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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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des livres, et je te donnerai des leçons d’escrime.
    Entrés dans la plaine au village
de Kashiwagi, arrivés à Edo par Kōshū, ils avaient descendu la longue
pente à partir de Jūnisho Gongen, et suivi un étroit sentier qui sans arrêt
menaçait de disparaître sous les herbes ondulantes de l’été. Lorsqu’ils eurent
fini par atteindre une butte couverte de pins, Musashi examina brièvement le
terrain et dit :
    — Voilà qui fera très bien
l’affaire.
    Il était partout chez lui...
plus : où qu’il se trouvât, c’était l’univers.
    Ils empruntèrent des outils et
engagèrent un ouvrier à la ferme la plus proche. Pour construire une maison, la
méthode de Musashi n’était pas du tout compliquée ; et même, il eût
beaucoup appris en regardant des oiseaux bâtir un nid. Le résultat, achevé
quelques jours plus tard, était bien curieux : moins solide qu’une
retraite d’ermite dans la montagne, sans toutefois être aussi sommaire qu’un
hangar. Les montants étaient faits de bûches où subsistait l’écorce ; le
reste : un mélange grossier de planches, d’écorce, de bambou et de
miscanthus.
    Reculant pour bien considérer son
œuvre, Musashi se dit, songeur : « Cela doit ressembler aux maisons
que l’on habitait du temps des dieux. » Le seul contraste avec ce
caractère primitif était fourni par des bouts de papier assemblés avec amour
pour former de petits shoji.
    Les jours suivants, le son de la
voix d’Iori, s’élevant de derrière un store en roseaux tandis qu’il récitait
ses leçons, domina le bourdonnement des cigales. Son éducation était devenue
très stricte à tous égards.
    Dans le cas de Jōtarō,
Musashi n’avait pas insisté sur la discipline, estimant à l’époque qu’il valait
mieux laisser grandir les garçons de façon naturelle. Mais avec le temps il
avait observé qu’en réalité les défauts tendaient à se développer, et les qualités
à disparaître. De même, il avait constaté que les arbres et les plantes qu’il
voulait faire pousser refusaient de pousser tandis que mauvaises herbes et
broussailles prospéraient, aussi souvent qu’il les coupât.
    Durant le siècle qui suivit la
guerre d’Ōnin, la nation avait ressemblé à une masse emmêlée de chanvre
monté en graine. Puis Nobunaga avait coupé ces broussailles, Hideyoshi les
avait mises en meules, Ieyasu avait brisé, ameubli le sol afin d’édifier un
monde nouveau. Selon Musashi, les guerriers qui n’attribuaient de valeur
éminente qu’aux exercices martiaux, et dont l’ambition sans bornes constituait
la caractéristique la plus notable, ne constituaient plus l’élément dominant de
la société. Sekigahara avait mis un terme à cela.
    Musashi en était venu à croire que
soit que la nation demeurât aux mains des Tokugawa, soit qu’elle retournât aux
Toyotomi, le peuple dans son ensemble savait déjà dans quelle direction il
voulait aller : du chaos vers l’ordre, de la destruction vers la
construction.
    Parfois, il avait eu le sentiment
d’être né trop tard. A peine la gloire de Hydeyoshi eut-elle pénétré dans les
régions rurales éloignées pour enflammer le cœur de jeunes garçons tels que
Musashi, que la possibilité de suivre les traces de Hideyoshi se désintégra.
    Ce fut donc sa propre expérience
qui décida Musashi à mettre l’accent sur la discipline dans l’éducation d’Iori.
Tant qu’à former un samouraï, autant en former un pour l’époque à venir, et non
pour l’époque révolue.
    — Iori...
    — Oui, monsieur.
    Le garçon fut à genoux devant
Musashi avant même d’avoir parlé.
    — C’est presque le coucher du
soleil. L’heure de nous entraîner. Apporte les sabres.
    — Bien, monsieur.
    En les posant devant Musashi, il
s’agenouilla et demanda protocolairement une leçon.
    Le sabre de Musashi était long,
court celui d’Iori, l’un et l’autre des armes de bois destinées à
l’entraînement. Maître et disciple se faisaient face dans un silence tendu,
tenant leur sabre à hauteur de l’œil. Une frange de clarté solaire bordait
l’horizon. Le bosquet de cryptomerias, derrière la cabane, se trouvait déjà
plongé dans l’obscurité mais si l’on regardait vers les voix des cigales, un
croissant de lune était visible à travers les branches.
    — Les yeux, dit Musashi.
    Iori ouvrit tout grands les siens.
    —  Mes yeux .
Regarde-les.
    Iori faisait de son mieux, mais
ses yeux paraissaient

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