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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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quelques instants à la même place, puis, à son tour, s’éloigna.
    *
    * *
    Roller avait à peine fait quelques pas que, d’un massif qui baignait son feuillage dans les flots de la Seine, bondit un homme.
    Sous les premières lueurs de l’aube, il y eut un éclair d’acier.
    Un bras se leva et s’abaissa dans un geste rapide.
    Roller s’abattit avec un sourd gémissement.
    L’homme le considéra un instant avec un sourire, puis le saisit par les pieds et le traîna jusqu’à la Seine.
    Puis il se redressa et regarda autour de lui.
    À ce moment, Marguerite de Bourgogne, fatale et tragique, apparaissait à la porte de la Tour de Nesle. Elle vit l’homme, murmura :
    « Stragildo ! »
    Le bravo s’approcha de la reine. D’un geste et d’un sourire, il lui désigna le malheureux qu’il venait de tuer et qui gisait sur le bord du fleuve, les pieds dans l’eau.
    Marguerite n’eut pas un geste d’étonnement. Seulement, elle demanda :
    « Pourquoi ?
    – Parce que j’ai entendu quelques mots que votre estimable suivante disait à cet homme. »
    Stragildo ajouta :
    « Savez-vous, madame, que votre suivante est une redoutable vipère ?… Eh bien, ceci était la dent venimeuse qui devait vous mordre aujourd’hui. J’ai arraché la dent.
    – Ramène-moi au Louvre, dit la reine, et raconte-moi ce que tu as vu, ce que tu as entendu dans le cachot de Philippe d’Aulnay. »

IX
 
LES OUBLIETTES DU LOUVRE
    Philippe d’Aulnay, dans sa prison, avait eu une vision, survenue au bout d’un temps inappréciable, c’est-à-dire au bout d’une heure peut-être, ou peut-être au bout de longues heures. D’abord, ce furent diverses images qui se présentèrent à lui dans le délire d’une soif intense. Puis, peu à peu, une sorte de brouillard s’était étendu sur cet esprit en proie depuis plusieurs mois à l’idée fixe de l’amour. Et, toutes ces images s’étant effacées l’une après l’autre, Philippe eut la sensation que ce brouillard s’entrouvrait et qu’une femme d’une éclatante beauté lui apparaissait, souriante. Philippe d’Aulnay était tombé à genoux en murmurant :
    « Marguerite !… »
    Les yeux extasiés se fixèrent sur l’apparition.
    Un bruit de pas et de verrous tirés… puis, tout à coup, le cachot s’emplit de lumières et deux hommes entrèrent, tandis que plusieurs archers se rangeaient dans l’étroit espace du couloir, prêts à sauter sur le prisonnier à la moindre alerte.
    Les deux hommes, c’étaient le roi et le comte de Valois.
    Philippe les regarda avec étonnement.
    « Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
    – La question est plaisante ! gronda Louis Hutin. Voyons, es-tu décidé maintenant à me dire le nom de celle qui me trahit ? Le secret que contenaient ces papiers que tu as brûlés à la Tour de Nesle, vais-je le savoir ? Écoute, tu as osé faire rébellion contre ton roi… tu as osé porter la main sur moi… je te pardonne tout cela, si tu parles !… »
    À ce moment, parmi les archers qui gardaient la porte, se glissa un homme qui, sans doute, avait ses entrées partout, car les soldats le laissèrent passer avec une sorte de respect craintif.
    Il passa la tête dans le cachot et il écouta ce qui se disait.
    « Voyons ! reprit le roi. Qui t’a arrêté ? Qui t’a fait jeter dans ce cachot ?… Je te ferai grâce, entends-tu, je te ferai sortir si tu consens à parler, à dire toute la vérité à ton roi !… »
    Philippe d’Aulnay le regardait étrangement. Un prodigieux travail s’accomplissait dans son esprit. Sa raison n’était plus qu’un chaos. Et, dans ce chaos, un éclair, un seul, une lueur sinistre illuminait la nuit…
    Philippe était fou… et, dans cette minute, il se rendait compte de sa folie !…
    Philippe venait de reconnaître le roi !
    Philippe sentait, comprenait que, d’un instant à l’autre, il allait retomber dans la pleine démence, que sa raison allait échapper à sa surveillance.
    Oh ! alors… est-ce que chacune de ses paroles n’allait pas être une terrible accusation contre Marguerite ?…
    « Parle ! gronda de nouveau Louis… parle donc, par Notre-Dame ! ou je te fais écorcher vif et je livre ta carcasse aux chiens… »
    « Le roi ! rugit au fond de lui-même Philippe, épouvanté. Le mari de Marguerite ! »
    Fou de fureur, Louis le secoua par les épaules.
    « Parle ! hurla-t-il. Le nom ? Ce nom que tu sais ! Le nom de celle qui me trahit et qui est

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