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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ta maîtresse ! Mort du diable ! Parle ou je te tue !… »
    Le roi, soudain, recula avec un cri d’horreur et d’effroi…
    Philippe d’Aulnay venait de se redresser…
    Et, sur son visage livide, sa bouche apparut sanglante, toute rouge… et, en même temps, de cette bouche, une sorte de tronçon de chair rouge tomba.
    Philippe d’Aulnay, d’un coup de dent, venait de se trancher la langue pour ne pas dénoncer Marguerite de Bourgogne !…
    Presque aussitôt, il retomba tout d’une masse, sans connaissance.
    *
    * *
    « Sire, dit Valois à Louis, lorsqu’ils furent remontés dans l’appartement du roi, je me charge d’obtenir de cet homme les aveux nécessaires ; qu’il puisse parler ou qu’il écrive, je le forcerai, moi, à dire ce nom que vous cherchez ! Seulement, je vous demanderai la permission de faire transporter l’homme au Temple, où je l’aurai sous la main.
    – Fais, Valois ! » répondit le roi.
    Quelques minutes plus tard, Philippe d’Aulnay, toujours évanoui, était jeté sur une charrette et transporté au Temple.
    « Maintenant, murmura alors le comte de Valois, tu ne peux plus rien dire contre moi, Marguerite, car j’ai une arme terrible contre toi !… »
    Et Valois, ayant mis son prisonnier en lieu sûr, se hâta vers la Cour des Miracles pour assister à l’assaut.
    Louis Hutin, de son côté, se prépara à monter à cheval. Mais, avant de quitter le Louvre, il fit demander si la reine dormait, et comme on lui répondit que M me  Marguerite, inquiète de toutes ces rumeurs insolites, se tenait dans son oratoire, il s’y rendit…
    Marguerite venait de rentrer.
    Le récit que Stragildo venait de lui faire l’avait fait frissonner, mais l’avait aussi rassurée.
    Ce fut d’un front serein qu’elle reçut son royal époux.
    Louis lui proposa de venir assister à la prise et au sac de la Cour des Miracles, ainsi qu’à la pendaison de Buridan et des autres rebelles qui devait s’ensuivre.
    « Sire, pardonnez-moi, dit Marguerite en pâlissant. Je ne suis qu’une femme et ces spectacles de violence me font mal. Je prierai pour vous, Sire…
    – Oui, murmura Louis en la serrant passionnément dans ses bras, vous êtes la plus douce des femmes ! Et je suis bien heureux, Marguerite, d’être aimé d’un ange tel que vous !… Adieu ! Dans quelques heures, je viendrai vous annoncer que ces misérables rebelles ont vécu…
    – Dieu vous garde, Sire ! »
    Louis Hutin s’éloigna.
    Quant à Marguerite, elle défaillait. Déjà, elle ne songeait plus ni au roi, ni à Philippe d’Aulnay, ni aux menaces de Mabel.
    « C’en est fait, râla-t-elle, éperdue. Buridan va succomber. Rien ne peut le sauver !… Rien ! Oh ! si ! Encore un espoir ! Encore cette tentative !… »
    Fiévreusement, Marguerite se mit à écrire :
    « Buridan, une dernière fois, veux-tu être sauvé ? Veux-tu vivre dans la richesse, les honneurs et la puissance ? Rappelle-toi ce que je t’ai dit à la Tour de Nesle !… Ce que je t’offrais alors, je te l’offre encore. Dans quelques heures, Buridan, tu vas mourir. L’instant est suprême. Si tu veux… tu diras oui à celle que je t’envoie. Le reste me regarde !… »
    Marguerite plia le papier sans le signer ni le cacheter.
    Puis elle courut à son bahut, dont elle ouvrit un tiroir. Dans ce tiroir, il y avait plusieurs parchemins en blanc scellés du sceau royal et portant la signature du roi de France.
    Elle saisit un de ces parchemins et, au-dessus de la signature, écrivit :
    « Ordre de laisser passer le porteur des présentes. »
    Puis, elle frappa de son marteau d’argent.
    Juana parut, pâle encore de ce qu’elle avait osé faire, de sa visite au Louvre, suivie de la visite à Philippe d’Aulnay, suivie de la visite du roi. Elle ignorait encore ce qui s’était passé entre Philippe et le roi ; elle ignorait également que le prisonnier avait été transporté au Temple.
    « Juana, prends ce billet et cache-le dans ton sein. »
    La jeune fille obéit.
    « Maintenant, reprit Marguerite, voici un laissez-passer signé du roi. Avec ce parchemin, tu franchiras le cordon des troupes placées autour de la Cour des Miracles. Dans la Cour des Miracles, tu trouveras Jean Buridan. Tu lui remettras le billet que tu portes dans ton sein et tu reviendras me dire ce qu’il t’aura répondu. Si tu n’es pas rentrée avant le jour, Juana, je suis perdue. Va, ma fille. »
    Juana s’élança, pleine

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