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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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c’est que ça ? s’exclama-t-il en découvrant l’ouverture pratiquée dans la vitre. Aurions-nous été cambriolés ? Rien n’a l’air de manquer pourtant…
    — Non. Au contraire, on nous a apporté quelque chose.
    Et Vidal-Pellicorne retraça pour son fidèle serviteur ce qui s’était passé au moment où lui-même et Morosini se préparaient à se coucher. À mesure qu’il parlait, le visage de Théobald prenait les couleurs d’un vif mécontentement.
    — Voilà où nous en sommes, conclut son maître. Morosini a disparu et tout porte à croire qu’il a été enlevé. Sinon pire !
    Théobald alors explosa :
    — Et moi, qu’est-ce que je faisais pendant ce temps-là ? Je dormais là-haut dans ma chambre et Monsieur n’a même pas eu l’idée de sonner pour que je vienne lui donner un coup de main ! Moi qui pensais avoir sa confiance ! Oh, c’est indigne !
    Il ne manquait plus que ça : il allait falloir consoler Théobald.
    — Ne dis pas de sottises ! émit Adalbert d’un ton las. Tu sais très bien quelle confiance j’ai en toi, mais les choses se sont passées très vite et nous n’avons pensé ni l’un ni l’autre à t’appeler. Pour quoi faire d’ailleurs ? Sans compter que tu travailles dur et que tu as besoin d’un minimum de repos !
    — Voilà que j’ai besoin de repos maintenant ? Suis-je un vieillard cacochyme ? Suis-je un frêle adolescent ou un malade convalescent ? En outre Monsieur oublie que si j’étais incapable d’assurer son service pour une raison ou pour une autre, il y a toujours Romuald, mon jumeau toujours prêt à me remplacer. Et grâce à Dieu je suis solide.
    — Je n’oublie rien ! hurla soudain Adalbert. Mais pour l’instant mets un peu de côté ta susceptibilité pour ne penser qu’à la catastrophe qui nous arrive : je te répète que Morosini a disparu et que l’on peut tout craindre de cet Agalar ! Vu ?
    — C’est vrai, admit Théobald qui baissa aussitôt pavillon. Je vous fais mes excuses ! Mais M. Adalbert sait que j’ai horreur de le voir courir une aventure sans moi…
    — Je sais, mon vieux, je sais ! Je te demande pardon moi aussi, mais maintenant tu devrais bien aller me faire du café ; beaucoup de café !
    — Monsieur ne préfère pas dormir un peu ? Il a une mine affreuse.
    — Dormir ? J’en suis bien incapable ! Je ne pourrais même pas tenir dans mon lit !
    — Alors que Monsieur aille se rafraîchir et se changer ! Je vais finir de préparer un solide petit-déjeuner.
    Un moment plus tard, douché, rasé et enveloppé dans sa robe de chambre, Adalbert s’installa devant un vrai breakfast à l’anglaise. Il n’avait pas faim et la chaise vide de l’autre côté de la table lui donnait envie de pleurer mais, planté auprès de lui comme une gouvernante devant un gamin têtu, Théobald l’obligea littéralement à manger ses œufs au bacon et les toasts qu’il lui beurra avant de les enduire d’une mince couche de marmelade d’orange en affirmant qu’il fallait toujours bien caler l’estomac dans les situations difficiles afin de préserver ses forces. Pour se consoler Adalbert avala une pleine cafetière puis tira sa pipe et s’en alla la fumer dans son cabinet de travail avec le téléphone à portée de main. Théobald l’y suivit :
    — Monsieur ne croit pas qu’il faudrait appeler la police ?
    — Je ne sais pas. Hier l’homme a dit qu’il allait tuer la comtesse si la police était prévenue…
    Théobald secoua la tête en couvrant son maître d’un regard apitoyé, et en se demandant avec angoisse si cette belle intelligence n’était pas en train de se dissoudre dans le chagrin. Avec une douceur bien inhabituelle chez lui, il suggéra :
    — Si j’ai bien compris Monsieur, non seulement cette dame n’est pas morte, mais elle dormait tranquillement dans son lit, peut-être sous l’effet d’une drogue et sans la moindre trace de sévices tandis que le prince Aldo a disparu. Donc le contrat me semble caduc et ne serait-il pas temps d’en toucher un mot au commissaire Langlois ?…
    — Tu as sans doute raison, pourtant je voudrais attendre encore un peu. Presque aussi bien que moi tu sais par quelles aventures nous sommes passés, Morosini et moi. Il y a eu des cas où une intervention prématurée de la police aurait causé de graves dégâts. Donnons-nous quelques heures et s’il ne reparaît pas, alors je téléphonerai au commissaire…
    Il

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