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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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dont on l’accuse, elle ne l’a point commis ; et si elle est innocente et que la loi la condamne, qui est-ce qui est le meurtrier ?
    – Je ne suis pas homme de loi, et j’avoue que les dispositions de la loi qui la condamne me paraissent bien sévères.
    – Mais au moins vous êtes un de ceux qui les font, répondit Jeanie, et par conséquent vous devez avoir de l’autorité sur elles.
    – Non pas comme individu, ma bonne fille ; je n’ai qu’une voix au milieu de beaucoup d’autres, et je ne puis vous servir. Je n’ai pas en ce moment assez de crédit auprès du souverain (je veux bien qu’on le sache) pour pouvoir lui demander la plus légère faveur. – Mais qui a pu vous déterminer à vous adresser à moi ?
    – Vous-même, monsieur.
    – Moi ! jamais je ne vous ai vue.
    – Cela est vrai, monsieur ; mais tout le monde sait que le duc d’Argyle est l’ami de son pays ; qu’il parle et qu’il combat pour la justice. Vous êtes un des justes d’Israël ; ceux qui se trouvent injuriés peuvent se réfugier sous votre ombre, et vous ne voudrez pas laisser répandre le sang d’une malheureuse fille de votre pays, qui est innocente, si vous pouvez l’empêcher. – D’ailleurs, j’avais encore une autre raison pour m’adresser à vous.
    – Et quelle est-elle ?
    – J’ai appris de mon père que la famille de Votre Honneur… c’est-à-dire, votre respectable grand’père, a eu l’honneur de périr sur un échafaud dans le temps des persécutions ; et mon père a été aussi honoré de pouvoir rendre témoignage en prison et au pilori, comme on le voit dans les livres de Peter Walker le colporteur, que Votre Honneur connaît, j’en suis sûre, car il fréquente surtout l’ouest de l’Écosse. Et puis, monsieur, quelqu’un qui prend intérêt à moi m’a aussi engagée à vous voir, parce que son grand’père a eu le bonheur de rendre service au vôtre ; vous verrez tout cela dans ces papiers.
    En même temps elle lui remit un paquet que le duc ouvrit sur-le-champ, et où il lut d’un air de surprise : Rôle des hommes servant dans la compagnie de ce saint homme le capitaine Salathiel Bangtext. – Obadias Muggleton ; Mépris-du-Péché, Double-Knock ; Ferme-dans-la-Foi, Gipps ; Tourne-à-Droite, Thwack-Away.
    – Que diable est ceci ? une liste du Parlement, Loué-Soit-Dieu-Barebone, ou de l’armée évangélique du Vieux Olivier ; – à en juger par son nom, le dernier devait être fort sur l’exercice ; – mais qu’est-ce que tout cela signifie, ma fille ?
    – C’était cet autre papier, monsieur, dit Jeanie un peu confuse de sa méprise.
    – Oh ! c’est l’écriture de mon malheureux aïeul, je la reconnais. Voyons : – À tous ceux qui sont attachés à la maison d’Argyle, ces présentes sont pour attester que Benjamin Butler, dragon dans le régiment de Monk, m’a sauvé la vie en me défendant contre quatre soldats anglais qui voulaient me massacrer. Privé en ce moment de tout moyen de lui prouver ma reconnaissance, je lui donne ce certificat, espérant qu’il pourra lui être utile ou à quelqu’un des siens pendant ces temps de troubles. Je conjure mes parens, mes amis, mes partisans dans les basses et dans les hautes terres d’Écosse d’assister et protéger ledit Benjamin Butler, ses parens et sa famille, en toute occasion ; et d’acquitter, par tous les moyens possibles, la dette de reconnaissance que j’ai contractée envers lui. En foi de quoi j’ai signé les présentes.
    Lorn.
    – Voilà une forte recommandation. Ce Benjamin Butler était sans doute votre aïeul, car vous êtes trop jeune pour pouvoir être sa fille.
    – Il ne m’était rien, monsieur ; mais c’était le grand-père d’un… du fils d’un voisin… d’un jeune homme qui me veut sincèrement du bien. Et elle fit une révérence en baissant les yeux et en rougissant un peu.
    – J’entends, j’entends, dit le duc, une affaire d’amour. Ainsi Benjamin Butler est l’aïeul du jeune homme que vous devez épouser ?
    – Que je devais épouser, monsieur, dit Jeanie en soupirant, mais cette malheureuse affaire de ma pauvre sœur…
    – Quoi ! interrompit le duc, vous aurait-il abandonnée pour cela ?
    – Oh ! non, monsieur, il serait bien le dernier à abandonner un ami dans le malheur. Mais je dois penser à lui autant qu’à moi. – Il est dans les ordres, monsieur, et il ne doit pas épouser une femme qui aura une telle tache

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