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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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se rua dans le bâtiment après avoir ordonné à son taxi de l’attendre – lui arracha un regard courroucé :
    — Je suis sur un papier important et je ne veux pas qu’on me dérange !
    — Ce que je vous apporte est encore plus important. Alors laissez tomber et venez avec moi !
    — Où ça ?
    Lâchant le journaliste qu’il avait saisi par la manche, Adalbert planta un regard bleu fulgurant dans celui, tout aussi bleu mais ulcéré, de sa capture :
    — Rencontrer Napoléon VI, ça vous intéresse toujours ?
    Aussitôt les yeux de Walker retrouvèrent leur vivacité :
    — Qu’est-ce qui vous fait croire que c’est possible ?
    — Venez toujours ! J’ai une voiture en bas ; je vous expliquerai en chemin.
    — Et on va où ?
    — Près du Trocadéro ! Eh là, doucement !...
    Le jeune homme avait jailli de son siège, pêcha une casquette sur une chaise et courait déjà vers la porte où il se retourna :
    — Remuez-vous un peu ! fit-il sévèrement. Je croyais que vous étiez pressé !
    Tandis que l’on roulait vers la rue Greuze, Adalbert, après avoir vérifié que son compagnon n’ignorait rien de ce qui s’était passé chez le maharadjah, lui raconta comment s’était déroulée la soirée avec Morosini, l’apparition des bracelets de rubis et finalement le coup de téléphone terrifié de Tania ainsi que ce qui s’en était suivi. Naturellement il fallut lui en dire un peu plus sur les relations d’Aldo avec la belle Circassienne.
    — Il y tient à ce point-là, votre ami ? questionna le journaliste. Parce qu’il faut bien avouer que le piège se sent d’une lieue et qu’il court de gros risques.
    — Si vous entendiez une femme hurler et vous supplier de l’aider, grogna Adalbert, vous raccrocheriez le téléphone pour aller tranquillement vous mettre au lit ?
    — Non, admit Martin en riant, mais pour moi le danger serait moindre. Je ne suis qu’un petit reporter, pas un expert en joyaux historiques doublé d’un collectionneur, d’un prince et d’un type   bougrement séduisant ! Autrement dit, de quoi vous attirer pas mal d’ennuis !...
    — Ça fait beaucoup de doublures mais j’admets que vous avez raison.
    — Ainsi, le Napoléon russe serait en fait un Espagnol ? Intéressant ! En tout cas une qui vient de l’échapper belle, c’est la petite Van Kippert ! Je suis persuadé qu’à peine mariée, il lui serait arrivé un accident quelconque… Ah, je crois que nous arrivons !
    On arrivait, en effet. Le taxi vint se ranger devant l’immeuble de Tania. À l’exception des becs de gaz qui brûlaient encore à cette heure toujours noire qui précède le jour, tout était éteint, tout était silencieux.
    — C’est bougrement calme ! remarqua Martin sans bouger de son siège.
    — Qu’est-ce que vous croyez ? gronda Vidal-Pellicorne. Que lorsqu’on se livre à ce genre d’action, on ouvre les fenêtres, on illumine et on fait marcher un gramophone ?
    — Non, vous avez raison. Allons-y !
    — Et moi qu’est-ce que je fais ? demanda le chauffeur. Il faut encore que je vous attende ?
    — J’aimerais mieux, répondit Adalbert.
    — Mais moi j’aimerais mieux pas. Ma nuit est finie et je vais rentrer à Levallois-Perret ! Alors si ça vous fait rien, payez-moi !
    Il fallut bien s’exécuter. Adalbert paya tandis que Martin se pendait à la sonnette et parlementait avec la concierge pour se faire ouvrir.
    — Je suis médecin ! clama-t-il. M me  Abrasimoff, c’est bien ici ?
    — Troisième étage droite ! lui répondit une voix ensommeillée. Tâchez moyen de crier moins fort et d’pas me réveiller toute la maison.
    — On fera de son mieux.
    Aucun bruit non plus derrière la porte aux cuivres rutilants de la belle Tania. Adalbert sonna, resonna, sonna encore sans éveiller le moindre écho.
    — La fidèle servante n’en a peut-être pas encore fini avec la Pâque russe ? bougonna-t-il. Mais que personne ne réponde est inquiétant. Il faut savoir ce qu’il a pu advenir de la comtesse et de Morosini bien sûr !
    Tout en parlant, il évaluait du regard la solidité de la porte. Comme celles des beaux quartiers en général, c’était de la belle qualité, difficile à enfoncer. Il n’eut pas le temps de se poser davantage de questions : Martin venait de tirer d’une de ses vastes poches un couteau à lames multiples et commençait à s’occuper de la serrure. Assez versé dans l’art

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