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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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bon poste.
    Osugi se taisait.
    — ... Pourtant, votre rancune
ne s’est pas bornée là. Vous avez tourmenté Otsū, tâché de lui nuire. Je
croyais que vous aviez enfin renoncé pour vous retirer à Miyamoto. Mais vous
continuez, en vous servant de ce Mambei pour tramer quelque chose contre elle.
    Osugi se taisait toujours.
    — ... Vous ne vous lasserez
donc jamais de haïr ? Il me serait facile de vous couper en deux, mais
heureusement pour vous je ne suis plus le fils d’un samouraï rebelle. Mon père,
Aoki Tanzaemon, est retourné à Himeji, et, depuis le printemps dernier, sert la
Maison d’Ikeda. Pour éviter de la déshonorer je m’abstiendrai de vous tuer.
    Jōtarō fit deux pas vers
elle. Ignorant si elle devait le croire ou non, Osugi recula et chercha autour
d’elle un moyen de s’échapper. Elle crut en voir un, et bondit vers le sentier
qu’avaient pris les hommes. Jōtarō la rattrapa d’un saut, et la
saisit par la peau du cou. Elle ouvrit la bouche toute grande et cria :
    — Quelle audace !
    Elle se retourna et du même élan
tira son sabre, frappa vers Jōtarō et le manqua. Tout en esquivant,
Jōtarō la poussa violemment en avant. Sa tête alla heurter durement
le sol.
    — ... Alors, tu as appris
deux ou trois petites choses, n’est-ce pas ? gémit-elle, la figure à demi
enfouie dans l’herbe.
    Elle avait l’air incapable de
réaliser que Jōtarō n’était plus un enfant. Avec un grondement, il
posa le pied sur sa colonne vertébrale, qui paraissait très fragile, et sans
pitié lui tordit le bras derrière le dos.
    Il la traîna devant le sanctuaire,
la maintint du pied par terre, mais sans pouvoir décider que faire d’elle.
    Il fallait penser à Otsū. Où
se trouvait-elle ? Il avait appris sa présence à Shikama en grande partie
par hasard, bien que ce fût peut-être parce que leurs karmas étaient
entremêlés. En même temps que l’on réintégrait son père dans ses fonctions,
Jōtarō s’était vu décerner un poste. Au cours d’une de ses missions,
il avait aperçu par une fente de la clôture une femme qui ressemblait à Otsū.
Etant retourné l’avant-veille à la plage, il avait vérifié son impression.
    Il remerciait les dieux de lui
avoir fait retrouver Otsū, mais la haine longtemps assoupie qu’il
nourrissait envers Osugi pour la façon dont elle avait persécuté Otsū
s’était rallumée. Si l’on ne se débarrassait de la vieille femme, il serait
impossible à Otsū de vivre en paix. La tentation était là. Mais la tuer
mêlerait son père à une querelle avec une famille de samouraïs campagnards.
C’étaient pour le moins des gens à histoires ; offensés par un vassal
direct de daimyō, ils feraient sûrement des ennuis.
    Jōtarō conclut que le
mieux était de punir vite Osugi puis de secourir Otsū.
    — Je connais l’endroit qu’il
vous faut, dit-il. Venez.
    Osugi s’accrochait farouchement au
sol en dépit des tentatives de Jōtarō pour la tirer. Il la saisit par
la taille et la transporta sous son bras derrière le sanctuaire. Le flanc de la
colline avait été mis à nu lors de la construction du sanctuaire, et il y avait
là une petite caverne dont l’entrée était juste assez grande pour permettre à
une personne de s’y glisser.
     
    Otsū ne voyait au loin qu’une
seule lumière. Autrement, tout n’était que ténèbres : les montagnes, les
champs, les cours d’eau, le col de Mikazuki, qu’ils venaient de franchir par un
sentier pierreux. Les deux hommes du devant la menaient avec une corde ainsi
qu’une criminelle. En arrivant à la rivière Sayo, l’homme qui se trouvait
derrière elle dit :
    — Arrêtez une minute.
Qu’est-ce qui a bien pu arriver à la vieille, d’après vous ? Elle a dit
qu’elle nous suivait.
    — Ouais ; elle devrait
nous avoir rattrapés, à l’heure qu’il est.
    — Nous pourrions faire halte
ici quelques minutes. Ou bien aller à Sayo l’attendre à la maison de thé. Tout
le monde doit être au lit mais nous pourrions les réveiller.
    — Allons là-bas. Nous
pourrons prendre une ou deux coupes de saké.
    Ils cherchèrent un gué le long de
la rivière, et commençaient à traverser lorsqu’ils entendirent une voix les
héler de loin. Elle se refit entendre une ou deux minutes après, beaucoup plus
proche.
    — La vieille ?
    — Non ; on dirait une
voix d’homme.
    — Ça ne doit pas s’adresser à
nous.
    L’eau était glaciale ainsi qu’une
lame de sabre,

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