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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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temps. Ils ressortirent, refermèrent la porte soigneusement. Et se figèrent. En bas quelqu’un entrait dans l’ascenseur qui se mit en marche aussitôt… Quelqu’un qui devait bien connaître la maison parce qu’il ne jugea pas utile d’éclairer l’escalier. Quelqu’un enfin qui devait être de bonne humeur car à mesure que progressait l’appareil élévateur, l’écho d’une chanson montait avec lui. Un cantique plutôt et en russe. Martin agrippa la manche d’Adalbert :
    — C’est la servante ! chuchota-t-il. Montons un demi-étage !
    Tapis dans l’escalier, les deux hommes virent en effet l’ascenseur s’arrêter au troisième et une forme ténébreuse en sortir. C’était bien Tamar, comme le leur révéla la minuterie que la femme fut obligée d’allumer pour glisser la clef dans la serrure. La porte se referma derrière elle avec un bruit sourd et la résonance du chant se perdit dans les profondeurs de l’appartement.
    — Filons à présent ! fit Martin Walker. Je reviendrai demain l’interroger.
    — Ça va être commode si elle ne parle que russe !
    — J’en sais assez pour me débrouiller, les langues étrangères, moi, c’est ma passion ! Venez !
    Dédaignant la cabine de verre arrêtée à l’étage ils descendirent sans faire de bruit, le tapis d’escalier assourdissant leurs pas, et, quelques instants plus tard, ils se retrouvaient dans la rue. Le jour n’était plus loin et les balayeurs faisaient leur apparition. Sans mot dire il gagnèrent la place du Trocadéro où ils se séparèrent :
    — Je rentre au journal, dit Walker. Il faut que je finisse mon travail mais, si j’en apprends un peu plus, je vous téléphonerai. Donnez-moi votre numéro… et aussi votre adresse ! Appelez-moi si vous avez du nouveau.
    Adalbert griffonna les renseignements demandés sur une page de son calepin, l’arracha et le remit au jeune homme.
    — Entendu ! Je ne bougerai pas de chez moi de la journée !
    Les deux hommes se serrèrent la main et se séparèrent après avoir hélé chacun un taxi.
    Tandis que la voiture roulait vers la rue Jouffroy dans la grisaille de l’aube, Vidal-Pellicorne, fidèle à sa nature optimiste, laissait monter en lui un espoir qui prenait sa source dans le sommeil de la belle Tania. La lumière de la veilleuse ne révélait aucune trace de violence sur sa peau ni de larmes sur son visage. Il ne s’agissait peut-être que d’une comédie bien montée pour obliger Aldo à remettre enfin au pseudo-descendant de l’Empereur le joyau si ardemment convoité. Auquel cas, celui-ci pouvait fort bien être rentré et lui, Adalbert, allait le retrouver tout platement en train de fumer cigarette sur cigarette, assis dans le fauteuil qu’il affectionnait…
    Saisi d’une hâte soudaine, il frappa au carreau de séparation pour prier son chauffeur de forcer l’allure. L’autre se contenta de hausser les épaules mais obtempéra et, en quelques minutes, Adalbert fut à destination. Le ciel était rose à présent et les fenêtres ouvertes sur l’aurore annonçaient que Théobald avait déjà commencé sa journée. Ce n’est pas ce qu’espérait Adalbert. Il paya généreusement son chauffeur soudain débordant d’amabilité et se dépêcha de rentrer chez lui.
    En claquant la porte derrière lui, il fit sursauter Théobald qui, au bout de la galerie desservant les pièces de réception, transportait sur un plateau les objets nécessaires au petit déjeuner. Habitué cependant il n’accorda qu’un regard distrait à l’arrivant :
    — Bonjour, Monsieur le Prince. Je ne vous savais pas sorti…
    Adalbert se rappela alors qu’il portait les vêtements d’Aldo et suivit son serviteur dans la salle à manger :
    — C’est moi, Théo ! dit-il. Cette nuit j’ai emprunté les habits du prince pour lui permettre de sortir sans traîner après lui la sentinelle dont le commissaire Langlois nous avait honorés. Est-ce qu’il est rentré ?
    — Qui ? Son Excellence ?
    — Qui d’autre, idiot ?
    — Très juste ! admit Théobald sans s’émouvoir. Ma foi, je n’en sais rien… mais je peux aller voir.
    — Inutile ! J’y vais…
    Hélas, la chambre d’Aldo était exactement dans le même état que lorsqu’il l’avait quittée. Adalbert les jambes fauchées, se laissa choir sur le lit dont la couverture avait gardé le pli impeccable donné par Théobald. Celui-ci, qui le suivait, tira les rideaux :
    — Qu’est-ce que

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