Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
Vom Netzwerk:
surtout pour Otsū. Quand ils entendirent courir, leur
poursuivant se trouvait presque sur eux. A grand renfort d’éclaboussures, il
les dépassa vers l’autre rive pour les affronter.
    — Otsū ? appelait
Jōtarō.
    Tout frissonnants de l’eau qu’ils
avaient reçue, les trois hommes entourèrent la jeune fille.
    — ... Ne bougez pas !
cria Jōtarō, les bras tendus.
    — Qui êtes-vous ?
    — Peu importe. Relâchez
Otsū !
    — Vous êtes fou ? Vous
ne savez donc pas que vous risquez de vous faire tuer à vous mêler des affaires
des autres ?
    — Osugi a dit que vous deviez
me remettre Otsū.
    — Tu mens comme un arracheur
de dents.
    Les trois hommes éclatèrent de
rire.
    — Non, je ne mens pas.
Regardez ceci.
    Il tendait une feuille de papier
de soie où figurait l’écriture d’Osugi. Le message était bref : « Les
choses ont mal tourné. Vous n’y pouvez rien. Remettez Otsū à
Jōtarō, puis revenez me chercher. » Les hommes, le sourcil
froncé, levaient les yeux vers Jōtarō en montant sur la berge.
    — ... Vous ne savez pas
lire ? persiflait Jōtarō.
    — La ferme. C’est toi,
Jōtarō, j’imagine.
    — Exact. Je m’appelle Aoki
Jōtarō.
    Otsū le regardait fixement,
tremblant de frayeur et de doute.
    Et voici que, presque
inconsciente, elle cria, haleta et trébucha en avant. L’homme le plus rapproché
de Jōtarō s’exclama :
    — Son bâillon s’est
desserré ! Resserrez-le !
    Puis, menaçant, à
Jōtarō :
    — ... C’est bien l’écriture
de la vieille, ça ne fait aucun doute Mais qu’est-ce qu’elle est devenue ?
Qu’est-ce qu’elle veut dire par : « Revenez me chercher » ?
    — Elle est mon otage,
répondit Jōtarō avec hauteur. Remettez-moi Otsū, et je vous
dirai où elle se trouve.
    Les trois hommes se regardèrent
entre eux.
    — Tu veux rire ? demanda
l’un d’eux. Tu sais qui nous sommes ? N’importe quel samouraï de Himeji,
si c’est de là que tu viens, devrait connaître la Maison de Hon’iden à Shimonoshō.
    — Oui ou non...
répondez ! Si vous ne rendez pas Otsū, je laisse la vieille femme où
elle est jusqu’à ce qu’elle meure de faim.
    — Espèce de petit
salaud !
    Un homme empoigna
Jōtarō ; un autre dégaina son sabre et se mit en garde. Le
premier gronda :
    — Si tu continues à débiter
des absurdités pareilles, je te mets en pièces. Où est Osugi ?
    — Me donnerez-vous
Otsū ?
    — Non !
    — Alors, vous ne trouverez
pas. Remettez-moi Otsū, et nous pourrons mettre un terme à cette affaire
sans que personne y laisse des plumes.
    L’homme qui avait saisi le bras de
Jōtarō le tira pour essayer de le faire trébucher.
    Utilisant la force de son
adversaire, Jōtarō le jeta par-dessus sa propre épaule. Mais la
seconde suivante, assis sur le derrière, il serrait sa cuisse droite. Prompt
comme l’éclair, l’homme avait dégainé et frappé d’un mouvement fauchant.
Heureusement, la blessure n’était pas profonde. Jōtarō se releva d’un
bond en même temps que son assaillant. Les deux autres marchèrent sur lui.
    — Ne le tuez pas. Nous devons
le prendre vivant si nous voulons revoir Osugi.
    Jōtarō perdit bientôt sa
répugnance à verser le sang. Dans la mêlée qui s’ensuivit, les trois hommes
parvinrent à un certain moment à le jeter au sol. Il poussa un rugissement, et
recourut à la tactique même dont, quelques instants plus tôt, l’on s’était
servi contre lui. Il dégaina son petit sabre, et transperça le ventre de
l’homme qui allait lui tomber dessus. La main et le bras de Jōtarō,
jusqu’au coude, en sortirent aussi rouges que s’il les avait plongés dans un
tonneau de vinaigre de prune.
    S’étant relevé, il cria et frappa
vers le bas l’homme qui se trouvait devant lui. La lame heurta une omoplate,
et, en déviant, déchira un morceau de chair de la taille d’un filet de poisson.
L’homme poussa un cri, empoigna son sabre, mais trop tard.
    — Salauds !
Salauds !
    En vociférant à chaque coup de son
sabre, Jōtarō tint les deux autres en respect, puis réussit à blesser
gravement l’un d’eux. Ils avaient cru que leur supériorité allait de soi ;
mais voici qu’ils perdaient leur sang-froid, et se mettaient à faire avec leurs
bras des moulinets désespérés. Hors d’elle, Otsū courait en cercles,
tordant frénétiquement ses mains liées :
    — Au secours !
Sauvez-le !
    Mais ses paroles se perdaient
bientôt, noyées par

Weitere Kostenlose Bücher