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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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une
bonne fois de faire quelque chose qui en vaille vraiment la peine, quelque
chose de remarquable.
    Sans jamais rien dire ou faire
pour démentir qu’elle était la femme légitime de Matahachi, elle n’avait pas
l’intention d’épouser un homme aussi hésitant. Fuir avec Matahachi, à
Sakaimachi, le monde de la galanterie, n’avait été qu’un expédient ; Matahachi,
c’était le tremplin à partir duquel Akemi avait l’intention, à la première
occasion, de s’envoler une fois de plus en plein ciel. Mais il ne convenait pas
à ses projets que Matahachi s’en allât travailler au château. Elle avait le
sentiment qu’il serait dangereux de rester seule ; notamment, elle redoutait
que Hamada ne la retrouvât et ne la forçât à vivre avec lui.
    — Ah ! j’oubliais, dit
Matahachi comme ils achevaient leur frugal repas.
    Et il lui raconta ses aventures de
la journée, sous un angle susceptible de lui plaire. Quand il eut terminé, elle
était livide. Elle prit une inspiration profonde pour dire :
    — Tu as vu Kojirō ?
Lui as-tu dit que j’étais ici ? Non, n’est-ce pas ?
    Matahachi lui prit la main qu’il
posa sur son propre genou.
    — Bien sûr que non. Tu ne
crois tout de même pas que je révélerais à ce gredin où tu es ? Il est du
genre qui ne renonce jamais. Il serait après toi...
    Il s’interrompit en poussant un
cri inarticulé, et porta la main à sa joue. Le kaki vert qui s’y était écrasé
éclata et projeta sa pulpe blanchâtre au visage d’Akemi.
    Dehors, dans l’ombre d’un bosquet
de bambous illuminé par le clair de lune, on pouvait voir une silhouette qui
ressemblait fort à celle de Kojirō s’éloigner nonchalamment vers la ville.
     
     
     
Les yeux
     
    —  Sensei  ! appela
Iori, pas encore assez grand pour que son regard dépassât les hautes herbes.
    Ils étaient dans la plaine de
Musashino, dont on disait qu’elle couvrait dix comtés.
    — Je suis là, répondit
Musashi. Pourquoi es-tu si lent ?
    — Je suppose qu’il y a un
sentier mais je le perds sans arrêt. Jusqu’où devons-nous aller comme ça ?
    — Jusqu’à ce que nous
trouvions un bon endroit pour vivre.
    — Pour vivre ? Nous
allons rester par ici ?
    — Pourquoi non ?
    Iori leva les veux vers le ciel,
songea à son immensité, au vide du paysage qui l’entourait, et dit :
    — Je me le demande.
    — Imagine ce que ce sera en
automne. Un magnifique ciel clair, de la rosée fraîche sur l’herbe. Tu ne te sens
pas plus propre, rien que d’y penser ?
    — Mon Dieu, peut-être, mais
je ne suis pas opposé comme vous à vivre à la ville.
    — Je ne le suis pas vraiment.
Dans un sens, c’est agréable d’être au milieu des gens ; pourtant, malgré
mon cuir épais je n’ai pas pu supporter d’y rester quand on a apposé ces pancartes.
Tu as vu ce qu’elles disaient.
    Iori fit la grimace.
    — Rien que d’y penser, ça me
rend fou.
    — Je n’ai pas pu l’éviter. A
quoi bon t’en irriter ?
    — C’est plus fort que moi.
Partout où j’allais, on disait du mal de vous.
    — Je n’y pouvais rien.
    — Vous auriez pu abattre les
hommes qui répandaient ces bruits. Vous auriez pu apposer vos propres pancartes
pour les défier.
    — A quoi bon se lancer dans
des combats où l’on ne peut vaincre ?
    — Vous n’auriez pas été
vaincu par cette racaille. Ça n’est pas possible.
    — Tu te trompes. J’aurais été
vaincu.
    — Comment cela ?
    — Par le simple nombre. Si
j’en battais dix, il en viendrait cent autres. Si j’en battais cent, il en
viendrait mille. Impossible de gagner dans les situations de ce genre.
    — Mais est-ce que ça veut
dire qu’on va se moquer de vous tout le restant de vos jours ?
    — Bien sûr que non. Je suis
aussi décidé que n’importe qui à me faire un nom. Je le dois à mes ancêtres. Et
j’ai l’intention de devenir un homme dont on ne se moque jamais. Voilà ce que
je suis venu apprendre ici.
    — Nous aurons beau marcher
tout notre soûl, je ne crois pas que nous trouvions la moindre maison. Ne
devrions-nous pas essayer de trouver un temple où loger de nouveau ?
    — L’idée n’est pas
mauvaise ; mais ce que je veux en réalité, c’est trouver un endroit
quelconque avec beaucoup d’arbres, où bâtir une maison à nous.
    — Comme à Hōtengahara ?
    — Non. Cette fois, nous ne
ferons pas de culture. Je crois que je pratiquerai chaque jour la méditation
zen. Tu pourras lire

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