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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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transpirerait quelque chose de la moindre importance, il devait envoyer sur-le-champ un exprès à Knocktarlity. Ces instructions furent appuyées par un dépôt d’argent, et la prière de n’épargner aucunes dépenses, de sorte que sir Georges Staunton n’avait guère de négligence à craindre de la part des personnes à qui il confiait cette commission.
    Le voyage que les deux beaux-frères firent de compagnie fut plus agréable même à sir Georges Staunton qu’il n’avait osé l’espérer. Son cœur, en dépit de lui-même, se trouva soulagé d’un grand poids lorsqu’ils perdirent de vue Édimbourg ; et la conversation agréable de Butler finit par changer le cours de ses idées, et par le détourner de réflexions pénibles. Il commença même à se demander s’il ne serait pas possible d’établir près de lui Butler et son épouse, en lui donnant le rectorat de Willingham. Il ne fallait pour cela que deux choses : l’une, qu’il procurât une place encore plus avantageuse au titulaire actuel ; l’autre, que Butler prît les ordres conformément à l’Église anglicane, mesure à laquelle il ne pensait pas que celui-ci pût avoir la moindre objection à opposer. Il était sans doute pénible de voir mistress Butler entièrement au fait de sa funeste histoire ; mais c’était un malheur auquel il n’y avait plus de remède ; et quoiqu’il n’eût jusqu’à présent aucune raison de se plaindre de son indiscrétion, il serait encore plus sûr de son silence, lorsqu’il l’aurait auprès de lui. Ce serait aussi une compagnie pour son épouse, qui quelquefois le tourmentait pour rester à la ville, lorsqu’il désirait se retirer à la campagne, en alléguant le manque total de société à Willingham. – Madame, votre sœur y est, – serait, suivant lui, une excellente réponse à un semblable argument.
    Il sonda Butler sur ce sujet, en lui demandant ce qu’il penserait d’un bénéfice anglais de douze cents livres sterling de revenu, à charge d’accorder de temps en temps sa compagnie à un voisin dont la santé n’était pas bien forte, ni l’humeur très égale. – Il pourrait, dit-il, se trouver quelquefois avec une personne de très grand mérite, qui était dans les ordres en qualité de prêtre catholique ; mais il espérait que ce ne serait pas une objection insurmontable pour un homme dont les sentimens étaient aussi libéraux que ceux de M. Butler. Quelle serait, ajouta-t-il, la réponse de M. Butler, si cette offre lui était faite ?
    – Qu’il me serait impossible de l’accepter, répondit M. Butler. Je ne prétends pas entrer dans les débats qui divisent les Églises ; mais j’ai été élevé dans celle dont je suis membre aujourd’hui ; j’ai reçu l’ordination conformément à ses statuts, je crois à la vérité de ses doctrines, et je mourrai sous l’étendard que j’ai suivi depuis mon enfance.
    – Quelle peut être la valeur annuelle de votre place, dit Georges Staunton, s’il n’y a point d’indiscrétion à vous faire cette demande ?
    – Mais, année commune, elle peut valoir environ cent livres, indépendamment de ma glèbe {140} et de mon champ de dépaissance.
    – Et vous vous faites un scrupule de l’échanger contre une de douze cents livres par an, sans alléguer aucune différence essentielle de doctrine entre les deux Églises d’Angleterre et d’Écosse ?
    – Je ne me suis pas prononcé sur cet article, monsieur. Il peut y avoir et il y a certainement des moyens de salut dans l’une comme dans l’autre Église ; mais chaque homme doit agir suivant ses propres lumières, et n’écouter que la voix de sa conscience. J’espère que j’ai travaillé et que je travaille encore à la vigne du Seigneur dans cette paroisse d’Écosse, et il me siérait mal d’abandonner, pour l’appât du gain, mon troupeau dans ce désert. Mais même, pour ne parler que du point de vue temporel sous lequel vous avez envisagé la chose, sir Georges, ces cent livres sterling de revenu m’ont nourri et m’ont vêtu jusqu’à présent moi et ma famille, et ne nous ont rien laissé à désirer ; la succession de mon beau-père et d’autres circonstances m’ont encore procuré un revenu de deux cents livres, et je sais à peine à quoi l’employer. Je vous laisse donc à juger, monsieur, si, n’ayant ni le désir ni l’occasion de dépenser trois cents livres sterling par an, il serait sage à moi de vouloir posséder

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