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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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berline roulait dans la section de la route de Versailles au grand trot de son cheval…
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Chapitre 35 LA COMTESSE DU BARRY
    O n a vu que Louis XV avait lu le billet que M. Jacques avait fait parvenir à Lebel par le comte du Barry. Le roi, qui s’apprêtait à se coucher, s’était aussitôt fait habiller et était secrètement sorti du château, accompagné de son valet de chambre.
    Minuit sonnait au moment où Louis XV et Lebel franchirent la grille du château et s’élancèrent.
    Vingt minutes plus tard, ils arrivaient à la petite maison.
    – Tu m’attendras ici ! dit Louis XV sans se soucier du froid très vif auquel il condamnait son valet de chambre pour de longues heures peut-être.
    – Oui, Sire ! dit Lebel qui en lui-même songea :
    « Egoïste !… Voilà le roi tout entier. Que je meure de froid dans ce brouillard d’enfer, que lui importe ! Il prendra un autre valet, et tout sera dit. Mais patience !… »
    Pendant que Lebel pestait ainsi, le roi s’était dirigé droit à la porte de la maison.
    Il frappa comme il avait l’habitude de faire… La porte s’ouvrit à l’instant même…
    Le cœur du roi lui battait fort dans la poitrine. Les termes du laconique billet qu’il avait lu flamboyaient devant ses yeux.
    « M me  d’Etioles s’ennuie. Elle est décidée de regagner Paris dès demain. »
    C’était cette dernière phrase qui l’avait bouleversé… Celui qui avait dicté le billet connaissait bien l’âme de Louis XV.
    – Regagner Paris !… S’en aller !… Fuir !… Morbleu ! songeait le roi, c’est donc en vain que j’aurai exécuté ce hardi enlèvement qui eût fait pâlir de dépit jusqu’à Lauzun et à Richelieu !… Nous allons bien voir !…
    La porte s’était ouverte au premier appel du roi. Louis XV vit que l’entrée et l’escalier étaient obscurs : aucune lumière !… Il eut un instant d’hésitation…
    Nicole, qui en cette circonstance jouait le rôle de Suzon, saisit le roi par la main… Car tout le personnel de cette maison ignorait ou était censé ignorer la qualité de l’homme qui venait y chercher ses plaisirs…
    – Est-ce toi, Suzon ? fit Louis XV.
    – Oui, monsieur ! répondit Nicole de sa voix la plus flûtée.
    Le roi avait rarement parlé à cette Suzon. Il n’avait guère le souvenir de sa voix. Il se laissa entraîner. Nicole referma la porte derrière lui.
    – Pourquoi cette obscurité ? demanda Louis XV.
    – Ordre de madame, fit Nicole aussi laconiquement que possible.
    – O charmante pudeur ! songea Louis XV. Quelle exquise enfant !… Je respecterai ton désir, ma chère Jeanne, et je ne te forcerai pas à rougir devant ton vainqueur… Dis-moi, Suzon, c’est toi qui as écrit ?
    – Oui, monsieur, et j’ai fait parvenir le billet par la voie ordinaire…
    – Et tu dis que madame s’ennuie ?
    – A mourir. Elle pleure nuit et jour.
    – Parle-t-elle de moi ?
    – Elle ne fait que cela…
    – Conduis-moi, Suzon, conduis-moi… Il fait ici une nuit à se rompre le cou… Heureusement je connais l’escalier.
    Le roi monta doucement, toujours conduit par Nicole qui le tenait par la main. En haut, elle ouvrit une porte, et Louis XV vit la faible et douce lumière d’une veilleuse qui, suffisante pour guider ses pas, ne l’était pas assez pour lui permettre de distinguer nettement les objets… C’était la chambre de Jeanne !…
    Louis entra. Nicole s’éclipsa lestement.
    Le roi, un peu pâle, un sourd battement aux tempes, fit trois pas dans la chambre. Une femme debout contre la cheminée jeta un léger cri et se jeta dans une bergère en se couvrant le visage de ses mains et de son mouchoir.
    – Jeanne ! murmura ardemment le roi. Jeanne ! est-ce que vraiment je vous fais peur ?…
    Elle secoua la tête. Louis vit son sein qui palpitait.
    Il s’approcha, fit le tour de la bergère, s’appuya au dossier.
    – Voyez, dit-il, voyez si je suis soumis… Vous me cachez votre visage, cruelle, et je ne cherche pas à le voir… O Jeanne ! Jeanne ! Est-il vrai que vous vous êtes ennuyée loin de moi ? Est-il vrai que vous avez désiré ma présence ?…
    Elle ne répondait rien. Mais le roi, penché sur elle, voyait sa chair palpiter à travers le tissu léger de son costume de nuit.
    D’une voix plus ardente, la tête embrasée, il reprit :
    – Jeanne, répondez-moi… Pourquoi détournez-vous la tête ?… Pourquoi ne me regardez-vous pas ? Oh ! j’ai tant

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