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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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en beaucoup plus jeune, posant à côté de divers personnages, souvenirs d’une époque révolue. Après avoir rapidement regardé une dizaine de clichés, elle s’arrêta devant l’un d’eux, qu’elle examina avec une attention toute particulière : il montrait une jeune fille à côté d’un homme nettement plus âgé, le portrait d’un père et de sa fille. On distinguait en arrière-plan un gros appareil en bois, lui aussi d’une autre époque : un métier à tisser semi-automatique.
    Un engin servant à fabriquer du tissu.
    Une machine utilisée par un drapier.
    — C’est ma mère, et son père, expliqua la vieille femme de retour de la cuisine avec un petit plateau, avant de prendre place sur le sofa. C’était une affaire de famille, du plus loin que remontent nos souvenirs.
    — Et que s’est-il passé ? demanda Tess, en proie à une soudaine fébrilité.
    — Mon grand-père s’est ruiné. Il a dépensé tout ce qu’il possédait pour acheter un métier à tisser moderne censé venir d’Angleterre, mais l’intermédiaire a disparu avec l’argent.
    Elle versa du café épais dans de minuscules tasses dépourvues d’anse et fit signe à Tess et à Reilly de se servir.
    — Il est mort de chagrin peu de temps après. Ma grand-mère a été obligée de trouver un travail pour gagner sa vie. Elle savait cuire l’argile, c’était le métier de son père. Et tout ceci en est le résultat.
    — Vous vendez de bien beaux objets, remarqua Tess avec un sourire en s’asseyant sur le sofa à côté d’elle.
    Reilly se joignit à elles, prenant place dans un fauteuil, le sac à dos à ses pieds.
    Leur hôtesse éluda d’un geste le commentaire de Tess.
    — Nous sommes fiers de notre production, quelle qu’elle soit. Sinon, ce ne serait pas la peine.
    Elle avala une gorgée de café, le trouva visiblement trop chaud et reposa sa tasse. Puis, après un moment de silence, elle lâcha un long soupir et leva les yeux vers Tess.
    — Et maintenant, dites-moi… Qui êtes-vous, exactement ? Et comment êtes-vous arrivée ici, dans ce coin perdu du monde, avec ces vieux livres que vous transportez avec vous ?
    Tess regarda Reilly, se demandant que répondre. Moins de dix minutes plus tôt, elle bouillait d’indignation, persuadée que la vieille femme cherchait à mettre la main sur les codex. Et voilà qu’ils se retrouvaient confortablement installés dans sa salle de séjour, buvant son café et bavardant courtoisement.
    Reilly lui fit signe d’y aller franchement, confirmant ainsi son premier élan.
    Et Tess raconta tout. Du début à la fin. Toute l’histoire, depuis l’apparition de Sharafi en Jordanie jusqu’à la fusillade dans la cité souterraine, en éludant toutefois les passages les plus sanglants, de peur d’effrayer leur hôtesse. Durant tout son récit, cette dernière l’écouta avec une attention extrême, son visage marquant tour à tour la surprise et l’effroi, ses yeux étudiant le visage de Tess et se tournant de loin en loin vers Reilly, ne demandant qu’une fois ou deux des précisions. Quand l’histoire toucha à sa fin, ses mains tremblaient, et quand Tess en eut terminé elle garda le silence un long moment, réfléchissant à ce qu’on venait de lui raconter, tenaillée par l’indécision et l’inquiétude.
    Tess hésita à mettre carrément les pieds dans le plat. Puis, après lui avoir laissé ce qu’elle estimait être un temps suffisant pour digérer ces informations, elle se jeta à l’eau :
    — Pourquoi votre petite-fille nous a-t-elle suivis jusqu’à notre hôtel ? C’est vous qui le lui avez demandé, n’est-ce pas ?
    La vieille femme ne sembla pas l’avoir entendue. Elle demeura plongée dans ses pensées, les yeux rivés sur sa tasse de café, enfermée dans un cruel dilemme. Après une nouvelle délibération aussi muette qu’interminable, elle se décida enfin à dire lentement, d’une voix douce, osant à peine regarder Tess :
    — Ils ne savaient pas quoi en faire, vous comprenez. On n’a jamais su quoi en faire.
    Elle ferma les yeux, prise de remords, puis se tourna pour affronter le regard de Tess, qui eut le sentiment qu’elle venait de franchir un point de non-retour. Elle regardait leur hôtesse d’un air ébahi, se demandant si elle avait bien entendu, puis un sentiment d’allégresse la submergea.
    — Vous les avez ? questionna-t-elle. Vous avez les autres livres ?
    Elle s’était avancée sur

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