, je peux faire en sorte que mon coup de feu ne t’atteigne pas mais se perde dans le tunnel. Même si la balle rebondit sur le métal, elle ne te touchera pas.
— Tu en es sûr ? répéta-t-elle, pas vraiment convaincue.
— Je veux te débarrasser de ce truc, insista Reilly. Fais-moi confiance. Mais j’aurai besoin que tu allumes ta lampe. Rien qu’une seconde. Tu l’allumes et tu l’éteins tout de suite, c’est tout. D’accord ?
Il ne l’avait vue avoir peur que très exceptionnellement. Et encore… Elle était du genre intrépide.
Mais cette fois, elle était terrifiée.
Il l’aida à se placer très précisément contre le bord de l’ouverture du tunnel suivant. Puis elle se pencha au maximum sur le côté et mit ses mains dans son dos, hors de vue. Reilly prit alors le cadenas et le tira afin qu’il dépasse le plus possible de la paroi. Ensuite, il colla le canon de son pistolet contre le boîtier, désormais relativement éloigné du corps de Tess.
— Prête ? lança-t-il.
— Tu as déjà fait ça avant ?
— Pas vraiment.
Elle haussa les épaules.
— Ce n’est pas exactement la réponse que j’espérais.
— A trois. Un, deux…
A trois, elle appuya sur le bouton de la lampe torche et Reilly pressa la détente. Le cadenas explosa dans un bruit assourdissant accompagné d’une pluie d’étincelles. Et, simultanément, plusieurs balles vinrent s’enfoncer dans le tuf non loin d’eux.
— En arrière ! cria Reilly, éloignant Tess de l’ouverture du tunnel, tandis que des éclats de roc volaient en tous sens autour d’eux.
C’est alors qu’il l’entendit… Le doux bruit de la culasse du pistolet se remettant en place, à vide, après avoir craché son dernier projectile.
— Son chargeur est vide ! hurla Reilly en ôtant la ceinture de la taille de Tess et en la jetant dans un coin, aussi loin que possible, avant de s’emparer de la lampe torche et de courir sus à l’ennemi. Viens, suis-moi !
Il pressa le bouton et le faisceau éclaira faiblement l’Iranien. Celui-ci venait de quitter le tunnel, le dos courbé, et était en train de traverser une autre salle.
Reilly se lança à sa poursuite, s’approchant de plus en plus de sa proie, électrisé par l’idée de sa capture, imminente.
Les dents serrées, Zahed fonçait à toutes jambes dans le dédale de la ville souterraine.
Il maudissait cette satanée Américaine – qui l’avait attiré dans ce guêpier, lui avait piqué son sac à dos, l’avait laissé à court de munitions.
Il était temps de mettre les pouces et de se tirer de là, si tant est qu’il le puisse. Il ignorait ce qui l’attendait là-haut. Il pensait que Reilly bluffait en prétendant que le canyon grouillait de policiers et de soldats, sans en avoir toutefois la
Weitere Kostenlose Bücher