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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fille appelant au secours. Qu’on fouille de nouveau le Logis aux Pèlerins, qu’on entre surtout dans cet appartement d’où partait la voix. Qu’on m’amène la jeune fille qu’on y retrouvera. »
    De nouveau, le capitaine partit, puis revint… et sa réponse fut qu’on avait défoncé la porte de la chambre en question, qu’on avait visité le bâtiment du haut en bas et qu’on n’avait trouvé âme qui vive…
    Valois fit un geste et le capitaine se retira.
    Demeuré seul, le comte ferma soigneusement la porte, puis se dirigea vers le fauteuil où plutôt le trône où tout à l’heure s’était assise Anne.
    Il demanda :
    « Es-tu là ? Me vois-tu ? M’entends-tu ? Je t’adjure de m’apparaître… »
    Quelques minutes s’écoulèrent.
    Mais le fauteuil demeura vide, la salle déserte.
    Valois reprit d’une voix étranglée :
    « Quoi qu’il en soit, tu as vu que, cette fois, j’ai tenu mon serment. De bonne foi, j’ai voulu te rendre Myrtille, et tu ne dois pas m’imputer sa disparition… »
    Le spectre, s’il était là, demeura silencieux.
    « Monseigneur ! s’écria à ce moment le capitaine des archers en rentrant précipitamment, nous n’avons trouvé ni Gillonne, ni Malingre, ni la jeune fille ; mais une femme… une femme étrangère au manoir, vêtue de noir et masquée…
    – Eh bien, cette femme ! rugit Valois qui, à cette description, reconnut la sorcière.
    – Une sentinelle l’a aperçue au moment où elle traversait l’arrière-cour vers la poterne de l’est. Un des nôtres l’accompagnait. La sentinelle leur a crié de s’arrêter, mais ils ont disparu par la poterne ! Il y a trahison, monseigneur ! »
    Pendant quelques minutes, Valois demeura frappé de stupeur.
    Il fit arracher les tentures du dais. Il fit déplacer le trône.
    Et alors, derrière ces tentures, apparut une vieille porte qui donnait dans un réduit, lequel s’ouvrait sur un escalier.
    Il n’y avait pas eu miracle !
    Il y avait eu trahison, ce qui était plus grave !
    Il est probable que Mabel s’était réfugiée dans ce réduit, se réservant de se montrer ou de s’en aller selon que les circonstances la pousseraient ou non à laisser croire à Valois qu’elle était sorcière ou spectre.
    Il est probable aussi que, dès l’instant où elle entendit le capitaine assurer que Myrtille avait disparu, elle avait pris le parti de s’éloigner…
    Il résulta de ces événements que, le jour même, trois ou quatre archers suspects furent mis en prison, puis, Valois, ne se trouvant plus en sûreté, licencia ses gardes, et monta une nouvelle compagnie. En outre, il cessa d’habiter son hôtel et s’installa définitivement au Temple dont il était gouverneur. Enfin, il donna au prévôt un signalement très exact de Gillonne et de Malingre, avec ordre de les lui trouver et de les lui ramener morts ou vifs.

V
 
LA COUR DES MIRACLES
    Nous avons laissé Buridan et ses compagnons devant la porte d’une masure de la Cour des Miracles ; près du seuil, avons-nous, se dressait une perche au sommet de laquelle pendait un quartier de charogne toute sanglante.
    Cette perche, c’était le pavillon de la Cour des Miracles.
    Et elle indiquait que ce logis était celui du roi.
    Il y avait un roi. Là, comme au Louvre.
    En effet, dès que des hommes sont réunis en société, quel que soit le but de cette société, ils se croiraient incapables de respirer s’ils ne se mettaient sous la tutelle d’un maître. Il y aurait là ample matière à réflexions ; mais comme nous sommes ici pour raconter une histoire et non pour nous livrer à des palabres philosophiques qui ne changeraient rien aux conceptions de ceux qui nous lisent et qui auraient, par surcroît, le désavantage de les ennuyer, nous nous contentons de résumer toutes réflexions intempestives dans cet alinéa.
    Il y avait un roi à la Cour des Miracles.
    Ce roi s’appelait Hans. C’était une brute. Il était doué d’une force herculéenne. Quand on tuait un bœuf, Hans arrivait, retroussant sa manche, balançait son poing dans l’espace, le poing s’abattait sur le front de la bête qui tombait, assommée, presque toujours du premier coup.
    Lancelot Bigorne, faisant signe à Buridan de le suivre, était entré dans le logis, c’est-à-dire dans le Louvre de Hans.
    Devant l’âtre, une vieille femme filait du chanvre, une vieille, très vieille, la tête branlante, une vieille qui grelottait de

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