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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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le même. »
    Ballade.
    Peu de noms dans l’histoire d’Écosse, à l’époque dont nous parlons, méritent une mention plus honorable que celui de John, duc d’Argyle et de Greenwich. Ses talens, comme homme d’état et comme militaire, étaient universellement reconnus. Il n’était pas sans ambition, mais sans avoir les vices qui l’accompagnent, sans cette coupable propension qui excite souvent les hommes puissans, dans une position particulière comme la sienne, à saisir tous les moyens de s’élever, au risque de troubler la paix d’un royaume.
    Pope l’a célébré comme étant né
    –  Pour tenir dans ses mains les foudres de l’état,
    Et craint également aux conseils, au combat.
    Il n’avait pas les vices ordinaires aux politiques, la dissimulation et la fausseté, ni ceux qu’on remarque souvent dans les guerriers, l’esprit de désordre et la soif des honneurs.
    L’Écosse, sa terre natale, se trouvait en ce moment dans une situation incertaine et précaire. Elle était unie à l’Angleterre, mais ce lien n’avait pas eu le temps de prendre de la consistance. L’irritation produite par d’anciens outrages subsistait encore, et le mécontentement jaloux des Écossais d’une part, la hauteur méprisante des Anglais de l’autre, occasionaient souvent des querelles dont il était à craindre que les suites ne rompissent l’union des deux nations, si nécessaire à l’une et à l’autre. L’Écosse avait en outre le désavantage d’être divisée en factions intestines qui n’attendaient qu’un signal pour en venir aux mains.
    Dans de telles circonstances, un homme du rang du duc d’Argyle, doué des mêmes talens, mais qui n’aurait pas eu les mêmes principes, aurait pu songer à s’élever très haut en excitant un mouvement et en cherchant à le diriger. Il tint une conduite plus sûre et plus honorable.
    Supérieur à toutes les petitesses des partis, il appuya toujours les mesures qui avaient pour base la justice et la modération, soit qu’elles fussent proposées par le ministère, soit qu’elles fussent demandées par l’opposition. Ses talens militaires, à une époque mémorable, en 1715, avaient rendu à la maison d’Hanovre des services peut-être trop grands pour qu’on pût les reconnaître ou les récompenser. Après l’insurrection qui avait eu lieu cette année en Écosse, il avait employé tout son crédit pour obtenir quelque indulgence, en faveur des malheureux seigneurs de ce pays, qu’un sentiment de loyauté mal dirigé avait égarés, et il en fut récompensé par l’estime et l’amour de tous ses compatriotes. On supposait qu’une popularité obtenue chez une nation guerrière et mécontente n’était pas vue sans inquiétude à la cour, où l’on pardonne difficilement le pouvoir de devenir dangereux, même à ceux qui sont le plus éloignés de vouloir en faire usage. La manière indépendante et un peu fière avec laquelle le duc d’Argyle s’exprimait dans le parlement et agissait en public n’était pas faite d’ailleurs pour lui concilier les bonnes grâces de la couronne. Il était donc toujours respecté, souvent employé, mais il n’avait jamais été le favori ni de Georges II, ni de son épouse, ni de ses ministres. On l’avait même, à différentes époques, regardé comme en disgrâce complète, quoiqu’on ne pût jamais le considérer comme membre décidé du parti de l’opposition. Il n’en était devenu que plus cher à l’Écosse, parce que c’était ordinairement en soutenant les intérêts de son pays qu’il encourait le déplaisir de son souverain.
    Après l’émeute qui se termina par la mort de Porteous, l’éloquence énergique avec laquelle il s’opposa aux mesures de rigueur que le ministère proposa au parlement contre la ville d’Édimbourg excita en sa faveur dans cette capitale un nouvel élan de reconnaissance publique, d’autant plus qu’on assurait que la reine Caroline s’était crue personnellement offensée de son intervention. Nous avons déjà cité la réponse hardie qu’on lui attribue à ce sujet, et l’on conserve encore quelques passages des discours qu’il prononça dans le parlement à cette occasion. Il rétorqua contre le chancelier, lord Hardwicke, l’imputation que celui-ci lui avait faite de se conduire en cette affaire plutôt en partie qu’en juge. – J’en appelle à la chambre, dit Argyle ; qu’elle examine toute ma vie, toutes mes actions, soit en

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