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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Knockdunder d’un ton de galanterie, en regardant lady Staunton, c’est du moins une consolation de savoir qu’on agit pour une belle dame ; car qui sert le mari sert la femme, comme mistress Butler le sait fort bien.
    – En vérité, monsieur, dit lady Staunton, comme vous paraissez m’adresser ce compliment, je dois vous dire que je ne comprends pas en quoi votre excursion de ce matin peut concerner sir Georges.
    – De par tous les diables ! cela est trop cruel, milady ! comme si ce n’était pas en vertu d’un mandat qui m’a été remis hier par un exprès dépêché par l’agent de sir Georges à Édimbourg, que j’ai été chargé de rechercher et d’appréhender Donacha-Dhu-Na-Dunaigh, et de le faire comparaître devant Son Honneur, sans doute pour le faire pendre, comme il l’a bien mérité pour vous avoir effrayée, milady, sans compter quelques autres peccadilles moins importantes.
    – M’avoir effrayée ! jamais je n’ai parlé à sir Georges de mon aventure près de la cataracte.
    – Il faut donc qu’il l’ait apprise de quelque autre manière ; sans cela, pourquoi me ferait-il courir les champs, battre les bois, gravir les montagnes, pour arrêter ce bandit, comme si je devais y gagner quelque chose, quand il ne peut m’en revenir qu’une balle à travers la tête.
    – Est-il vraiment bien possible que ce soit par ordre de sir Georges que vous cherchiez à l’arrêter ?
    – Par Dieu ! milady, si ce n’eût été le bon plaisir de Son Honneur, j’aurais laissé Donacha bien tranquille tant qu’il aurait respecté les propriétés du duc ; mais il sera pris, il sera pendu, si cela peut faire plaisir à quelque gentilhomme, à quelque ami de Sa Grâce. Dès que j’ai reçu l’ordre, j’ai prévenu une demi-douzaine de gaillards de bon aloi d’être prêts à me suivre ce matin au lever du soleil, en costume montagnard, et…
    – Je suis surprise que vous leur ayez donné cet ordre, capitaine, dit mistress Butler : vous devez connaître l’acte du parlement qui défend de porter ce costume.
    – Ta, ta, ta, mistress Butler, cet acte a les jambes trop courtes pour arriver jusqu’ici, c’est un enfant de deux ou trois ans ; et d’ailleurs, de par tous les diables ! comment voulez-vous qu’on puisse gravir les montagnes quand on est emprisonné dans ces maudites culottes ? la vue seule m’en donne de l’humeur. Quoi qu’il en soit, je crois que je connais assez bien les endroits hantés par Donacha, car j’ai conduit ma troupe sur-le-champ au lieu où il avait couché, et les cendres du feu qu’il avait allumé étaient encore chaudes ; j’ai battu ensuite tous les bois, tous les buissons ; mais je n’ai pas seulement aperçu le pan de son habit ; il faut qu’il ait reçu du dehors quelque avis qui l’ait mis sur ses gardes.
    – Cela se pourrait bien, dit David, car j’ai vu ce matin une barque dans la Baie du bandit.
    Les deux jeunes gens, habitués à gravir toutes les montagnes des environs, connaissaient cet endroit, dont leur père ne soupçonnait pas même l’existence.
    – Et moi, dit Reuben, je l’ai vu de loin ce matin, entrant dans le petit bois qui couvre le promontoire.
    – Par Dieu ! s’écria le capitaine, je ne resterai donc pas ici plus de temps qu’il m’en faut pour boire ce verre d’eau-de-vie. Il est très possible qu’il soit dans ce bois, et il peut trouver à propos de rester près de la cheminée quand elle fume, pensant peut-être qu’on ne s’avisera pas de le chercher si près. J’espère que milady voudra bien excuser mon départ ; je ne tarderai pas à revenir, et je lui ramènerai Donacha mort ou vif, ce qui doit lui être assez indifférent. J’espère passer une soirée agréable avec milady, et prendre ma revanche au trictrac avec M. Butler ; car j’ai toujours sur le cœur les quatre sous qu’il m’a gagnés. Diable ! je voudrais qu’il fût déjà ici, car le temps commence furieusement à menacer d’être humide.
    En disant ces mots, et après avoir fait mille saluts et mille excuses de quitter milady, qui les agréa très volontiers, et autant de promesses de revenir bientôt, promesses que mistress Butler ne craignait aucunement qu’il oubliât, tant qu’elle aurait de l’eau-de-vie à lui offrir, Duncan quitta la manse, rassembla ses compagnons, et se mit à battre le bois qui était entre le vallon de Knocktarlity et la Baie du bandit. David, qui était le favori du

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